L’Antarctique a enregistré sur le mois de juillet des températures en moyenne de 10 °C au-dessus de la normale.
Des données alarmantes. Les températures au sol dans l’Antarctique de l’Est ont grimpé de plus de 28 °C au-dessus de la normale certains jours du mois de juillet, rapporte le Washington Post. En moyenne sur le mois, elles étaient 10 °C supérieures à la moyenne climatique de 1991 à 2020.
Une vague de chaleur historique, la deuxième à frapper ce pôle au cours des deux dernières années, qui continue en ce début de mois d’août. La dernière vague en mars 2022, avec des températures 39 °C au-dessus des normales, avait provoqué l’effondrement d’une partie de la calotte glaciaire de la taille de Rome, note The Guardian.
Selon les prévisions de la plateforme de l’université du Maine aux États-Unis, Climate Re-analyzer, les températures devraient rester entre 20 à 30 °C au-dessus de la moyenne dans certaines régions de l’Antarctique de l’Est, au beau milieu de son hiver à cette période, au cours des 10 prochains jours.
« Cette vague de chaleur est un événement quasi-record (ou record) pour la région de l’Antarctique », a déclaré Edward Blanchard, un scientifique atmosphérique de l’Université de Washington, au Washington Post.
Pour un autre analyste des températures en Antarctique, Stefano Di Battista, « la vague de chaleur sur le plateau Antarctique est extraordinaire plus par sa durée que par son intensité, même si certaines valeurs sont notables ».
« Malheureusement un résultat attendu du changement climatique »
Si le réchauffement climatique a bien sûr son rôle à jouer dans ces températures anormalement élevées dans cette surface du globe, selon les scientifiques, la cause immédiate de la vague de chaleur est l’affaiblissement du vortex polaire. Une masse d’air froid et de basse pression qui tourne dans la stratosphère, la seconde couche de l’atmosphère terrestre, autour de chaque pôle. Habituellement stable en cette période de l’année, le vortex a été affaibli par des vagues atmosphériques, provoquant une hausse des températures à haute altitude.
« Bien que je sois bien sûr alarmé par ces rapports sur l’affaiblissement du vortex polaire qui est à l’origine de la terrible vague de chaleur dans cette région, je ne suis pas non plus surpris, car il s’agit malheureusement d’un résultat attendu du changement climatique », a souligné Jamin Greenbaum, géophysicien à l’Institution océanographique Scripps de l’Université de Californie à San Diego, contacté par The Guardian.
Autre explication de ces températures hors-normes: la faible couverture de glace marine de l’Antarctique, la deuxième plus faible jamais enregistrée pour cette période de l’année. En effet, la glace marine contribue à maintenir les régions polaires au frais en réfléchissant la lumière du soleil vers l’espace. Elle fait également office de barrière avec les eaux chaudes.
Les vagues de chaleur comme celle-ci ont pour effet d’accélérer la fonte des glaces. « En Antarctique, ce type de réchauffement en hiver et qui se poursuit pendant les mois d’été peut conduire à l’effondrement des calottes glaciaires », prévient Michael Dukes, directeur des prévisions chez MetDesk. À noter qu’en février 2023, un record de fonte depuis le début des mesures satellites il y a 45 ans avait été enregistré, une conséquence directe du réchauffement climatique.
Les régions polaires sont les premières victimes de ce changement climatique. Selon le Washington post, des modélisations montrent que l’Antarctique se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale.
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