Dans un article, publié ce jeudi 1er août dans la revue scientifique américaine Science, des chercheurs de l’Inrae mettent en évidence des ressemblances génétiques entre les roses et les aubergines, dans le développement de leurs aiguillons, appelés à tort « épines ».
Les aubergines et les roses partagent un point commun. L’aiguillon, soit une excroissance latérale de l’épiderme, que l’on appelle à tort « épine ». Contrairement aux épines, qui sont des tiges ou des feuilles, les aiguillons peuvent être détachés « sans déchirer les fibres de la plante », expliquent des chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), qui se sont interrogés sur leur origine.
Dans un article, publié ce jeudi 1er août dans la revue scientifique américaine Science, les chercheurs de l’Inrae expliquent avoir d’abord analysé l’origine des aiguillons au sein des aubergines, en croisant différentes espèces, afin de localiser la position du gêne contrôlant le développement des aiguillons, « qui n’avait jusqu’alors jamais été identifié ».
Il s’est avéré que le gène LOG est « déterminant dans le contrôle du développement » de ces excroissances latérales. « Ce gène est impliqué dans la synthèse de cytokinine, une hormone végétale essentielle pour la prolifération cellulaire et pour le développement de la plante », explique l’équipe de l’Inrae. Ce même gène a été identifié au sein du génome d’autres espèces, dont celle du rosier: en l’altérant ou en le supprimant, les aiguillons disparaissent, ce qui confirme son rôle dans leur apparition.
« De nombreux avantages »
De nombreuses familles de plantes éloignées ont développé « de manière convergente » des aiguillons. « Ces excroissances présentent de nombreux avantages pour ces plantes car elles leur permettent de décourager les herbivores, de retenir et absorber l’eau atmosphérique, ou encore de soutenir la croissance des plantes grimpantes », soulignent les scientifiques.
Avec leur nouvelle étude, les chercheurs de l’Inrae indiquent montrer « l’existence d’un programme génétique commun, à l’origine d’une innovation morphologique végétale répandue et récurrente au cours de l’évolution ». Ces résultats « ouvrent également la possibilité de comprendre un mécanisme développemental à l’origine d’une évolution adaptive partagée chez plusieurs espacèes végétales », concluent-ils.
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