Plusieurs sites classés Seveso sont installés le long de l’estuaire de la Loire. Pour détecter les odeurs néfastes issues de ces activités industrielles, l’association Air Pays de la Loire forme une équipe de « nez ».
Mettre son nez au profit du bien-être de la société. C’est ce que propose l’association Air Pays de la Loire qui assure la surveillance de la qualité de l’air de la région. Une mission d’autant plus importante que de nombreux sites classés Seveso « seuil haut », soit qui produisent ou stockent des substances pouvant être dangereuses pour l’homme et l’environnement, bordent l’estuaire de la Loire, entre Nantes et Saint-Nazaire.
« Le nez capte ce que les capteurs ne captent pas »
Pour repérer les désagréments liés à cette activité industrielle, l’association agréée par le Ministère de la Transition écologique et solidaire a décidé de constituer une équipe de « nez » de quinze bénévoles. Leur rôle? Détecter des odeurs inhabituelles, grader leur intensité sur une échelle de 1 à 6, identifier leurs sources et prévenir les autorités compétentes afin « d’améliorer la situation odorante de la zone » note Air Pays de la Loire dans un communiqué. Et ce, pendant deux ans.
« Le nez humain capte ce que les capteurs… ne captent pas!, déclare au Figaro Justine Ledoux, porte-parole de la campagne pour Air Pays de la Loire.
Elle ajoute: « Il ne s’agit pas d’identifier les polluants de cet espace déjà quadrillé par nos capteurs, mais de proposer un programme complémentaire pour améliorer la qualité de l’air, et donc la qualité de vie des riverains, en traquant les odeurs nuisibles ».
« Tout le monde peut devenir nez »
Pour faire partie de cette équipe de lanceurs d’alertes olfactifs, il faut résider ou travailler sur les communes de Corsept, Donges, Montoir-de-Bretagne ou Paimboeuf où se situent des sites classés Seveso comme une raffinerie de Total, un terminal méthanier ou encore une usine d’engrais.
Pas besoin toutefois d’être doté de capacités particulières, « à partir du moment où on est capable de sentir des odeurs, tout le monde peut devenir nez » précise Justine Ledoux à Ouest-France.
Pour assurer leur mission, les bénévoles suivront pendant huit semaines à partir de janvier une formation, gratuite, afin de mémoriser plus de 30 odeurs. Souffre, benzène, chlore, phénol… À l’issue des 32 heures de formation, les bénévoles sauront reconnaître ces odeurs et sauront à quelle activités elles peuvent être associées.
« Le réseau de nez que nous nous préparons à former a pour vocation de gagner du temps dans les signalements », explique Justine Ledoux au Figaro. « Au lieu de simplement appeler pour dire ‘ça ne sent pas bon’, nos nez pourront préciser avoir, par exemple, soudainement senti de l’acide butyrique gradient 3, ce que nos experts sauront relier à une source industrielle précise. »
Une fois avertis, les techniciens d’Air Pays de la Loire analyseront les informations et préviendront les industriels concernés.
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