Dans le cadre de l’enquête lancée par l’Union européenne, des inspecteurs vont se rendre chez BYD, Geely et SAIC (marque MG), ont indiqué deux sources à Reuters.
Les enquêteurs de la Commission européenne vont inspecter les sites de plusieurs constructeurs de véhicules électriques chinois dans les semaines à venir, dans le cadre d’une enquête visant à déterminer s’ils bénéficient injustement de subventions accordées par la Chine, ont déclaré trois personnes impliquées dans le processus.
Visites prévues chez BYD, Geely et SAIC
Lancée en octobre et prévue pour durer 13 mois, l’enquête permettra de déterminer s’il convient d’imposer des droits de douane punitifs pour protéger les fabricants européens de véhicules électriques, les modèles chinois se vendant généralement 20% moins chers.
Les inspecteurs se rendront chez BYD, Geely et SAIC (marque MG), ont indiqué deux sources. Les marques non chinoises produisant en Chine, telles que Tesla (Model 3 et une partie des Model Y), Renault (Dacia Spring) et BMW (iX3), ne seront pas visées par l’enquête, a précisé l’une d’elles.
La Commission européenne, le ministère chinois du Commerce, BYD et SAIC n’ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires. Geely s’est refusé à tout commentaire, mais a cité sa déclaration d’octobre selon laquelle l’entreprise respectait toutes les lois et soutenait une concurrence loyale sur le marché mondial.
Une source a indiqué que les enquêteurs étaient arrivés en Chine, tandis qu’une autre a précisé que des visites étaient prévues ce mois-ci et en février.
Ces visites ont pour but de vérifier les réponses des constructeurs automobiles aux questionnaires, c’est-à-dire d’effectuer des inspections sur place. Les documents de la Commission européenne relatifs à l’enquête indiquent qu’elle en est au « stade de l’initiation », les visites de vérification étant prévues pour le 11 avril.
Les sources ont demandé à ne pas être nommées, les détails de la visite étant confidentiels.
Une enquête vivement critiquée par Pékin
Cette enquête a été qualifiée de protectionniste par la Chine, et a exacerbé les tensions entre Pékin et l’UE.
La semaine dernière, la Chine a ouvert une enquête antidumping sur le cognac importé d’Union européenne, une mesure qui semble viser particulièrement la France, qui soutient l’enquête sur les véhicules électriques.
La part des véhicules fabriqués en Chine sur le marché des voitures électriques de l’Union européenne a augmenté à 8% et pourrait atteindre 15% en 2025. Parmi les marques chinoises populaires exportées vers l’Europe figurent MG de SAIC et Volvo de Geely.
En octobre, la société chinoise Great Wall Motor a déclaré être le premier constructeur automobile à soumettre des réponses à l’enquête de l’UE sur les subventions.
L’UE cherche à réduire sa dépendance à l’égard de la Chine, deuxième économie mondiale, en particulier pour les matériaux et les produits nécessaires à sa transition écologique.
Dans le même temps, les fabricants chinois de véhicules électriques, qu’il s’agisse de BYD, leader du marché, ou de Xpeng et Nio, plus petits, redoublent d’efforts pour se développer à l’étranger, alors que la concurrence s’intensifie à l’intérieur du pays et que la croissance économique chinoise s’essouffle. Nombre d’entre eux ont fait des ventes en Europe une priorité.
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