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Une vaste étude, réalisée auprès de quasiment 11.000 sondés, montrent que de plus en plus de personnes craignent les conséquences environnementales d’accroître la population mondiale et se disent inquiètent de l’avenir.

Une anxiété aux conséquences concrètes? De plus en plus de personnes veulent moins d’enfants que leurs aînés, voire pas du tout, en raison du changement climatique, indique une étude menée par des chercheurs de l’University College London, en Angleterre, et parue jeudi dans la revue scientifique Plos Climate.

Cette analyse d’ampleur a été menée auprès de 10.788 personnes, entre 2012 et 2022, principalement dans des pays occidentaux comme les États-Unis et des pays européens. Les données compilent les résultats de 13 études.

Il s’agit de la première grande étude du genre analysant de façon méthodique comment et pourquoi les conséquences du changement climatique peuvent avoir des effets sur la décision d’avoir ou non des enfants, alors que la question de l’éco-anxiété, cette détresse psychologique provoquée par la prise de conscience de l’ampleur du changement climatique, est de mieux en mieux connue.

Des préoccupations éthiques

Dans 12 études sur 13, les personnes les plus préoccupées par le changement climatique étaient également celles qui confiaient désirer moins d’enfants que les autres, ou étaient plus nombreuses à ne pas en vouloir du tout. 

Parmi les principales raisons invoquées, les sondés ont plutôt mis en avant des arguments éthiques. Certains ont plutôt évoqué une incertitude planant sur l’avenir, quand d’autres ont dit leur inquiétude quant à l’impact environnemental causé par l’augmentation de la population mondiale.

Comment remédier à l’éco anxiété ?

Certains sondés ont par ailleurs mis en avant des considérations politiques. En effet, une partie des personnes interrogées ont assuré craindre qu’avoir des enfants leur prenne du temps et de l’énergie qu’ils emploient habituellement à lutter contre le changement climatique. D’autres disent refuser d’avoir des enfants tant qu’une révolution politique profonde n’aura pas eu lieu. 

Des arguments différents selon les pays

Selon l’autrice principale de l’étude, Hope Dillarstone, cette étude « montre que le lien entre le changement climatique et les choix reproductifs sont complexes » et qu’il existe des « différences notables entre les pays ». 

Ainsi, notamment, en Zambie, de nombreuses personnes disent vouloir plus d’enfants par crainte de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leur famille s’ils ne disposent pas des bras nécessaires pour s’occuper du foyer. Une préoccupation pas évoquée dans les pays occidentaux.

Tandis qu’aux États-Unis, où le taux de fécondité est plus élevé chez les conservateurs que chez les progressistes, selon des études, certains répondants appartenant à la deuxième tendance politique ont assuré craindre que cet écart ne s’accroisse s’ils décident d’avoir peu ou pas d’enfant du tout. 

« Notre analyse montre que non seulement de nombreuses personnes s’inquiètent du bien-être de leurs enfants qui grandissent dans un monde d’incertitudes, mais qu’elles prennent également en compte l’impact du fait d’avoir des enfants sur l’environnement, la capacité de leur famille à subvenir à leurs besoins et leurs convictions politiques », résume-t-elle.

Selon un sondage Ifop réalisé pour Qare et paru en 2022, 71% des Français de 15-17 ans ont peur face à l’avenir. Une étude menée dans 10 pays montre également que 45% des jeunes Français souffrent d’éco-anxiété.

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