course contre-la-montre pour retrouver les clients du restaurant à Bordeaux

Une femme est morte et d’autres personnes ont été hospitalisées, certaines dans un état grave, après avoir été contaminé à la toxine botulique suite à la consommation récente de sardines en bocal dans un restaurant bordelais.

Ils ont tous consommé des sardines en conserve artisanales dans un même restaurant à Bordeaux la semaine dernière. À ce stade, 12 cas de botulisme ont été identifiés en France ces derniers jours alors qu’une trentaine sont habituellement recensés chaque année.

Parmi les malades atteints par la toxine botulique figurait une femme âgée d’une trentaine d’années morte en Île-de-France qui avait fréquenté Bordeaux avec son conjoint avant de rejoindre son domicile en région parisienne. Son compagnon est toujours en soins intensifs.

En outre, huit personnes sont actuellement prises en charge au CHU de Bordeaux et dont sept se trouvent en service de réanimation. Un autre cas a été signalé à Barcelone (Espagne), « dont les jours ne sont pas en danger ».

Jusqu’à 25 personnes pourraient au total avoir consommé neuf bocaux, contenant trois ou quatre sardines chacun, servis à table. Là est tout l’enjeu actuel pour les autorités sanitaires: retrouver la clientèle qui s’est rendue ces derniers jours dans ce restaurant bordelais.

Symptômes, numéro de téléphone et tickets de paiement

Les autorités sanitaires recommandent aux personnes ayant fréquenté le restaurant aux mêmes dates et présentant des symptômes (diarrhée, vomissements, troubles de la vision ou de la parole) « de consulter un médecin de toute urgence ou de contacter le 15 ».

Des tickets de paiement et les numéros de téléphone de clients potentiels ont également été récupérés dans le restaurant et analysés par la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Population) pour son enquête. Des données précieuses, mais qui ne permettent pas pour autant de donner une liste exhaustive des personnes ayant consommé ces sardines.

« Quelqu’un qui n’a pas réservé sa table et payé en liquide, on n’a aucun moyen de le retrouver », reconnaît Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine sur BFMTV.

Un message d’urgence envoyé aux professionnels de santé

Benoît Elleboode a aussi indiqué ce mercredi soir sur BFMTV qu’un DGS-Urgent (un message adressé aux professionnels de santé concernés et des établissements de santé de France) avait été envoyé par le ministère de la Santé. Une initiative prise « pour les (les professionnels de santé, NDLR) prévenir de ces cas de botulisme et que dès qu’ils voient un patient qui symptômes il faut l’interroger s’il est passé par Bordeaux et dans ce restaurant », selon le directeur de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. Objectif: diagnostiquer le plus rapidement possible.

« Plus vite on peut donner l’antitoxine mieux c’est », a insisté le directeur de l’ARS.

Sur son site Internet, Santé publique France signale que la durée d’incubation pour un botulisme d’origine alimentaire varie entre 12 et 72 heures selon la quantité et le type de toxine ingérée.

« Normalement il n’y aura plus de cas à la fin de cette semaine », a prévenu Benoît Elleboode ce mercredi soir.

La difficulté de retrouver une clientèle souvent étrangère

Autre difficulté, et non des moindres, la clientèle de l’établissement est plutôt internationale: certains des patients pris en charge en France venant de pays étrangers comme les États-Unis, l’Allemagne ou encore l’Irlande.

Et le contexte actuel de la Coupe du monde de rugby n’arrange pas la situation, Bordeaux ayant accueilli le match Irlande-Roumanie le 9 septembre dernier.

« Le ministère a alerté, via un réseau européen et un réseau mondial tenu par l’OMS, l’ensemble des pays […] pour qu’ils puissent prévenir l’ensemble de leurs ressortissants qui sont rentrés », a enfin indiqué Benoît Elleboode, soulignant un dispositif d’alerte « extrêmement performant ».

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV

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