Lechypre d’affaires : Assurance auto, les automobilistes recevront un "mémo" - 11/12

Sur les trajets du quotidien ou lors des départs en vacances, de nombreux automobilistes se retrouvent sur des axes peu adaptés à un trafic très dense. Une conséquence des itinéraires bis proposés par les applications GPS comme Waze et qui poussent certaines communes à réagir.

C’est une des applications de navigation GPS les plus populaires dans le monde. Créée en 2008 et rachetée par Google en 2013 pour près d’un milliard de dollars, Waze guide tous les jours des millions d’automobilistes.

L’application revendique en effet plus de 140 millions d’utilisateurs à travers le monde, dont 17 millions rien qu’en France. Son principe? Proposer le trajet le plus rapide, rien de très original pour un service de navigation.

Sauf que Waze ne va pas hésiter à vous envoyer dans des petites rues, des petites villes ou des villages, qui vont permettre de gagner le plus souvent un temps précieux, mais parfois seulement quelques minutes.

Qu’est-ce que « l’effet Waze »?

L’une des conséquences de ces trajets alternatifs, c’est « l’effet Waze », soit des petites rues parfois envahies de voitures à l’heure de pointe ou lors des départs en vacances. Et des résidents concernés qui apprécient peu de voir leurs quartiers transformés en itinéraire bis des grands axes saturés. Nuisances sonores, pollution, risques pour les piétons et notamment les enfants… Ils sont nombreux à exprimer un vrai ras-le-bol depuis plusieurs années maintenant.

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Waze se retrouve ainsi pris à son propre jeu: reconnue pour ses prévisions en général fiables sur l’heure d’arrivée et les itinéraires proposés pour y parvenir, l’application peut ainsi aussi être à l’origine d’importants bouchons.

Une étude de l’université de Berkeley publiée en 2018 et citée dans un article du Monde s’était penchée sur la question. Conclusion intéressante: des embouteillages se forment dès que plus de 20% des automobilistes utilisent des applications comme Waze en suivant des itinéraires détournés.

Ces communes qui réagissent

Face à ce problème, plusieurs villes ont pris des mesures. Aux États-Unis, la ville de Leonia, dans le New Jersey, avait par exemple décidé en décembre 2017 de limiter la circulation dans certaines rues aux résidents le matin, de 6h à 10h, et en fin de journée, de 16h à 21h. Un itinéraire bis qu’avaient l’habitude d’emprunter de nombreux automobilistes qui travaillent à New York.

« Les calculateurs d’itinéraires comme Waze, Google Maps et autres sont là pour proposer l’itinéraire le plus rapide, mais ce n’est pas souvent l’itinéraire le plus adéquat« , résume Pierre Ouallet, adjoint au maire de Bègles délégué à la transition écologique, sur BFMTV. Sa commune de 31.000 habitants, au sein de la métropole bordelaise, a ainsi vu les conditions de circulation se dégrader ces dernières années.

« On a des bouchons qui peuvent se créer sur la rocade ou les boulevards et on a des reports de trafic sur des rues de quartiers qui ne sont pas du tout adaptés. Dans certaines rues, cela représente 1.000 véhicules par jour qui passent devant une école. »

La municipalité a donc revu le plan de circulation en concertation avec les habitants du secteur concerné. Deux ans plus tard, les premiers effets positifs sont constatés: en passant certaines rues en sens unique par exemple, le trafic a diminué sensiblement.

« Au global, les enjeux étaient de limiter le trafic de transit, ce qu’on a réussi avec près de 3.000 véhicules en moins par jour, et d’apaiser la circulation pour les piétons et les cyclistes et notamment à proximité des établissements scolaires », conclut l’adjoint au maire de Bègles.

Jérôme Marty, directeur général de Waze France – 25/04
Jérôme Marty, directeur général de Waze France – 25/04

La ville de Lieusaint (Seine-et-Marne) a aussi adapté son plan de circulation, en installant des feux et changé certains sens de circulation, tout en passant la ville à une limitation à 30 km/h. Des mesures qui ont visiblement eu un impact, témoigne le maire de cette commune de région parisienne, Michel Bison, interrogé par Le Monde.

« On ignore si nos demandes ont été prises en compte. Tout ce qu’on sait, c’est que Waze a accepté de retirer les itinéraires à proximité des écoles, les habitants avaient peur pour la sécurité de leurs enfants, explique-t-il.

L’élu salue une légère amélioration récente de la situation, sans être encore pleinement satisfait. Si l’application peut en effet adapter son algorithme et exclure certains itinéraires, il semble que ce sont davantage ces modifications des plans de circulation qui peuvent, à terme, détourner ces itinéraires alternatifs subis par certains riverains.

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