Au milieu de sa révolution énergétique, l’industrie automobile n’en finit pas de dire adieu à ses icônes. Au tour d’Audi de conclure l’aventure R8 avec un modèle collector exceptionnel.
Encore un adieu aux armes pour une des plus célèbres supercars. Audi a décidé de progressivement arrêter la production de la R8 après 16 ans et 42.000 exemplaires écoulés à travers le monde. L’époque n’est plus aux sportives thermiques, de plus en plus pénalisées par des malus décourageants, même pour les passionnés et la clientèle fortunée.
De plus, Audi ayant décidé d’embrasser la révolution électrique -et avec profit- s’en faisant une image de marque y compris en compétition, il n’y a désormais plus de place pour des sportives entièrement thermiques dans sa gamme. Exit donc la R8, qui était pourtant devenue une icône du design Audi, et devenue célèbre à travers le monde comme « la voiture de Tony Stark aka Iron Man ».
La marque planche donc sur un successeur électrique à son bolide, après une expérimentation officieuse d’une R8 e-tron en interne il y a 8 ans (une petite centaine d’exemplaires écoulés). Mais en attendant, Audi a décidé de transformer la fin de carrière de sa sportive emblématique par un feu d’artifice.
Le point fort: un design iconique
En 16 ans, l’Audi R8 aura finalement très peu changé, tant le dessin d’origine était réussi, avec un capot avant relativement court et une longue poupe très bombée, avec ses grandes ouïes d’aération sur le côté lui donnant un air d’avion de chasse. Au fil du temps, des optiques plus acérées, des petits détails aérodynamiques en carbone sont apparus, mais sans aucunement dénaturer le concept de base, un strict coupé 2 places à moteur central, moteur que l’on peut admirer sous son coffre vitré.
Et quel moteur. Disponible à l’origine avec un V8 ou un V10 au choix, ce modèle final Performance RWD est équipé du plus beau moteur de la gamme, le dix-cylindres de 5,2 litres de cylindrée, entièrement atmosphérique, d’une puissance de 570 chevaux. Il gagne même 30 chevaux par rapport à la version V10 classique. Et avec un couple de 550Nm pour une masse d’1,6 tonne, autant dire que l’engin est du genre très dynamique.
Le plus: une stricte propulsion
Audi a d’ailleurs décidé pour ce dernier modèle de route de définitivement abandonner la transmission intégrale Quattro. Elle fait la réputation du constructeur depuis des décennies, et avait participé elle aussi au succès de la R8 des débuts, lui procurant sécurité et motricité parfaite malgré une forte puissance et une architecture très dynamique. Un avantage dont certains amateurs de supersportives avaient pris ombrage, jugeant la R8 finalement « trop facile » et remettant en cause son statut de supercar.
Mais comme son nom l’indique, la R8 V10 Performance RWD est une stricte 2 roues motrices. Plus de transmission 4×4, seules les roues arrières propulsent ce modèle. Principale conséquence, un allègement de la masse, pas si évident -5 kilos de moins par rapport à l’ancienne version Quattro équivalente- mais surtout un sentiment de légèreté accru et des sensations de conduite très pures.
Une supercar agréable au quotidien
A l’intérieur, on est résolument dans une supersportive, mais surtout dans une Audi. Une finition très haut de gamme, un gros volant et des baquets confortables en alcantara, des plastiques de grande qualité, du métal brossé et des inserts en carbone et surtout une atmosphère résolument « à l’ancienne »: ici aucun grand écran tactile ou gadgets divers, juste une instrumentation numérique de haute précision avec de multiples paramètres réglables, axés sur la gestion de la performance. Audi n’a pas voulu dénaturer l’esprit d’origine de la R8 avec des gadgets superflus, elle reste une supercar qui mérite toute l’attention possible.
D’ailleurs, pour exprimer tout ce caractère « à l’ancienne », sachez que la hifi de bord Bang & Olufsen est excellente, et qu’elle dispose même d’un chargeur CD . Malgré tout, le son totalement envoûtant du V10 qui voyage juste dans votre dos emplit tout l’espace, et vous donne surtout envie de tout couper pour mieux en profiter.
Car l’Audi R8 V10 RWD Performance fait partie de ce genre d’automobiles qui vous implique totalement dans la conduite, quelle que soit la durée de votre trajet et votre allure. Capable de foudroyer le 0 à 100km/h en 3,6 secondes avec un grondement d’enfer, elle vous permet aussi de conduire tranquillement en ville et de vous déplacer avec souplesse et praticité.
Sa direction très précise retranscrit le moindre de vos mouvements, l’amortissement ferme mais pas à outrance, la boîte de vitesse automatique rapide mais sans brutalité et le dynamisme du châssis léger (tout en aluminium, particularité d’origine de la R8) font le reste, en vous donnant l’impression de faire véritablement corps avec cette auto superlative, mais tout à fait agréable à vivre au quotidien.
Le point noir: une consommation hors du commun
Très attachante, la R8 thermique manquera au paysage automobile mondial, avec son design unique et sa facilité d’utilisation malgré une puissance absolument redoutable. Sa tendance à la gourmandise et à émettre beaucoup de CO2 un peu moins: 14 litres aux 100 kilomètres en cycle mixte WLTP avec plus de 300 grammes de CO2 par kilomètre, la rendant éligible au super malus de 50.000 euros. Pour autant, pas sûr que son successeur 100% électrique arrive à un tel niveau d’homogénéité et de polyvalence.
Mais à quel prix?
Il est évident que cette R8 thermique « der des der » est un véritable florilège de sensations automobiles, et nul doute que cette ultime version de l’icône Audi, d’ores et déjà collector, trouvera preneur chez les collectionneurs et les passionnés fortunés. Une toute dernière version GT, plus puissante, plus coûteuse et plus orientée performance sur circuit, est également disponible (333 exemplaires seulement à 255.000 euros pièce).
Modèle essayé: Audi R8 V10 Performance RWD
Prix de base: 160.250 euros
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