Après cet hiver pluvieux, les nappes phréatiques ont-elles fait le plein d'eau pour éviter la sécheresse?

Grâce aux précipitations cet hiver, les nappes phréatiques d’une large partie du territoire ont pu se remplir.

Un hiver bien arrosé. Les trois-quarts du pays ont connu des précipitations à répétition cet hiver, remarque La Chaîne météo. Hormis le Languedoc-Roussillon et la Corse, les régions du nord, de l’ouest, de l’est de la France et même la Provence-Alpes-Côte d’Azur ont eu un hiver pluvieux.

De quoi engendrer des crues à répétition dans le Pas-de-Calais et dans l’Ouest au grand désarroi des habitants. En ce mardi 5 mars, la Charente est placée en vigilance orange aux inondations par Météo-France et 31 départements sont en vigilance jaune. La Seine est également en crue.

Outre le calvaire de ces inondations, les précipitations ont été favorablement accueillies par les nappes phréatiques qui ont pu se régénérer.

« Il y a tellement eu de rivières atmosphériques qui ont touché la France que l’on se retrouve aujourd’hui avec plus de la moitié des nappes qui sont bien remplies, voire même avec un niveau supérieur à la normale », commente Emma Haziza, hydrologue et experte en gestion des risques d’inondations sur le plateau de BFMTV qui salue « une bonne nouvelle ».

58% des nappes phréatiques ont un niveau positif

Au 4 mars 2024, près de 58% des nappes phréatiques du territoire sont à un niveau « modérément haut », « haut » voire « très haut » (pour 17% des nappes), d’après les données du site Info-sécheresse.fr.

Déjà au 1er février, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) observait 46% des nappes au-dessus des normales de saison et affirmait que cette situation était « plus favorable » qu’en 2023 à la même date « où 60% des niveaux étaient situés sous les normales ».

« C’est une bonne nouvelle que les nappes soient remplies car cela va nous permettre de tenir. Là, on va arriver à la mi-mars, une période de vidange des nappes car la végétation récupère l’eau. Pour créer le printemps, il faut puiser dans les nappes », nous explique Emma Haziza.

Seul problème: les nappes saturées ne peuvent plus absorber les précipitations qui viennent rejoindre des cours d’eau déjà sortis de leur lit, et engendrent d’autres inondations.

« Il faut se préparer à l’été à venir »

Si l’état des nappes est donc positif sur une large partie du territoire, la situation reste alarmante dans certains départements. Comme dans les Pyrénées-Orientales (Occitanie) désertés par la pluie.

« Les niveaux demeurent très préoccupants sur les nappes des calcaires du massif des Corbières et de la plaine du Roussillon », dans les Pyrénées-Orientales », avertissait le BRGM à la mi-février. Un département marqué par une sécheresse historique l’année dernière et qui a subi de nombreuses restrictions d’usages de l’eau.

27% des nappes restent à niveau « modérément bas », « bas », voire « très bas » en cette fin d’hiver. Près de 10% des nappes sont à un niveau très bas.

« Il ne faut jamais être totalement confiant »

De plus, malgré la situation globalement favorable, il faut rester vigilant, prévient l’hydrologue, « il faut se préparer à l’été à venir ».

« Rappelons-nous en 2018, on avait eu une crue de la Seine au mois de janvier et ça ne nous avait pas empêchés, par trois semaines de canicule au mois de juillet, de basculer dans une sécheresse historique », souligne-t-elle.

Avant d’ajouter: « Suivant la capacité du vent, selon la température, suivant le nombre de canicules, on pourrait rebasculer dans un état de sécheresse. Il ne faut jamais être totalement confiant ».

À noter, que cet hiver 2023-2024 est le troisième plus chaud jamais mesuré dans le pays d’après Météo-France.

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