Alors que les bornes rapides vont se multiplier, y compris chez McDo, la plupart des constructeurs mettent sur le marché des modèles avec autant d’autonomie qu’une voiture thermique. Pour le patron de Renault, c’est un non-sens écologique.
Pour attirer les automobilistes qui roulent en électrique, McDonald’s France va leur proposer de charger leur batterie le temps de grignoter un sandwich. L’idée est somme toute assez classique. Les supermarchés ont été parmi les premiers à installer des bornes électriques dans leurs parkings pour attirer les utilisateurs de voitures électriques. Et comme la charge n’était pas ultra-rapide, ils pouvaient espérer que ces clients passent du temps dans leur magasin.
Là c’est un peu différent. Grâce à un accord avec Izivia, filiale d’EDF, les 2000 bornes qui seront installées permettront d’atteindre les 80% d’autonomie en 20 minutes. Le tout à un prix que les deux partenaires promettent « attractif ». Et surtout, on pourra payer ce « quasi plein » avec sa carte bancaire, ce qui est loin d’être la règle aujourd’hui sur la plupart des systèmes de recharge autres qu’à domicile ou au bureau.
Jusqu’à 800 kilomètres d’autonomie pour la future Alfa Romeo électrique
En attendant que le passage à la borne soit (presqu’aussi) rapide que faire le plein d’essence, la majorité des constructeurs semble ne jurer que par une surenchère dans l’autonomie. Sur leurs dernières nouveautés, elle se rapproche de celle des modèles thermiques: jusqu’à 700 kilomètres pour le Peugeot E-3008 et même un peu plus sur la Mercedes CLA.
Le Coréen Kia vient, lui, de mettre sur le marché un SUV affichant une autonomie de 720 kilomètres, 40 de plus que la Tesla Model 3. Alfa Romeo a même annoncé que sa Giulia électrique pourrait parcourir jusqu’à 800 kilomètres entre deux recharges. Tout ça à condition de ne pas rouler à fond sur l’autoroute… Mais il ne s’agit pas là de l’usage le plus fréquent d’une voiture.
Le patron de Renault pointe du doigt l’aberration écologique
Il y a même un côté aberrant à installer d’énormes batteries pour garantir ces 700 kilomètres d’autonomie à des SUV, eux-mêmes, déjà très lourds. Au final, cela représente beaucoup d’énergie gaspillée uniquement pour déplacer ces centaines de kilogrammes. C’est d’ailleurs exactement ce qu’a dit la semaine dernière le patron de Renault, Luca de Meo dans la présentation de ses ambitions dans l’électrique… Propos repris par Numerama.
À quoi ça sert, d’avoir beaucoup de batterie ? (…) Avoir 200 kWh de batterie dans un pickup. Cela n’a aucun sens (…) Du point de vue écologique, c’est une catastrophe ».
Il va donc falloir s’habituer, lors des longs déplacements, le plus souvent à l’occasion des vacances, à fractionner ses déplacements en s’arrêtant pour recharger sa voiture. En espérant que si les bornes deviennent de plus en plus rapides et suffisamment nombreuses, ce sera moins un souci qu’aujourd’hui.
Pas plus de 42 kilomètres parcourus chaque jour en moyenne
Il convient dans tous les cas de se rappeler au moment de choisir son véhicule, que cet usage-là reste, pour la plupart d’entre nous, exceptionnel. Selon une récente étude d’Enedis, le kilométrage moyen parcouru chaque jour par les propriétaires de voitures électriques se limite à 42 kilomètres. Même en zone rurale, elle ne dépasse pas les 50 kilomètres.
Est-il vraiment indispensable de pouvoir rouler deux semaines sans charger sa voiture en sachant que pour cela on va consommer bien plus d’électricité? C’est une question qu’il faut se poser au moment d’acheter sa voiture. En mettant évidemment de côté les cas particuliers des taxis, des VTC, des commerciaux… Bref de tous ceux qui ont un usage professionnel intensif de leur voiture.
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