Six cas de refus d’obtempérer lors d’un contrôle de police se sont ensuivis de la mort d’au moins une des personnes interpellées depuis le début de l’année 2022.
Un chiffre supérieur à 2021. Six cas de refus d’obtempérer ont été recensés depuis le début de l’année, faisant neuf morts au total, selon un décompte réalisé par BFMTV. En 2021, on comptait 4 morts dans les mêmes circonstances sous des tirs policiers, selon l’avocat et militant engagé dans la lutte contre les violences policières Arié Alimi.
• Un mort à Aulnay-sous-Bois en mars
Le 26 mars dernier, un habitant de Sevran de 32 ans se fait contrôler par les forces de l’ordre, alors qu’il est au volant d’une camionnette volée, à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Mais il refuse d’ouvrir sa portière et de se faire contrôler. Un policier s’avance donc vers son véhicule et ouvre le feu. L’homme meurt quelques heures plus tard.
Le policier est ensuite mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’exercer une activité de policier.
• Deux morts sur le Pont-Neuf le soir de l’élection présidentielle
Le soir de la réélection d’Emmanuel Macron, le 24 avril dernier, deux hommes sont tués après avoir reçu des tirs d’un policier au niveau du Pont-Neuf, à Paris.
Des membres des forces de l’ordre tentent de contrôler une voiture, garée à contresens sur le quai des Orfèves. Mais le véhicule démarre en trombe et fonce vers l’un des fonctionnaires qui parvient à l’éviter et tir ensuite en direction de la voiture. Le conducteur meurt sur le coup, tandis que le passager, blessé, succombe quelques minutes plus tard.
Le policier est mis en examen pour « homicide volontaire », ainsi que pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
• Une femme tuée à Paris en juin
La passagère d’un véhicule est morte après un refus d’obtempérer en plein Paris, rue Custine dans le XVIIIe arrondissement de la capitale, en juin dernier.
Des policiers à vélo disent avoir aperçu trois personnes en voiture, l’un des passagers n’ayant pas attaché sa ceinture. Ils font signe au véhicule de s’arrêter pour les contrôler, mais la voiture redémarre. Les policiers suivent la voiture, ensuite bloquée dans la circulation, et tentent un nouveau contrôle, mais le véhicule fonce dans leur direction. Les policiers répondent en tirant. Trois personnes sont blessées, dont une femme née en 2001 qui ne survit pas à ses blessures.
Le conducteur a été ensuite mis en examen notamment pour tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique.
• Deux hommes tués sur le parking d’un supermarché à Vénissieux en août
Quatre policiers tentent de contrôler un véhicule signalé volé et garé sur le parking d’un supermarché à Vénissieux, dans le Rhône. Mais la voiture démarre, percutant un membre des forces de l’ordre, et tente de quitter les lieux. Le policier touché, ainsi qu’un autre agent, font feu en direction de la voiture.
Le passager, âgé de 20 ans, meurt quelques minutes après. Le conducteur de 26 ans est transporté à l’hôpital en urgence absolue et succombe le lendemain. Les deux policiers sont un temps placés en garde à vue avant d’être remis en liberté.
• Un homme tué dans le Nord fin août
L’individu de 23 ans se trouvait au volant de sa voiture, garée, feux éteints, aux alentours de 2h à 3h du matin, quand un policier décide de contrôler le véhicule. La voiture démarre subitement et percute légèrement l’un des officiers de police qui réplique en tirant. Le conducteur, atteint au thorax, meurt peu après.
Le passager a été placé en garde à vue pour « recel de vol de véhicule » et « complicité de refus d’obtempérer ». Le policier a été mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
• Une femme tuée à Rennes dans une opération anti-drogues début septembre
Une femme de 22 ans est tuée dans la nuit de mardi à mercredi à Rennes, en Ile-et-Vilaine. La jeune femme était la passagère d’un véhicule que la police souhaite interpeller dans le cadre d’une opération portant sur un trafic de stupéfiants.
Alors que les policiers tentent d’intercepter la voiture en route vers Lorient, un policier de la BRI fait feu à une reprise, blessant le conducteur et tuant la passagère.
Deux enquêtes ont été ouvertes pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique » et « violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique ».
• Un mort à Nice en septembre
Dernier en date, un homme est mort après des tirs de policier survenus à Nice mercredi. L’individu en question roulait sans permis dans une voiture signalée comme volée.
Alors que le véhicule circule en zigzag de façon dangereuse pour la circulation et les piétons, une équipe de policier de la BSR (Brigade de Sécurité Routière) se lance à sa poursuite, mais est percuté par le véhicule en fuite. Un jeune policier de 23 ans quitte sa voiture et tire sur le conducteur. Le conducteur, un Tunisien d’une trentaine d’années, ne survit pas à ses blessures.
Le passager, indemne, a été placé en garde à vue pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique ». L’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) a par ailleurs été saisie concernant le tir du policier.
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