Ce lundi, les éleveurs français vont inoculer le vaccin à des millions de canetons dans l’espoir d’éviter une nouvelle épidémie de grippe aviaire. En 2022, plus de 20 millions de ces volatiles ont été abattus en France.
Quelques secondes pour éviter une crise. Ce lundi, une campagne de vaccination contre la grippe aviaire débute dans les élevages. D’ici cet été, 65 millions de canetons français vont avoir le droit à une dose censée les protéger contre l’influenza aviaire. La manœuvre ne prend que trois secondes, mais pourrait éviter un nouveau scénario catastrophe.
Marie-Pierre Pé, la directrice du Cifog (le comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) « espère » que la campagne améliorera la situation sanitaire.
« C’est une étape décisive dans la lutte contre ce virus qui a ravagé plusieurs millions de volailles et notre filière (du foie gras, NDLR) en particulier », affirme-t-elle sur BFMTV.
La maladie hautement contagieuse empoisonne la vie des éleveurs périodiquement depuis 2015. Rien qu’en 2022, 20 à 25 millions de volailles ont dû être abattues en raison de l’épidémie, souvent en raison de leur proximité avec un foyer infectieux. Parmi ces bêtes, au moins 3,5 millions de canards à foie gras, ce qui a amputé la production française d’un tiers environ.
Éviter les abattages massifs
C’est tout l’intérêt de la vaccination. Si un foyer épidémique se déclare, l’abattage des animaux sains dans les élevages environnants ne sera plus systématique, ce qui devrait permettre de préserver un nombre conséquent de palmipèdes. Un principe qui doit cependant être confirmé en pratique.
Dans cette campagne, la France est seule. Le ministère de l’Agriculture vante une « première en Europe ». Il s’agit pourtant d’une maladie à l’origine de crises en Europe et dans le monde. Le Conseil de l’UE a approuvé le 24 mai 2022 le principe d’une approche stratégique par la vaccination.
Ces doses préventives ne sont d’ailleurs pas infaillibles. « On n’est pas à l’abri d’une contamination par les oiseaux sauvages (…) on sait que ce virus est véhiculé par les oiseaux migrateurs », reconnaît la directrice du Cifog.
Des clients « ne veulent pas de canard vacciné »
Comme à chaque nouvelle campagne de vaccination, des inquiétudes, du doute et de la défiance font leur apparition. D’une part, du côté des professionnels. S’ils espèrent que le produit permettra de préserver leurs élevages.
Frédéric Pitoux, dans le Gers, attend de « voir comment ça s’est mis en œuvre et comment ça sera géré si un cas apparaît », explique-t-il à l’Agence France-Presse.
Chez les clients, aussi, des doutes apparaissent. Ainsi, une éleveuse du sud des Landes explique sous couvert d’anonymat devoir rester discrète, car des clients « appellent pour dire qu’ils ne veulent pas de canard vacciné ».
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