Le suivi médical de la grossesse : de quoi parle-t-on ?
Le suivi médical de la grossesse regroupe tous les examens et consultations pré- et postnataux qui encadrent la grossesse : sept examens prénataux, prises de sang (obligatoires et facultatives), trois échographies, huit séances de préparation à l’accouchement, une visite postnatale et dix séances de rééducation abdopérinéale.
Le suivi médical peut être fait à l’hôpital ou en ville, par un gynécologue, une sage-femme ou un médecin généraliste.
Comment se passe la première visite prénatale ?
Le premier examen prénatal permet de déclarer la grossesse. Actuellement, cette première visite doit être faite avant 14 semaines d’aménorrhée (SA : nombre de semaines écoulées depuis les dernières règles), mais l’Académie nationale de Médecine recommande de la faire au cours du premier mois dans un souci de prévention : alcool, tabac, drogues, maladies infectieuses, médicaments…
La visite commence par un interrogatoire médical complet sur les antécédents médicaux, les allergies, le suivi gynécologique. Elle se poursuit avec un examen clinique gynécologique (avec un spéculum pour vérifier que le col est sain), mais aussi mammaire.
Une bandelette urinaire permet de rechercher un diabète, un trouble rénal. Une prise de sang détermine le groupe sanguin de la mère : avec les agglutinines irrégulières ou RAI, pour rechercher des anticorps susceptibles de s’attaquer au sang du bébé. On fait obligatoirement un sérodiagnostic de toxoplasmose, de la rubéole et de la syphilis.
Enfin, des conseils alimentaires sont délivrés pour éviter de contracter la listériose (qui concerne toutes les femmes) et/ou la toxoplasmose (pour celles qui ne sont pas immunisées).
Comment se passent les sept examens de suivi médical de la grossesse
Les visites prénatales, qui permettent essentiellement de dépister ce qui ne va pas, se déroulent de la même façon : bandelette urinaire, vérification de la tension, de la prise de poids, de la hauteur utérine, écoute des bruits du cœur du bébé et examen gynécologique avec toucher vaginal. Le praticien s’assure ensuite que la future maman ressent bien les mouvements du bébé et qu’elle n’a ni brûlures en urinant (infection urinaire), ni pertes de sang, ni douleurs dans le ventre (contractions).
Si la future maman n’est pas immunisée contre la toxoplasmose, une prise de sang tous les mois permet de vérifier qu’elle ne l’a pas contractée. Si elle n’est pas vaccinée contre la rubéole, une prise de sang mensuelle jusqu’à 4 mois de grossesse et juste avant l’accouchement est également pratiquée.
Enfin, en cas de Rhésus négatif de la mère, une recherche agglu-immunitaire (RAI) tous les mois (ou aux troisième, sixième et neuvième mois) ou une injection de Rhophylac® (immunoglobulines préventives) au sixième mois permet de prévenir les problèmes d’immunisation entre la mère et le bébé.
Le suivi médical de la grossesse, Conseils pratiques
Quels sont les autres dépistages durant la grossesse ?
Toutes les femmes sont soumises au dépistage de la trisomie 21 depuis 1997, mais les modalités évoluent en ce moment. Les marqueurs sériques HT21, recherchés entre 15 et 18 SA, situent la femme dans un groupe à risque calculé, plus ou moins élevé, concernant la trisomie 21. Un groupe à risque donne une estimation chiffrée, jamais une certitude : un risque de 1/250 est pris comme le seuil de risque qui justifie de poursuivre les investigations par amniocentèse (remboursée par l’Assurance Maladie). Un doute à l’échographie suffit aussi, quels que soient les marqueurs sériques, pour proposer cette amniocentèse.
De plus, toute femme de 38 ans et plus se voit systématiquement proposer cette amniocentèse (remboursée) en raison du risque statistique élevé à partir de cet âge. L’amniocentèse permet de connaître le caryotype fœtal (les chromosomes) donc les anomalies de la trisomie 21 (ou autres anomalies chromosomiques).
Actuellement, on associe souvent marqueurs sériques et constatations échographiques comme la clarté nucale mesurée. Cela diminue l’imprécision sans donner de certitude, donc on multiplie les amniocentèses. La Haute Autorité de Santé a réagi par des recommandations pour faire évoluer le dépistage de la trisomie 21.
D’autres dépistages sont recommandés, mais pas obligatoires : celui du VIH (sida), de l’hépatite C, d’une anémie.
À la fin de la grossesse, on peut effectuer un prélèvement vaginal pour vérifier l’absence de germes (streptocoques B) susceptibles de provoquer une infection maternofœtale lors de l’accouchement.
À quoi servent les trois échographies de la grossesse ?
Trois échographies au moins sont proposées pendant la grossesse, à 12 SA, 22 SA et 32 SA. Fortement recommandées, elles permettent de dater la grossesse et de s’assurer du bon développement anatomique et physiologique du (ou des) fœtus. À l’hôpital ou en ville, elles doivent être pratiquées par des professionnels de l’échographie fœtale, c’est-à-dire des échographistes diplômés, pas de simples radiologues.
Comment se présentent les séances de préparation à l’accouchement ?
Huit séances de préparation à l’accouchement sont entièrement prises en charge par la Sécurité sociale. La préparation classique favorise les explications détaillées et les exercices de respiration et de poussées. Certains établissements hospitaliers proposent aussi des cours de préparation en piscine ou des séances de sophrologie ou d’haptonomie. En général, le papa peut assister à au moins un cours.
Quel est le suivi médical postaccouchement dit « post-partum » ?
Entre six et huit semaines après l’accouchement, la jeune maman voit son médecin pour un examen clinique postnatal. Cette visite a pour but de contrôler l’évolution des saignements naturels, de vérifier que l’utérus est bien involué : c’est-à-dire qu’il a repris sa taille normale d’avant la grossesse. Il pratique un examen mammaire et gynécologique (éventuellement un frottis) et discute de l’allaitement si besoin. Ce rendez-vous permet surtout de prescrire une contraception postaccouchement si cela n’a pas été fait à la maternité.
Enfin, le praticien teste le périnée et prescrit les séances de rééducation périnéale. Même si le périnée semble tonique, il vaut toujours mieux faire cette rééducation. Inutile cependant de la faire avant huit semaines (le périnée ne s’est pas remis de l’accouchement) et attention à ne pas faire la rééducation abdominale avant celle du périnée (risque de descente d’organes).