Hyperactivité de l’enfant (TDAH) : définition
Le trouble déficitaire de l’attention et hyperactivité, dont l’abréviation est TDAH, est souvent désigné chez l’enfant par l’expression « d’enfant hyperactif ». Or, l’hyperactivité n’est qu’un aspect de cette maladie neurobiologique, aux côtés des troubles de l’attention et de l’impulsivité. Les troubles du comportement sont dus à une perturbation du traitement des informations par le cerveau. Ils entraînent des difficultés dans la vie scolaire, amicale et familiale. Le diagnostic de TDAH est retenu devant l’association : hyperactivité + impulsivité + troubles de l’attention évoluant depuis au moins six mois.
Risques et conséquences de l’hyperactivité de l’enfant
S’il n’est pas dépisté tôt ou n’est pas traité de manière appropriée, les risques principaux du TDAH sont l’échec scolaire, la dépression, le manque d’estime de soi, les problèmes relationnels et l’abus de substances neurotoxiques : l’alcool ou diverses drogues. Sans prise en charge adéquate, l’échec professionnel et l’exclusion sociale de l’adulte font suite à l’échec scolaire et aux difficultés relationnelles de l’enfant. La famille aussi souffre et s’épuise à tenter de rectifier ce parcours difficile.
Selon le Pr Michel Bader, Lausanne (étude faite en 2005), au moins 4 % des enfants et adolescents souffriraient de cette maladie. La prédominance masculine de cette maladie est nette ; on compte quatre à neuf garçons atteints pour une fille selon les études.
Causes et mécanismes du TDAH
Ils ne sont pas encore bien identifiés mais le trouble neurobiologique domine, c’est-à-dire le mauvais fonctionnement du métabolisme cérébral, loin devant les erreurs d’éducation par l’entourage.
Il existe une prédisposition génétique au trouble de l’attention avec hyperactivité : plusieurs membres d’une même famille sont parfois touchés. S’ajoutent de nombreux facteurs environnementaux, comme des stress répétés, un contexte familial peu cadrant, qui facilitent l’expression de cette maladie.
Symptômes et signe de l’hyperactivité de l’enfant
Un des symptômes majeurs du TDAH est la difficulté de l’enfant à finir ce qu’il a commencé, parce qu’il s’éparpille et passe sans cesse d’une activité à l’autre : il « zappe ». Il ne finit pas ses devoirs ni aucune autre activité, il est facilement distrait (signe remarquable) même dans ses jeux !
Il n’écoute pas quand on lui parle ou seulement quelques secondes, perd, oublie ou brise des objets nécessaires à sa vie quotidienne et scolaire. L’hyperactivité se voit au fait de remuer tout le temps les mains et les pieds, de se tortiller sur sa chaise et d’avoir du mal à rester assis en classe ou à la maison, de courir et de grimper partout, de bavarder sans arrêt.
Enfin il est impulsif, avec des difficultés à attendre son tour, à laisser les autres parler et finir leurs phrases, à respecter les interdits les plus simples.
Avec quoi ne faut-il pas confondre ?
Il ne s’agit pas d’un simple trait de caractère mais d’une vraie maladie (durable) du comportement. Il ne s’agit pas non plus d’un retard mental, ces enfants étant souvent plutôt intelligents.
Un diagnostic de TDAH ne peut être établi à partir de simples soupçons ou observations de l’entourage. Il doit être posé par des professionnels de santé à partir d’un bilan neurologique et/ou pédopsychiatrique. Ce bilan utilise l’observation de l’enfant et l’utilisation d’échelles d’évaluation standardisée.
À quel moment consulter ?
Dès que la situation dure pendant plus de six mois, c’est la référence : elle met les nerfs des parents en pelote et fait souffrir l’enfant autant que l’entourage. Il faut que ces troubles comportent à la fois des éléments d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité.
Si le diagnostic est confirmé, un certain nombre de mesures pourront alors être prises qui permettront alors à l’enfant de surmonter son handicap pour atteindre le développement optimal de ses capacités intellectuelles, affectives et sociales.
Comment préparer la consultation avec le médecin ?
Il faut décrire le plus précisément possible les troubles du comportement, préciser leur date d’apparition, les conséquences sur la vie scolaire, familiale et sociale. Il faut aussi signaler les antécédents familiaux de TDAH et les autres maladies dont l’enfant a souffert.
Le médecin voit ensemble parents et enfant, puis l’enfant seul pour évaluer son comportement en dehors de la présence des parents. Il interroge sur les faits précis, observe les comportements et la manière dont communiquent et interagissent les divers membres de la famille.
Il demande aussi un bilan biologique avec recherche d’une carence en fer (anémie) qui aggrave le TDAH comme beaucoup d’autres maladies infantiles. Il propose si nécessaire un bilan pédopsychiatrique dans un centre spécialisé pour confirmer le diagnostic et mettre en place le traitement.
Le traitement comprend des médicaments : le méthylphénidate réduit l’hyperactivité et accroît l’attention. La psychothérapie utilise des thérapies cognitivocomportementales et/ou familiales.
Y a-t-il une prévention possible ?
Elle est limitée, le TDAH étant provoqué principalement par un trouble de fonctionnement génétique. Mais une alimentation variée, non toxique, une hygiène de vie rigoureuse (sommeil), un environnement familial vigilant et sécurisant peut diminuer l’intensité du trouble et son retentissement sur l’enfant souffrant de TDAH. Cela réduit aussi les conséquences à l’âge adulte de cette maladie.
à retenir
Informations sur l’hyperactivité
Le TDAH touche environ 4 % des enfants et majoritairement des garçons. Il associe des troubles de l’attention, de l’impulsivité et une hyperactivité qui doivent amener à consulter rapidement un médecin. C’est une maladie neurobiologique qu’on peut traiter avec des médicaments et une psychothérapie. De nouveaux médicaments sont en cours de développement.