Que faire en cas de fièvre du nourrisson ?

 

– Vérifier l’existence de la fièvre par une méthode fiable

 

On parle de fièvre chez le nourrisson lorsque sa température dépasse 38°C. Pour la mesurer, il est préférable d’utiliser un thermomètre par voie rectale. On peut aussi se procurer un thermomètre à infrarouge équivalent à celui que les médecins utilisent : la température prise dans l’oreille permet de vérifier en quelques secondes son évolution même pendant le sommeil du bébé. Sa fiabilité n’est cependant pas totale chez le tout petit ou en cas de bouchons de cérumen.

 

– Les élévations de température ne sont pas toutes des infections

 

La fièvre est un mécanisme naturel de défense contre les infections. Les fièvres aiguës sont en général causées par des infections virales ou bactériennes bénignes, elles se manifestent de façon brutale et disparaissent rapidement. Il peut aussi s’agir d’un coup de chaleur dû au climat (canicule) ou s’agir d’une poussée inflammatoire brève sans infection (comme une poussée dentaire, même si la fièvre n’y est pas toujours associée).
Extrêmement fréquente en cas de rhinite ou de rhinopharyngite, la fièvre disparaît dans la majorité des cas sans avoir besoin d’administrer un médicament pour la faire baisser. Elle n’est cependant pas à prendre à la légère si elle persiste au-delà de 48h, si le comportement du bébé est  modifié (abattu, peu réactif, sans appétit…) ou si l’aspect de sa peau a changé.

 

– Les fièvres infectieuses saisonnières

 

• Au cours des viroses (infections à virus)

 

Ce type de fièvre dure de 3 à 5 jours et passe en général tout seul. Comme dans les pathologies suivantes :

– Le rhume. La fièvre est modérée (38 ou 38,5°C) et permanente.
– La grippe. La fièvre est brutale, très élevée (pouvant atteindre 40°C) et suit parfois une courbe en V : 39-40°C, puis 37°C, puis 39-40°C.
– La bronchiolite ou la bronchite, pour lesquelles il n’y a pas forcément de fièvre. Mais on peut relever des températures modérées (38 ou 38,5°C), dont la courbe est variable et oscillante.
– La gastro-entérite ne provoque pas forcément de fièvre. Quand elle est présente, la fièvre peut quand même grimper jusqu’à 40°C, transitoirement.
– L’angine virale et la pharyngite, non plus, ne sont pas systématiquement fébriles (avec fièvre). Mais on peut relever des températures modérées (38 ou 38,5°C), dont la courbe est variable et oscillante.
– Les maladies infantiles (comme la varicelle, etc.) : la température peut monter jusqu’à 40°C ou ne jamais monter dans une maladie sans fièvre.

• Au cours des infections bactériennes

 

Il est important de reconnaître les fièvres d’origine bactérienne car elles relèvent d’un traitement antibiotique. Classiquement, ces fièvres sont plus élevées et réagissent moins bien aux antithermiques (contre la fièvre) que les fièvres d’origine virale. Malheureusement, ceci ne peut être considéré comme une règle. En pratique, la distinction est souvent difficile à partir de ce simple critère.

 

4- Les moyens matériels et physiques de refroidissement

 

Ils sont employés pour diminuer l’inconfort et le mal de tête qui accompagne la fièvre élevée (au-delà de 38,5°C). Ils sont indispensables lors d’un coup de chaleur.
Le cerveau du jeune enfant est particulièrement sensible à la fièvre. Elle peut entraîner des convulsions, surtout s’il existe une prédisposition familiale. Très impressionnantes, elles sont peu fréquentes (6 à 7% des enfants) et réclament un traitement palliatif d’urgence ; éventuellement le médecin proposera un traitement préventif.

 

Lui faire boire de l’eau.

En cas de fièvre, l’organisme lutte contre la chaleur en transpirant et se déshydrate. Les troubles de l’alimentation associés aggravent cette déshydratation. Il est donc indispensable de faire boire régulièrement de l’eau au nourrisson pour le réhydrater et permettre à la régulation thermique (transpiration) de se poursuivre, même la nuit.

 

Le mettre à l’ombre dans un endroit frais (mais pas climatisé) et le découvrir.

N’hésitez pas à laisser un nourrisson seulement avec sa couche.

 

Le bain et la douche

Acceptables seulement s’ils améliorent le bien-être et le confort … et sous condition :
– la température de l’eau ne doit jamais être inférieure à 2°C sous celle du corps, sinon il y a un risque de convulsions de l’enfant par choc thermique.
Ainsi, en cas de fièvre à 39°C, la température de l’eau ne doit pas être inférieure à 37°C. La tête de l’enfant doit être mouillée au gant de toilette.
D’une manière générale, il n’est pas recommandé d’utiliser les moyens physiques (refroidissement) pour faire baisser la fièvre s’il n’y a pas eu auparavant d’administration d’un médicament antithermique. Car la fièvre remonte dès la sortie du bain, ce qui crée une situation plus inconfortable qu’une fièvre en plateau.

 

La vessie de glace ou le gant mouillé frais sur la tête
Ils procurent un soulagement véritable car le cerveau est l’organe le plus sensible à la fièvre. Ils éloignent le risque de convulsions fébriles et rendent tout son allant à l’enfant abattu par la fièvre. Mais, il n’est pas recommandé d’utiliser les moyens physiques pour faire baisser la fièvre s’il n’y a pas eu auparavant d’administration d’un médicament antithermique, car la fièvre remonte très vite une fois le moyen de rafraîchissement retiré.

5- les moyens médicamenteux pour faire baisser la fièvre

 

Deux types de médicaments abaissent la fièvre : le paracétamol et l’ibuprofène.

 

Le paracétamol est le traitement privilégié chez les enfants et les nourrissons. Ses contre-indications sont rares, il est privilégié chez les nourrissons de moins de 3 mois.

 

L’ibuprofène (AINS – anti-inflammatoire non stéroïdien) est efficace mais il a des contre-indications importantes, comme la varicelle ; il ne faut donc jamais en donner aux bébés n’ayant pas encore eu la varicelle, au cas où il serait en train de la développer. Dans le doute, choisissez le paracétamol. L’ibuprofène peut être pris quelques heures après du paracétamol.

 

 

Attention : ces deux antipyrétiques existent sous des marques différentes.

  • Avant de donner un médicament à votre enfant, assurez-vous qu’il n’a pas déjà reçu le même médicament une ou deux heures avant (à la crèche, chez la nounou…).
  • Les corticoïdes sont des médicaments très puissants du ressort strict du médecin. Ils ne traitent pas la fièvre mais l’inflammation dans une maladie parfaitement identifiée.

 

6- Quand consulter le médecin ?

 

Les nourrissons de moins de 3 mois doivent toujours être montré à un médecin en urgence dès l’apparition d’une fièvre.

Les nourrissons de plus de 3 mois présentant une fièvre sans explication évidente (comme un rhume ou une grippe au sein d’une famille contaminée) qui ne disparaît pas en 48 heures, justifie la consultation chez le médecin.

Toute fièvre associée à des troubles de la conscience, des convulsions ou une déshydratation, impose la consultation urgente du médecin. Un enfant qui ne joue plus, ne mange plus ou semble abattu est suspect.

Toute fièvre associée à des maux de tête et/ou des vomissements et/ou une photophobie (un refus de la lumière), ou des petites taches de sang lie de vin sur la peau (pétéchies) est suspecte de méningite : il faut consulter en urgence un médecin.

 

Quel que soit l’âge de l’enfant, il est indispensable de vérifier avec le médecin l’état d’avancement du calendrier de vaccination. En effet, la fièvre peut être le symptôme d’une pathologie qui aurait pu être évitée grâce à la vaccination.

 

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à retenir


 

Informations sur la fièvre du bébé

Attention : si votre bébé a moins de 3 mois et que sa température dépasse 38°C, consultez rapidement votre médecin, car le bébé est plus vulnérable à cet âge, les infections virales bénignes sont plus rares à cet âge et une fièvre élevée (au-delà de 40°) constitue un risque neurologique et vital.

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