La dénutrition des personnes âgées
Lorsqu’une personne âgée ne mange plus suffisamment pour couvrir les besoins essentiels de son corps, en particulier protéiques, on parle de dénutrition protéinoénergétique. C’est un déséquilibre qui entraîne non seulement une perte de graisse (qui est une réserve énergétique importante) mais surtout une perte de muscles (constitués principalement de protéines).
Une personne qui perd des muscles et de l’énergie s’épuise vite, ce qui entraîne des chutes, une plus grande vulnérabilité aux maladies aiguës et l’aggravation des maladies chroniques.
Risques et conséquences de la dénutrition chez la personne âgée
La fréquence de la dénutrition protéinoénergétique augmente avec l’âge. Elle concerne de 2 à 4 % des personnes de plus de 60 ans vivant à domicile, et jusqu’à 10 % des plus de 80 ans. Comme la dénutrition favorise l’ostéoporose, elle favorise du même coup les fractures ostéoporotiques. La dénutrition favorise la dépression. Elle augmente en soi la mortalité.
C’est une spirale, qui à l’extrême peut devenir irréversible. Il est donc important de détecter la dénutrition tôt, pour la soigner efficacement.
Quand parle-t-on de dénutrition des personnes agées ?
On commence à parler de dénutrition s’il existe une perte de poids supérieure ou égale à 5 % en un mois (cela représente 3,5 kg pour une personne de 70 kg) ou à 10 % en six mois. À partir d’une perte de 10 % en un mois (7 kg pour une personne de 70 kg), ou de 15 % en six mois, on parle de dénutrition sévère.
On peut surveiller la masse musculaire, dite masse maigre, grâce aux pèse-personnes à impédancemétrie : ils calculent électroniquement le pourcentage de masse grasse, puis par déduction la masse maigre.
Dépistage de la dénutrition des personnes agées
Se peser une fois par mois lorsque l’on vit chez soi. Les médecins utilisent des pèse-personnes qui respectent des normes (NF ou ISO). À domicile, l’important est de toujours utiliser le même pèse-personne. Il est essentiel de noter son poids sur un calendrier ou un cahier pour s’assurer qu’il est stable.
Repérer les situations à risques de dénutrition : celles-ci sont nombreuses, certaines ne sont pas spécifiques de l’âge, d’autres le sont davantage telles que des revenus financiers insuffisants, une perte d’autonomie physique ou psychique, un veuvage, la solitude, un état dépressif, des problèmes buccodentaires, la pratique de régimes restrictifs, des troubles de la déglutition, une consommation de deux repas par jour seulement, la constipation, la prise de plus de trois médicaments par jour ou une maladie aiguë sévère. La présence d’un seul de ces éléments suffit à évoquer un risque de dénutrition.
Être attentif à l’appétit et aux apports alimentaires : une personne qui perd le goût est menacée de dénutrition.
Enfin, des carences protéiques peuvent exister même chez des personnes âgées apparemment en bonne santé.
Quand consulter le médecin ?
Il faut consulter le médecin dès les premiers signes de dénutrition, sans attendre le stade sévère. Il prescrira les examens de laboratoire nécessaires et au besoin des compléments nutritionnels oraux, éventuellement une hospitalisation, courte le plus souvent. Dans tous les cas, il donnera des conseils nutritionnels se référant aux règles du Programme National Nutrition Santé (PNNS) pour les personnes âgées.
Comment prévenir la dénutrition ?
• Avoir un rythme alimentaire structuré (trois repas par jour).
• Ajouter des collations dans la journée.
• Enrichir l’alimentation en calories (ajouter du fromage râpé sur les pâtes ou les légumes, un œuf ou du lait en poudre dans les plats).
• Consommer des protéines pour protéger les muscles : viande, poisson ou œufs, une ou deux fois par jour (pour répartir l’apport si l’envie n’est pas considérable pour les protéines), et trois produits laitiers par jour.
*****
à retenir
Informations sur la dénutrition des personnes agées
Quand on perd du poids, on ne perd pas que de la graisse mais aussi du muscle. Quand on maigrit trop, cela peut être dangereux pour la santé. C’est pourquoi il est particulièrement important de continuer à consommer des protéines animales.