Cancers de la bouche et du pharynx : de quoi s’agit-il ?

Les cancers de la bouche peuvent concerner le plancher de la bouche, la langue, le palais, les joues, les gencives et les lèvres. Le pharynx est formé de trois parties : naso (ou rhino)pharynx (voile du palais, fosses nasales), l’oropharynx (base de la langue, voile du palais, amygdales) et l’hypopharynx (en arrière du larynx).
Les cancers du pharynx touchent quant à eux les fosses nasales, le voile du palais, la base de la langue ou encore les amygdales. Le pharynx correspond en effet la base le conduit qui relie la bouche à l’œsophage. Il est impliqué dans la déglutition et la respiration.

Les cancers de la cavité buccale et du pharynx en chiffres

Près de 12 300 nouveaux cas de cancers de la bouche et du pharynx sont diagnostiqués chaque année en France. Les plus fréquents sont ceux de l’oropharynx (qui comprend la base de la langue, le voile du palais et les amygdales), avec 6 000 cas par an.
Ces cancers représentent 3,8 % de l’ensemble des cancers. Dans 78 % des cas, ils touchent des hommes. Par sa fréquence, ils se situent au 4e rang des cancers masculins et au 11e rang des cancers féminins. Ils tuent environ 4 000 personnes par an.

Quand on cumule les cancers de la bouche et du pharynx avec les cancers du larynx, ils forment le groupe des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS), et arrivent au 4e rang pour l’incidence chez l’homme avec 12 773 cas par an et au 5e rang pour la mortalité, avec 4 515 décès par an.

Quels sont les facteurs de risque ?

Le tabac et l’alcool représentent les principaux facteurs de risque des cancers de la cavité buccale et de la gorge. L’alcool augmente les effets nocifs du tabac en facilitant la pénétration des substances cancérigènes présentent dans la fumée.
L’exposition professionnelle a des agents cancérigènes tels que la poussière de bois, l’amiante ou les hydrocarbures augmente également le risque de développer ce type de cancer.
Les traumatismes et lésions chroniques des muqueuses buccales ainsi que certaines infections virales (papillomavirus et virus d’Epstein-Barr) sont d’autres facteurs de risque.

 

Quels peuvent être les signes ?

Les symptômes précoces des cancers de la bouche et de le gorge sont nombreux et peu spécifiques. Une plaie dans la bouche, un lésion blanchâtre et/ou rougeâtre qui ne guérissent pas, un mal de gorge, un enrouement ou changement de voix qui persistent sont des symptômes qui doivent conduire à consulter. Une gêne persistante lors de la déglutition, un ganglion qui enfle dans le cou sont d’autres signes d’alerte.

 

Quels traitements en cas de cancer de la bouche et du pharynx ?

Le traitement d’un cancer de la bouche et du pharynx dépend de la localisation et de l’extension de la tumeur.
La chirurgie s’adresse surtout aux tumeurs bien limitées. Elle constitue le traitement de choix des cancers de la cavité buccale. Outre l’ablation de la tumeur et des tissus environnants, le chirurgien enlève souvent les ganglions avoisinants. Il est aussi parfois obligé de pratiquer l’ablation d’un organe important dans la vie sociale comme les cordes vocales, un os de la mâchoire ou une partie du visage. Il peut en outre être amené à réaliser une trachéotomie : le malade respire alors par un tube implanté dans sa trachée. Il ne peut plus parler « normalement », mais peut cependant réapprendre à parler grâce à la pose d’un implant et/ou une rééducation.

 

– La chimiothérapie consiste en l’administration de médicaments antitumoraux (un seul médicament ou plusieurs en association). Les médicaments diffusent dans tout l’organisme, ce qui permet de s’attaquer non seulement à la tumeur primaire localisée au niveau de la bouche ou du pharynx, mais aussi aux cellules qui se sont éventuellement échappées et qui pourraient conduire au développement de métastases. Administrer avant la chirurgie (traitement néoadjuvant), la chimiothérapie peut permettre d’éviter une opération trop mutilante.
– La radiothérapie utilise des radiations pour empêcher la multiplication des  cellules cancéreuses et induire leur destruction. Les techniques les plus récentes (telle la radiothérapie conformationelle avec modulation d’intensité) permettent de préserver au maximum les tissus sains. La radiothérapie peut être utilisée seule ou bien associée à la chirurgie ou une chimiothérapie.

Une nouvelle arme contre le cancer : les thérapies ciblées

Les chimiothérapies classiques s’attaquent non seulement aux cellules cancéreuses, mais aussi à certaines cellules saines de l’organisme des patients. C’est pour cela que ces traitements sont associés à de nombreux effets secondaires. Les thérapies ciblées se fondent sur l’utilisation de nouveaux agents antitumoraux dont l’action est beaucoup plus précise : ils ciblent les cellules tumorales de manière spécifique. Un de ces nouveaux médicaments, le cetuximab, est indiqué dans le traitement des cancers de la tête et du cou. Associé à une radiothérapie, il permet de retarder la progression de ces cancers.

 

 

Sources

– Institut national de Veille Sanitaire

– Institut National du Cancer

Source/Auteur : Association pour la Recherche sur le Cancer

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à retenir

 


Le tabac et l’alcool sont les principaux responsables des cancers de la bouche et du larynx, des cancers dont la prise en charge est souvent lourde.

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