Alimentation du sujet âgé : de quoi parle-t-on ?
L’alimentation du sujet âgé (de plus de 70 ans) répond à des besoins nutritionnels spécifiques car les seniors sont beaucoup plus sensibles à la dénutrition que les sujets plus jeunes.
Elle doit compenser en particulier la fonte musculaire (sarcopénie), physiologique dès 40 ans, qui s’accentue avec l’âge, la sédentarité et la dénutrition insidieuse.
Le grand risque chez le sujet âgé est donc la carence en protéines qui disparaissent souvent en premier de l’alimentation ; alors que les besoins en protéines sont égaux à ceux de l’adulte, voire légèrement supérieurs.
Pourquoi faut-il surveiller l’alimentation des seniors ?
Les seniors ont moins de réserves nutritionnelles. De plus, leurs besoins énergétiques sont plus élevés (de 20%) à cause du mauvais rendement énergétique du métabolisme (réactions chimiques) cellulaire vieillissant.
C’est pourquoi les apports caloriques conseillés chez les sujets de plus de 70 ans ont été récemment augmentés à 36 kcal/kg/jour (au lieu de 30 kcal/kg/jour).
Quels sont les apports indispensables des sujets âgés ?
1– Un apport en protéines de 1 g/kg/jour (voire 1,2 g) réparti en 60% de protéines animales et 40% de protéines végétales. La viande rouge apporte aussi du fer aisément assimilable ;
2– un apport en vitamines du groupe B, notamment les vitamines B1, B9 et B12 nécessaires au fonctionnement cérébral ;
3– des oligo-éléments : zinc et sélénium, deux antioxydants essentiels ;
4– de la vitamine D et du calcium nécessaires à la solidité osseuse ;
5– des acides gras essentiels de type oméga 3 pour le fonctionnement cérébral en particulier, et la qualité des vaisseaux sanguins.
Quelle alimentation en pratique chez le sujet âgé ?
Ne pas réduire les rations alimentaires !
Au contraire, l’alimentation des seniors doit comporter au moins trois à quatre repas par jour, en veillant à une alimentation variée :
– viande, poisson, œufs : une à deux fois par jour ;
– légumes et féculents à chaque repas ;
– produits laitiers à chaque repas ;
– fruits ;
– huiles végétales riches en bons acides gras (huile d’olive) et en acides gras essentiels oméga 3 (huiles de colza, de noix, de maïs, de soja, huiles diététiques types Isio 3, Isio mémo…) ;
– eau à volonté, au moins 1 l à 1,5 l par jour : bien plus en cas de fortes chaleurs.
Les points importants
1- L’attrait pour la nourriture dépend de sa préparation (appétissante et savoureuse), de sa présentation (couvert bien dressé, service de table agréable) et de sa convivialité (convives sympathiques).
A défaut de cet idéal pas toujours facile à atteindre on peut « tricher » : augmenter le volume des portions, multiplier les collations entre les repas, supplémenter les mets : enrichir les plats ou potages avec de la poudre de lait, du gruyère râpé, de la crème, des œufs, des allumettes de jambon…
2- Le sel est essentiel à la sapidité des aliments, mais souvent on en verse dans les plats de façon automatique sans les goûter d’abord.
Hormis les maladies cardiaques nécessitant une surveillance stricte de l’apport sodé, on se contente d’éviter le sel présent dans les plats vendus tout préparés en cuisinant les plats avec les aliments de base que l’on sale seulement et éventuellement dans l’assiette. Il est préférable de choisir du sel iodé.
3- Les gourmandises sucrées saturent vite l’appétit ; elles sont à consommer en fin de repas.
De quoi faut-il se méfier ?
Il faut se méfier des régimes amaigrissants, notamment chez les femmes, même âgées, et des régimes restrictifs parfois prescrits en cas de surpoids.
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à retenir
Les régimes amaigrissants exposent au risque de dénutrition par carence énergétique, protéique, vitaminique et calcique. Ils font perdre de la masse grasse mais aussi de la masse maigre, alors que le muscle ne se reconstitue plus après 70 ans.