Acné chez la femme adulte: L’acné est la maladie dermatologique la plus fréquente et concerne surtout les adolescents. Elle cesse généralement vers 25 ans, mais n’épargne pas les adultes plus âgés : 17% des 35-55 ans en sont atteints. Elle reste exceptionnelle après la ménopause.
Acné : de quoi s’agit-il ?
L’acné dite vulgaire est une hypersécrétion des glandes sébacées associée à une obstruction des pores de la peau par les cellules cutanées. Elle se manifeste donc où la peau est la plus grasse, le visage (front, nez, menton mais elle peut s’étendre à toute la face), le haut du dos et des épaules.
Le sébum produit en excès ne s’éliminant plus il forme des microkystes (« points blancs ») lorsque le pore est totalement fermé, ou des comédons (les « points noirs ») lorsqu’il est partiellement ouvert et que le sébum s’oxyde (noircit) au contact de l’air.
L’inflammation se produit spontanément ou par la manipulation des microkystes, qui deviennent alors des boutons rouges (papules), parfois purulents (pustules). Le principal germe responsable de cette inflammation est une bactérie, Propionibacterium acnes. La croûte des pustules laisse souvent place à des cicatrices plus ou moins profondes et étendues.
Quels sont les signes de l’acné chez l’adulte ?
Alors qu’à la puberté l’acné concerne plus souvent les garçons que les filles, chez l’adulte la femme est plus souvent atteinte que l’homme.
L’acné de l’adulte est plus souvent papuleuse que rétentionnelle, avec des boutons autour de la bouche et du menton chez la femme, dans le dos et le cou chez l’homme.
Il peut s’agir d’une acné persistant depuis l’adolescente, d’une rechute de l’acné après plusieurs années sans lésions ou d’une acné apparaissant chez une personne qui n’en a jamais eu; mais il existe une constante, elle survient toujours sur une peau grasse.
Les types d’acné
Lorsque la rétention de sébum et l’obstruction des pores prédominent, l’acné est dite « rétentionelle » :elle se présente avec des comédons et/ou des microkystes.
Lorsque l’inflammation est très importante, l’acné est dite « papulo-nodulaire » : avec des papules et des pustules, voire des nodules (boutons formant une grosseur sous la peau).
L’acné conglobata est une forme grave d’acné. L’inflammation très marquée avec des nodules laisse des cicatrices plus ou moins prononcées.
Quels sont les risques, les enjeux sanitaires et sociaux de l’acné ?
L’acné de l’adulte est souvent moins sévère que lors de la puberté. Le retentissement psychologique est généralement moins important que chez l’adolescent, mais une peau grasse, irrégulière, présentant des pores dilatés, des boutons et/ou des cicatrices reste mal vécue. Lorsque l’acné laisse des marques cutanées importantes et irréversibles, des interventions dermatologiques spécifiques (dermabrasion, laser…etc.) et onéreuses peuvent être nécessaires pour les supprimer ou les estomper.
Acne chez la femme adulte – Prévention
Peut-on prévenir l’acné ?
On peut limiter les poussées d’acné avec des moyens simples :
– arrêter le tabac
– éviter l’exposition au soleil qui semble momentanément l’améliorer mais épaissit la peau d’où une recrudescence secondaire des boutons.
– nettoyer correctement la peau pour enlever l’excès de sébum, mais sans l’irriter : un « décapage » agressif stimule la sécrétion de sébum. Choisir de préférence un savon « sans savon », éventuellement suivi, après séchage soigneux, d’une solution apaisante (sans alcool) et d’un produit hydratant non comédogène.
– hydrater la peau ne signifie pas la graisser : ne pas appliquer de pommade grasse et vérifier sur l’étiquette que les produits utilisés ne sont pas comédogènes.
– ne pas triturer les boutons : cela augmente l’inflammation, dissémine les germes et risque de laisser des cicatrices
Quels sont les causes de l’acné ?
Chez l’adulte elles sont multiples :
1- Des facteurs héréditaires. Le risque d’acné est plus élevé lorsqu’un ou a fortiori les deux parents ont souffert d’acné. On tend aussi à hériter d’une production importante de sébum, une multiplication accélérée des cellules épidermiques obstruant les pores, une présence plus importante de bactéries Propionibacterium acnes et une inflammation.
2- Les hormones, en particulier les androgènes, des hormones mâles que produisent aussi les femmes. Elles expliquent l’acné de la puberté, ainsi que les poussées d’acné dans la période précédant les règles (2/3 des cas) ainsi que pendant la grossesse. Certaines méthodes contraceptives ayant une action androgénique peuvent aggraver l’acné, alors qu’au contraire certaines pilules sont indiquées dans le traitement de l’acné.
A savoir : l’acné est rarement due à une maladie hormonale ; il n’y a pas de raison de demander systématiquement un dosage des hormones dans le sang, coûteux et normal la plupart du temps.
3- L’alimentation ne joue aucun rôle dans l’acné. Manger « gras » ne donne pas une peau « grasse. En revanche le tabagisme peut être un facteur aggravant en provoquant un épaississement de la peau. Les fumeurs ont plus souvent de l’acné que les non-fumeurs et les traitements seraient chez eux moins efficaces.
4- Certains médicaments, en particulier les anti-épileptiques, sont connus pour donner des acnés parfois graves.
5- Le stress, la pollution, l’exposition abusive au soleil, des soins de peau inadaptés, les pommades ou crèmes grasses favorisent aussi les poussées d’acné.
6- la grossesse a une influence sur l’acné, soit en l’améliorant, soit en l’aggravant.
Acné chez la femme adulte – Consultation
Avec quoi ne faut-il pas confondre l’acné?
L’acné vulgaire décrite ici est à distinguer des fausses acnés :
L’acné rosacée (ou couperose) n’est pas une acné malgré son nom. Cette maladie débute à 30/40 ans par des rougeurs passagères qui deviennent permanentes et forment des plaques rouges. Celles-ci s’accompagnent parfois de petits vaisseaux dilatés, puis de boutons rouges, éventuellement purulents mais différents de l’acné, car il n’y a pas de comédons ni de microkystes.
L’acné inversa n’est pas non plus une acné, mais une « hydradénite suppurative », c’est à dire une inflammation chronique des glandes sudoripares qui se surinfectent secondairement
Que fait le médecin, généraliste ou dermatologue ?
Il est important de traiter précocement l’acné pour éviter la persistance des lésions et les cicatrices définitives.
Le médecin choisi le traitement en fonction du type d’acné (rétentionnelle ou inflammatoire) et de sa sévérité.
Les acnés légères, peu inflammatoires et peu infectées se traitent par des applications locales de gels, sprays, crèmes…etc. Leur but est de diminuer la sécrétion de sébum, de réduire l’épaisseur de la peau pour désobstruer les pores et d’éviter l’inflammation et la surinfection. Ces produits sont tous irritants à des degrés divers et doivent s’accompagner d’une bonne hydratation de la peau.
Dans les formes les plus sévères, le médecin prescrit des cures d’antibiotiques ou de l’isotrétinoïne par voie générale.
Un bilan hormonal est utile si la patiente souffre de règles irrégulières et/ou d’une forte pilosité.
Une pilule contraceptive aux effets anti-acnéiques peut être prescrite, ou une autre contraception sans incidence sur l’acné.
Quel que soit le traitement, il faut s’armer de patience (plusieurs semaines sont nécessaires avant de constater un résultat) et accepter que le début du traitement puisse s’accompagner d’une aggravation transitoire de l’acné.
Quand consulter le médecin, généraliste ou dermatologue ?
On trouve de nombreux traitements anti-acnéiques en vente libre, mais une consultation est préférable pour choisir celui qui convient le mieux.
La consultation est indispensable dans les acnés sévères, étendues, inflammatoires, surinfectées ou résistantes aux traitements locaux. D’autant que le médicament de référence est l’isotrétinoïne qui exige une surveillance médicale, après un bilan sanguin (cholestérol, triglycérides et transaminases). L’isotrétinoïne est un dérivé de la vitamine A responsable de malformations chez le foetus. Sa prescription n’est possible qu’en dehors d’une grossesse. Cela implique une contraception efficace, démarrée avant le traitement et poursuivie au moins un mois après son arrêt. Avec des tests de grossesse avant le traitement, puis tous les mois, jusqu’à 6 semaines après l’arrêt du traitement.