Pauline Ducamp

Milan, Turin et de nombreuses villes italiennes disposent d’une ZTL depuis des années. De quoi offrir un certain retour d’expérience.

Rome, des capitales régionales comme Milan ou Naples, mais aussi de plus petites municipalités. Alors que Paris découvre ce lundi ce dispositif, près de 300 communes italiennes ont déjà mis en place une « Zone a Traffico Limitato » (ZTL), une zone à trafic limitée en italien.

Le pays fait même figure de pionnier en la matière puisque certaines ont été mises en place, il y a plus de vingt ans, comme par exemple dès 1999 à Turin, dans le Nord de l’Italie, ou dès la fin des années 2010 à Milan. Si les modalités dépendent bien évidemment de chaque municipalité, le cadre général de son application est souvent similaire.

Quelles modalités de contrôle?

La zone est délimitée par des panneaux à l’entrée détaillant les modalités d’interdiction de circulation, de traversée et les véhicules concernés. Des radars à lecture de plaques assurent à chaque entrée dans la zone un contrôle des véhicules qui y pénètrent. Le montant des amendes avoisine souvent les 100 euros.

Ces véhicules sont souvent les mêmes qu’à Paris: les taxis, les bus de transports en commun, les mobilités douces, mais aussi les riverains et les commerçants. Les personnes qui veulent circuler dans la zone- par exemple des touristes dont l’hôtel est dans la zone- doivent s’inscrire sur un site internet pour demander un éventuel accès.

Avec près de deux décennies de recul, quelles conséquences ont eu la mise en place de ces zones? À en croire une étude du Céréma, qui a notamment étudié les ZTL de Turin, Milan et Coni dans le Piémont, la première conséquence notable est un nouveau partage de la route. Par exemple à Turin et à Coni, la mise en place de la ZTL s’est accompagnée de la piétonisation de certains axes. Le résultat, c’est une baisse de l’usage des véhicules motorisés. « Les résultats de ces ZTL sont une part modale des véhicules individuels motorisés qui est passée de 78% à 48% en une dizaine d’années », souligne ainsi le Céréma.

Des règles qui ne sont pas figées

À noter que les règles d’interdiction peuvent évoluer. À Rome ainsi, les six différentes zones de la ville n’ont pas les mêmes restrictions, qu’il s’agisse des véhicules interdits ou des horaires de limitation du trafic. Les horaires, le type de véhicules autorisés, voire le périmètre de ces zones, peuvent aussi évoluer dans le temps. C’est par exemple le cas à Milan, quand elle a été mise en place en 2008, la ZTL visait surtout à réduire la pollution. Il a ensuite été décidé quelques années plus tard de l’utiliser aussi pour réduire le trafic. Ce qui implique de limiter également l’entrée dans la ZTL de véhicules plus vertueux.

Les objectifs des ZTL (réduire le bruit et la pollution) recoupent ainsi souvent celles des Zones à Faibles Emissions (ZFE), que de nombreuses villes en Italie, mais aussi en Europe ont instauré. Une situation que vont aussi connaître les automobilistes franciliens à partir de ce lundi.

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