Après qu’un homme soit décédé en Angleterre à cause d’une attaque de chiens, présumés être des American Bully XL, le Premier ministre britannique a annoncé vouloir interdire cet animal d’ici la fin de l’année.
Les Britanniques ont été affectés la semaine dernière par plusieurs attaques de chiens. Parmi elles, un homme est décédé vendredi après que deux chiens se soient jetés sur lui la veille près d’une école dans le village de Stonnall, dans le centre de l’Angleterre. Le lendemain, une fillette de 11 ans et deux hommes ont été attaqués à Birmingham.
Le chien présumé coupable? Un American Bully XL, un animal court sur pattes robuste, résultat de divers croisements, notamment entre l’American Pit Bull Terrier et l’American Staffordshire Terrier.
Pour « mettre fin à ces attaques violentes et assurer la sécurité des gens », le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé, dans une vidéo postée sur X (anciennement Twitter) vouloir « interdire cette race » d’ici la fin de l’année.
« L’American XL bully dog est un danger pour nos communautés, en particulier pour nos enfants », a-t-il déclaré. « Je partage l’horreur de la nation face aux récentes vidéos que nous avons tous vues ».
Une race non reconnue à l’international
Cette interdiction serait prise en vertu de la loi sur les chiens dangereux de 1991 qui permet d’interdire toute race semblant « être élevée pour le combat ou avoir les caractéristiques d’un type élevé à cette fin ». Quatre races ont déjà été interdites en vertu de cette loi dans le pays: le pitbull terrier américain, le tosa japonais, le Dogo Argentinos et le Fila Brazileiro.
Problème: ce chien, créé dans les années 80 aux États-Unis et importé au Royaume-Uni en 2014 selon The Independent n’est pas une race officiellement reconnue par la Fédération cynologique internationale. Seul le club canin américain, le United Kennel Club la reconnaît. De quoi compliquer son interdiction.
Pour remédier à ce problème, le Premier ministre a assuré avoir demandé à ses ministres de réunir polices et experts en urgence.
« Il est clair que le problème ne concerne pas une poignée de chiens mal dressés mais d’un modèle de comportement qui ne peut plus durer », a-t-il souligné.
Il ajoute: « Bien que les propriétaires aient déjà la responsabilité de contrôler leurs chiens, je tiens à rassurer les gens en leur disant que nous travaillons d’urgence sur les moyens de mettre fin à ces attaques et de protéger le public ».
Une interdiction inadaptée pour certains défenseurs
Pour plusieurs associations de défense des animaux, l’interdiction de ce chien n’est pas une solution adéquate et serait inefficace.
« Le gouvernement doit plutôt se concentrer sur l’amélioration et l’application des réglementations actuelles en matière d’élevage et de contrôle des chiens, ainsi que sur la promotion de la propriété et de l’éducation responsables des chiens », a affirmé la Dog Control Coalition, une coalition d’organisations vétérinaires et de protection des animaux au Guardian.
Le risque serait aussi de voir des milliers d’animaux innocents euthanasiés.
« Une interdiction de ces chiens pourrait involontairement conduire à l’inclusion d’autres races de chiens dans la même catégorie et, par conséquent, à leur interdiction au Royaume-Uni », a souligné Rhianna Tsiattalou, avocate spécialisée dans la défense pénale.
« La nature croisée de ces chiens signifie qu’il serait difficile d’appliquer une interdiction dans tous les cas ».
Les propriétaires quant à eux, insistent sur le comportement doux et amical de ces chiens qui feraient, malgré leur apparence, de bons animaux de compagnie.
Hausse des attaques de chien de 34% en cinq ans
L’interdiction des American Bully XL en vertu de la loi sur les chiens dangereux de 1991 engendrerait l’impossibilité de les élever, de les vendre ou de les donner. Comme le prévoit la loi, certains propriétaires pourraient toutefois prouver le caractère inoffensif de leur animal et recevoir un certificat d’exemption permettant de le garder sous des conditions strictes. L’animal devrait alors être castré, pucé et toujours tenu en laisse et muselé lorsqu’il se trouve en public.
L’American Bully XL bully a été associé à six des dix attaques mortelles de chiens au Royaume-Uni en 2022, et a été impliqué dans au moins deux décès cette année, avance The Independent. Plus généralement, les attaques de chien ont augmenté de 34% ces cinq dernières années passant de 16.394 en 2018 à 21.918 en 2022.
En cause selon des vétérinaires britanniques: les confinements qui ont réduit les interactions, une baisse de la qualité du dressage sur fond de hausse de la demande ou encore une tendance des propriétaires à vouloir emmener leurs chiens partout.
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