En semaine, plus d’un conducteur sur trois roule sur la voie du milieu et c’est même une large majorité la nuit et le week-end. Retour sur cette mauvaise habitude, pénible pour les autres usagers de la route, interdite et dangereuse.
Etes-vous un « centriste de l’autoroute »? Si oui, on peut déjà vous rappeler que rouler sur la voie du milieu reste une infraction au code de la route, qui impose aux conducteurs de rouler sur la voie la plus à droite si celle-ci est libre.
Dans ce cas de figure, un conducteur s’expose à une contravention de 2e classe de 35 euros (22 minorée), sans perte de point. En théorie seulement, car la pratique ne semble pas diminuer chaque année.
Une pratique banalisée
C’est ce que constatait récemment l’édition 2024 de l’Observatoire Sanef des comportements sur autoroute. On y apprend en effet qu’en 2024, d’un conducteur sur trois (36%), « circule sur la voie du milieu alors que celle de droite est libre (et que la distance qui le sépare du véhicule devant lui est suffisante pour se rabattre en toute sécurité) ».
Un chiffre en très légère diminution par rapport à l’an dernier (39%), mais qui n’est jamais tombé sous les 33% depuis 2012.
Le phénomène est encore plus important de nuit et le week-end, avec cette fois une large majorité (57%) qui utilise de manière abusive la voie du milieu cette année. Une situation un peu moins catastrophique qu’en 2022, où l’observatoire Sanef affichait un taux de 65%, soit près de deux conducteurs sur trois.
Pourquoi c’est dangereux
Mais pourquoi ces automobilistes roulent-ils sur la voie du milieu? Pour les conducteurs, « cela peut sembler plus confortable », note l’observatoire Sanef. En effet, la chaussée peut être un peu plus dégradée sur la voie de droite, utilisée par les poids lourds.
Il est vrai qu’on retrouve souvent des véhicules plus lents sur la voie de droite: rouler au milieu évite donc d’avoir à les dépasser, en maintenant une vitesse stable sur la majeure partie du trajet. Un argument qui ne tient pas trop toutefois, en anticipant son dépassement, on peut a priori maintenir sa vitesse. Inutile d’attendre d’être juste derrière le véhicule lent pour commencer son dépassement, ce qui permet aussi accessoirement de respecter les distances de sécurité.
L’observatoire Sanef évoque de son côté une « dangerosité sous-estimée ». L’occupation de la voie centrale induit en effet « des manœuvres de dépassement plus délicates » de la part des autres usagers qui rouleraient en respectant la règle et donc sur la voie de droite: « déboîter sur deux voies présente des risques en raison des problèmes de visibilité et d’angles morts », note la société d’autoroute.
De quoi aussi inciter d’autres automobilistes à effectuer un dépassement par la droite, manœuvre dangereuse et (elle aussi) interdite.
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.