une nouvelle génération de médicaments suscite l'espoir

Une nouvelle gamme de médicaments développés par des firmes américaine et danoise pourrait permettre de lutter plus efficacement contre l’obésité, un fléau qui touche un milliard de personnes dans le monde.

Remède miracle contre l’obésité? Une nouvelle génération de médicaments pour perdre du poids suscite beaucoup d’espoirs pour lutter contre cette calamité sanitaire mondiale dont les laboratoires et investisseurs tirent déjà bien des profits.

L’obésité touche plus d’un milliard de personnes dans le monde, selon l’OMS. Elle est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, de certains cancers et de complications comme dans le cas du Covid-19. Difficile à traiter, elle coûte cher aux systèmes de santé. Ses causes ne sont pas liées qu’au mode de vie mais peuvent être influencées par la génétique.

Si la prévention et la prise en charge médicale ne s’améliorent pas, la Fédération mondiale de l’obésité prévoit que d’ici 2035, la moitié (51%) de la population mondiale sera en surpoids ou obèse. Et selon ses calculs, l’impact économique mondial serait tout aussi dévastateur: il pourrait dépasser 4.000 milliards de dollars par an.

Imiter une hormone secrétée par les intestins

Depuis la première génération de traitements de perte de poids développée jusque dans les années 1960, les taux d’obésité n’ont cessé d’augmenter et la recherche a, elle aussi, fait du chemin.

En plus d’être efficace contre le diabète, la récente famille de médicaments anti-obésité entraîne des pertes de poids bien plus importantes que les médicaments disponibles jusqu’à présent avec des effets secondaires moins sévères (nausées, diarrhées). Elle montre aussi un bénéfice sur les risques cardiovasculaires.

Cette classe thérapeutique imite une hormone secrétée par les intestins (GLP-1) pour signaler au cerveau une sensation de satiété après avoir ingéré de la nourriture.

Champions sur ce segment, l’américain Eli Lilly et le danois Novo Nordisk ont vu leurs ventes décoller au deuxième trimestre grâce à leurs molécules de plus en plus populaires pour stimuler la perte de poids. Eli Lilly avait marqué un point fin avril quand il a confirmé que son blockbuster antidiabétique, commercialisé sous le nom de Mounjaro (tirzepatide), contribuait aussi à faire perdre du poids (plus de 15%).

Un marché important

Vu l’ampleur du marché – 40% des adultes souffrent d’obésité aux Etats-Unis – un possible feu vert de Mounjaro d’ici à la fin de l’année, cette fois contre l’obésité, par l’Agence américaine des médicaments (FDA) serait une aubaine commerciale pour le groupe. Ses ventes de Mounjaro ont approché le milliard de dollars rien qu’au deuxième trimestre.

« La thérapie va sans doute se révéler comme une alternative populaire à la chirurgie bariatrique, dans la mesure où il est établi que Mounjaro entraîne une perte de poids équivalente », estime Akash Patel, analyste pharmaceutique chez GlobalData.

Pour Novo Nordisk, les signaux sont au vert: cette semaine, une étude a montré que son traitement contre l’obésité Wegovy (semaglutide), dont les ventes ont plus que quadruplé au deuxième trimestre, réduisait de 20% les risques d’accident cardiovasculaire. Potentiellement de quoi convaincre les assureurs outre-Atlantique de couvrir ces traitements qui répondent à de véritables problèmes de santé et pas seulement à l’envie de mincir.

Attention toutefois à la réaction des autorités sanitaires européennes. L’Agence européenne des médicaments a annoncé en juillet qu’elle examinait les éventuels effets indésirables de plusieurs médicaments antidiabétiques de plus en plus souvent prescrits pour la perte de poids. Le Wegovy et l’Ozempic, un autre médicament du danois Novo Nordisk, sont visés.

Un coût encore trop élevé

L’une des principales barrières à l’accès des patients aux médicaments GLP-1, administrés par injection, est le coût, souligne toutefois l’association américaine des pharmaciens, sachant que l’obésité doit être suivie sur le long terme. Il faut compter plus de 10.000 dollars par an pour une injection sous-cutanée administrée une fois par semaine.

Un moyen de réduire ce prix mais aussi de simplifier la prise du médicament serait de mettre au point des comprimés à avaler chaque jour, selon des experts. Une voie sur laquelle Novo Nordisk est bien avancé dans ses études cliniques. Eli Lilly et son compatriote Pfizer cherchent aussi à développer ce type de solution orale.

L’enjeu est de taille pour ces entreprises: selon Morgan Stanley, le marché mondial des traitements contre l’obésité pourrait représenter 54 milliards de dollars d’ici 2030.

Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.

Laisser un commentaire