Le projet de la mairie de Paris d’abaisser la limite de vitesse à 50km/h sur le périphérique vise avant tout de réduire la pollution environnementale et sonore.
C’est le volet du plan climat 2024-2030 de la maire de Paris qui fait sans doute le plus parler: la limite de vitesse abaissée à 50km/h à partir du 14 septembre prochain sur le périphérique. Une date qui marquera le passage de relais entre la « voie olympique » et la voie dédiée au covoiturage et aux transports collectifs.
1,17 million de trajets par jour en moyenne
Principaux objectifs affichés par la mairie de Paris: améliorer la qualité de l’air et diminuer les nuisances sonores.
« La vitesse maximale autorisée sera de 50 km/h pour l’ensemble des usagers sur toutes les voies du périphérique. Cet abaissement de la vitesse est recommandé par le Cerema (une agence publique qui dépend du ministère de la Transition énergétique, NDLR) pour des motifs de sécurité. Cela permettra de limiter le bruit pour les 500.000 riverains du périphérique et induira une baisse de la pollution atmosphérique », met en avant le communiqué de la ville.
Un défi important pour cet axe, avec 1,17 million de trajets par jour, avec une pointe à 1,25 million les vendredis, d’après une étude du cabinet Roland Berger et de Kisio, une filiale de Keolis. Logiquement, le trafic baisse le week-end, avec 22,1% de trafic en moins, à 920.000 trajets en moyenne les samedis et dimanches.
D’après cette même étude, ce sont les habitants de la petite couronne, les départements limitrophes de Paris, qui sont les plus habitués à emprunter le périph’: ils représentent 43% des trajets.
Des objectifs de santé publique
Pour la pollution atmosphérique, les niveaux de particules fines mesurées dans et aux abords de la capitale restent alarmants, selon Airparif. Ils oscillent en moyenne entre 17 et 19 µg/m3 alors que le seuil recommandé par l’OMS est à 15 µg/m3, avec un dépassement enregistré sur 125 jours au total l’an dernier.
Concernant la réduction du bruit, un rapport récent de Bruitparif indiquait que le niveau sonore dépassait encore la norme européenne de 68 décibels. Seuls quatre sites aux abords du périphérique sont en dessous de ce niveau, grâce à la pose d’un enrobé phonique, une chaussée conçue pour réduire les nuisances sonores, ou d’écrans acoustiques.
Un report modal difficile à prévoir
Une circulation a priori plus compliquée pour les automobilistes, sachant que cette voie dédiée est finalement prévue sur l’intégralité du périphérique parisien, y compris sur les portions à trois et deux voies du périphérique sud.
Pour réduire la pollution, il y aurait ainsi deux conditions à respecter:
« La première condition, c’est que cette baisse de la limitation fluidifie plus le trafic que cela le congestionne, et l’autre impact intéressant à regarder, c’est de voir si cela encourage des gens, vu que le trajet va s’allonger, à prendre d’autres moyens de transport, notamment les transports en commun et le vélo, à la place de la voiture », explique à BFMTV Antoine Trouche, ingénieur chez Airparif.
Un report modal -le fait justement de changer son ou ses modes de transport du quotidien en fonction du contexte- difficile à anticiper.
D’autant plus que la maire de Paris a déjà prévenu qu’il ne faudrait pas s’attendre à une amélioration des transports en commun à court terme, et en particulier pour l’échéance des Jeux olympiques.
« On est quand même dans une difficulté, déjà, dans les transports du quotidien, et on n’arrive pas à rattraper le niveau (…) de ponctualité, de confort pour les Parisiennes et les Parisiens », a expliqué Anne Hidalgo dans l’émission Quotidien sur TMC.
Avant et après les JO, l’année 2024 s’annonce donc assez « sportive » pour se déplacer en Ile-de-France.
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