Une manifestation contre le projet de forage de huit nouveaux puits de pétrole est programmée à Bordeaux ce dimanche 11 février. Élus écologistes et associations dénoncent un projet « anachronique ».
Nouvelle mobilisation environnementale ce dimanche 11 février. À Bordeaux, une manifestation est prévue contre le projet de forage de huit nouveaux puits de pétrole dans la forêt de La Teste-de-Buch, près d’Arcachon. Le rassemblement est prévu place de la Victoire à partir de 14 heures.
Associations écologistes et élus attendus
Selon France Bleu, la militante écologiste suédoise Greta Thunberg devrait participer à cette manifestation, après son déplacement dans le Tarn samedi contre le projet d’autoroute A69 Toulouse-Castres.
Par ailleurs, l’activiste écologiste Camille Étienne devrait également être sur place, ainsi que plusieurs élus écologistes, dont la future tête de liste d’Europe Écologie-Les Verts Marie Toussaint.
Plusieurs associations écologistes devraient aussi être de la partie, dont Greenpeace et Extinction Rebellion.
Porté par un groupe canadien
Le projet prévoit le forage de huit nouveaux puits de pétrole à La Teste-de-Buch, dans le bassin d’Arcachon, où une cinquantaine de puits sont déjà actifs.
Ce nouveau projet est porté par le groupe canadien Vermilion Energy et a reçu un avis favorable en novembre dernier à l’issue d’une enquête publique, alors même que l’exploitation d’hydrocarbures va être progressivement interdite en France d’ici 2040 et que la recherche de nouveaux gisements est interdite.
En décembre dernier, une première manifestation est organisée, ne réunissant qu’environ 150 manifestants. L’inquiétude locale remonte malgré tout jusqu’à l’Assemblée nationale.
Un projet « anachronique »
Ce dimanche, les organisateurs de ce nouveau rassemblement espèrent cette fois faire nombre. « On va se battre contre ce qui devrait être l’évidence depuis quelques décennies, c’est-à-dire la sortie des énergies fossiles et pas l’ouverture de nouveaux forages pétroliers », explique à BFMTV l’un des co-organisateurs, Amine Messal, dénonçant un projet « anachronique ».
« L’exploitation des ressources pétrolières favorise de manière significative le réchauffement climatique », souligne auprès de BFMTV Claire Mericq, porte-parole du collectif Stop Pétrole Bassin d’Arcachon.
« Si on les autorise à mener ce projet, ils pourraient demander des extensions sur les autres forages qu’ils possèdent en France », s’inquiète-t-elle.
De leur côté, de nombreux habitants confient encore leur inquiétude concernant ce projet. « C’est un endroit extraordinaire, il y a la mer, il y a la faune, des oiseaux, des poissons… Je pense qu’il ne faut pas abîmer la nature et l’environnement », assure l’une d’elles, au micro de BFMTV, alors que la région a déjà été ravagée par les feux de forêts à l’été 2022.
De nombreux chercheurs mobilisés
Dans une tribune publiée dans Le Monde le 4 février, une centaine de chercheurs et de responsables politiques et associatifs se mobilisent. Ils dénoncent un projet « en contradiction totale avec la politique affichée par le gouvernement » et demandent l’arrêt du forage.
Pour l’économiste spécialiste des questions énergétiques Anna Creti, ce projet de forage va de fait à l’encontre des connaissances actuelles sur l’environnement.
« L’effort devrait plutôt être une réduction de la consommation, on a une contradiction forte par rapport à la transition énergétique », soutient-elle auprès de BFMTV.
Des « forages complémentaires », selon ses défenseurs
Pour le groupe pétrolier canadien à l’origine du projet, l’objectif est d’exploiter de nouveaux puits pour compenser la diminution naturelle de 15% de ses rendements annuels.
L’ancien président de l’union française des industries pétrolières Jean-Louis Schilansky assure de son côté sur BFMTV que ces forages ne constituent que des « forages complémentaires sur des installations existantes ».
« Ce que nous produisons en France, c’est 1% de la consommation », ajoute-t-il. Pour lui, la question se pose plutôt sur le choix entre produire du pétrole en France ou l’importer d’Arabie saoudite.
Dans l’attente d’une décision du préfet, une pétition pour demander l’interruption du projet a été lancée sur la plateforme GreenVoice. Elle réunit actuellement plus de 30.000 signatures.
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