Une enquête de Santé publique France montre que des milliers de femmes présentent « des symptômes de dépression du post-partum à deux mois post-partum ». Des résultats « en accord avec les données internationales sur la santé mentale périnatale ».
Des milliers de femmes souffrent chaque année de dépression post-partum, ou dépression post-natale. Différente du « baby blues », elle survient après l’accouchement et se caractérise souvent par une anxiété intense. Santé publique France a mené une enquête, publiée ce mardi, sur la prévalence de la dépression, de l’anxiété et des idées suicidaires deux mois après le début du post-partum, les 6 semaines suivant la grossesse et l’accouchement.
Plus de 7000 femmes ayant accouché sur une semaine donnée de mars 2021 ont été interrogées. Une première dans l’Hexagone.
« En France hexagonale, en 2021, près d’une femme sur six présentait des symptômes de dépression du post-partum à deux mois post-partum, un peu plus d’un quart des femmes avaient des manifestations anxieuses et un peu plus d’une femme sur 20 déclarait avoir des idées suicidaires », écrit dans ses conclusions l’agence.
Plus de 100.000 femmes en 2021
« Ces résultats sont en accord avec les données internationales sur la santé mentale périnatale », explique dans un communiqué Santé publique France. « Ils soulignent la vulnérabilité des femmes en post-partum au regard des manifestations psychiatriques ».
Si la prévalence de la dépression à deux mois post-partum est de 16,7% au niveau national, des disparités régionales existent, pointe SpF. Elle n’est ainsi « que » de 11,4% en Bourgogne-Franche-Comté, quand elle touche une femme sur cinq (21,7%) en Centre-Val de Loire. La région Sud (20,5%) et la région Île-de-France (19,3%) sont les territoires où la prévalence est plus élevée.
En 2021, 738.000 bébés sont nés en France, ce qui représente 3.000 naissances de plus qu’en 2020 (+0,4%). En se basant sur les données de l’enquête publiée mardi, on peut ainsi estimer que plus de 100.000 mères ont souffert de dépression post-partum deux mois après l’accouchement.
« L’anxiété, ça peut être un phénomène tout à fait normal »
Sophie, 36 ans, est l’une de ces nombreuses femmes à avoir fait une dépression après son premier accouchement, en 2019. « Toutes les semaines qui ont suivi, j’étais très angoissée, beaucoup de questionnements revenaient, je n’osais pas rester seule avec mon bébé », raconte-t-elle à BFMTV.
« L’anxiété, ça peut être un phénomène tout à fait normal face à l’arrivée d’un enfant », rassure Sarah Tebeka, psychiatre à l’hôpital Louis Mourier.
« Quand elle devient pathologique, c’est qu’elle nous empêche de fonctionner. C’est qu’on arrive plus à faire les choses, qu’on se sent débordée, et qu’elle occasionne de la souffrance psychique. C’est là où ça doit nous alerter », souligne-t-elle, appelant à en parler « précocement, pour ne pas laisser s’installer une maladie qui pourrait avoir des conséquences délétères ».
En plus de l’entretien prénatal qui existe depuis 2020, un entretien postnatal est obligatoire depuis 2022 après l’accouchement et doit aider à détecter les dépressions du post-partum.
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.