une éleveuse bretonne condamnée pour la coupe systématique des queues de cochons

Une éleveuse bretonne a été condamnée pour avoir coupé de manière systématique la queue de ses cochons. Cette pratique extrêmement douloureuse pour l’animal ne doit intervenir qu’en « dernière intention », selon la justice.

Une éleveuse bretonne de 51 ans, ainsi que son exploitation agricole, ont été condamnées à Brest à des peines d’amende pour avoir systématiquement coupé la queue des cochons, une pratique qualifiée de mauvais traitement envers un animal, a annoncé mardi l’association L214.

« Condamner la coupe systématique des queues des cochons marque un tournant: pratiquée dans 99% des élevages, cette méthode n’est pourtant jamais sanctionnée par les services vétérinaires de l’État. La décision du tribunal de Brest le rappelle: la législation n’est pas une option », a commenté l’association de défense des animaux dans un communiqué.

L’éleveuse a notamment été condamnée à 1.500 euros d’amende délictuelle, dont 500 euros avec sursis, et son exploitation à 20.000 euros d’amende délictuelle. L’éleveuse a indiqué à l’AFP avoir fait appel de ce jugement rendu le 30 juin dernier.

Caudectomie

L214 avait porté plainte en mai 2022 contre cet élevage de Ploudiry (Finistère), qui avait diffusé sur Facebook une vidéo montrant des cochons qui avaient subi une section partielle de la queue, une pratique appelée caudectomie.

Pas interdite, la caudectomie ne doit cependant être utilisée qu’en « dernière intention au regard de la douleur induite par cette pratique », estime le tribunal correctionnel de Brest dans son jugement, mis en ligne par L214.

La caudectomie vise à éviter que les cochons mordent la queue de leurs congénères dans des élevages intensifs, souvent propices à ce genre de troubles du comportement.

Des animaux « dont la dénutrition était évidente »

Plutôt que de recourir à la caudectomie systématique, la réglementation préconise de « réduire le stress des animaux à l’origine de la pratique du cannibalisme », par exemple en « leur assurant lumière, abreuvement et nourriture en quantité suffisante », souligne le tribunal de Brest.

Lors d’une perquisition sur l’exploitation (5.500 porcs élevés chaque année), les inspecteurs ont en effet observé des « porcs cachectiques dont la dénutrition était évidente, l’animal ayant puisé dans ses réserves », selon le jugement.

Cette décision « doit être saluée en ce qu’elle constitue une lueur d’espoir », a commenté Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, citée dans le communiqué. « Il est urgent que la réglementation soit enfin respectée. Il n’y a pas d’excuse ou de tolérance possible pour une telle pratique routinière et interdite depuis plus de 20 ans ».

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