Le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk lance Outre-Manche la commercialisation d’un médicament dérivé de l’antidiabétique l’Ozempic. Ce coupe-faim peut être utilisé pour lutter contre l’obésité, mais demande un encadrement médical strict.
Un nouvel espoir pour les personnes obèses? Le sémaglutide, aussi connu sous le nom de Wegovy ce médicament dérivé de l’Ozempic, connaît actuellement un succès fulgurant, notamment aux États-Unis ou au Royaume-Uni où il a été mis sur le marché. Ce médicament, utilisé par les personnes obèses pour perdre du poids, suscite l’espoir chez nombre de médecins, mais n’est pas sans danger.
Un nouveau procédé pour lutter contre l’obésité
Se présentant sous la forme d’un crayon à injection, le sémaglutide fonctionne selon un principe simple: la molécule imite une hormone intestinale habituellement produite après un repas, donnant l’impression de satiété à la personne qui la consomme.
Ce nouveau procédé permet de réguler l’appétit de la personne qui l’ingère, ce qui peut s’avérer très utile dans la lutte contre l’obésité.
« C’est tout à fait une attente du monde médical de pouvoir les prescrire et d’avoir des médicaments encore plus efficaces que ce que nous avons aujourd’hui », salue au micro de BFMTV le docteur Patrick Serog, médecin nutritionniste.
« Pas la panacée »
Pour autant, le praticien appelle à ne pas prendre le médicament pour une molécule miracle. « Il faut bien considérer que ce médicament, ce n’est pas la panacée, parce que quand vous l’arrêtez, qu’est-ce qu’il se passe? Les gens recommencent à avoir faim », rappelle-t-il.
« Il faut pouvoir gérer ce médicament avec un ensemble de thérapeutique », estime-t-il.
De fait, si le sémaglutide montre des résultats et qu’il permet aux patients de perdre en moyenne 12% de leur poids après 68 semaines de traitement, selon plusieurs études menées au Royaume-Uni, il ne se suffit pas à lui-même. Les autorités sanitaires britanniques rappellent qu’il doit être couplé avec une alimentation saine et variée et une activité physique, rapporte The Independant.
Des détournements dangereux
Attention également aux abus. En effet, le médicament contient le même principe actif que l’Ozempic, un anti-diabétique fabriqué par le même laboratoire et détourné par certains pour perdre du poids, un usage pourtant dangereux chez les personnes à la silhouette dite normale.
« Je pense qu’il faut mettre en oeuvre une surveillance spécifique sur le produit pour qu’il n’y ait pas de détournement et que ceux qui en ont besoin puissent l’avoir », appelle le médecin.
« On connaît juste les effets secondaires du produit, mais on ne connaît pas à long terme quels pourraient être les effets chez quelqu’un qui n’en a absolument pas besoin », rappelle encore le Dr Patrick Serog.
Des ventes en plein boom
Le groupe danois Novo Nordisk, qui produit ses médicaments, a vu ses ventes décoller ces derniers mois, notamment aux États-Unis.
« Rien que ce mois (de septembre) en Bourse, il a atteint les 430 milliards de dollars de capitalisation. Il faut savoir que c’est devenu la première entreprise européenne en Bourse, largement devant LVMH, le géant français du luxe », indique Frédéric Bianchi, journaliste BFM Business.
Autorisé à être prescrit au Royaume-Uni contre l’obésité depuis le mois de mars, le sémaglutide n’est en revanche autorisé en France qu’à l’hôpital, dans un cadre très stricte. Les autorités sanitaires assurent que le médicament sera étroitement surveillé en cas de mise sur le marché.
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