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Les trois marques sont accusées d’être « parmi les principaux responsables de la vague de SUV qui a submergé la France ces 15 dernières années », avec trois millions d’unités vendues sur la période, note un rapport du WWF France avec l’UFC-Que Choisir.

Alors que Paris applique depuis mardi le triplement du tarif de stationnement pour les SUV, un nouveau rapport du WWF vient pointer du doigt la diffusion massive de ces modèles sur les routes. Dans un « baromètre de la progression des SUV en France » publié ce mercredi 2 octobre, l’association, avec l’appui de l’UFC Que Choisir, critique le succès de ces modèles ces dernières années.

Quatre ans après la publication d’un premier rapport qui dénonçait cette mode des SUV dans un contexte de prise de conscience environnementale, ce document « formule un constat encore plus alarmant, nouvelles données à l’appui ».

« Par rapport aux modèles classiques, un SUV pèse en moyenne 20% plus lourd (soit 220 kg), nécessitant un moteur 30% plus puissant et rejetait en moyenne plus de 20% de CO2 qu’un autre modèle non-SUV avant l’arrivée des modèles hybrides », note le WWF.

Des véhicules plus lourds donc plus polluants

Après ce constat, l’association met en avant la forte progression des ventes de SUV en France ces dernières années: « En 2020, la part de ventes des SUV avait été multipliée par 7 depuis 2008. Entre 2008 et 2023, elle a été multipliée par 10, passant de 5 % à 49 % des ventes de voitures neuves aujourd’hui ».

« Cette explosion des ventes se fait au détriment d’autres carrosseries, comme les berlines, les citadines ou même les monospaces qui ont depuis disparu des catalogues de vente des constructeurs. »

D’après l’association, « les premières victimes sont les monospaces, qui représentaient près de 20% des ventes dans les années 2000 et qui ont été progressivement éliminés depuis », évoquant « le résultat direct d’une stratégie des constructeurs, qui ont peu à peu remplacé les monospaces par des SUV dans leurs catalogues ».

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Le problème de l’œuf et de la poule

Réponse souvent formulée par les constructeurs automobiles: ce sont les clients, acheteurs de voitures neuves, qui ont commencé à se détourner des monospaces pour céder à la mode des SUV. Et c’est face à cet engouement que la plupart des marques ont en effet adapté leur catalogue.

Si on prend l’exemple de Renault, les ventes de l’ancien Scénic, lancé en 2016, ont commencé à chuter face à des SUV qui étaient encore peu nombreux dans sa gamme. Ce qui a poussé la marque à proposer un nouveau Scénic plus proche d’un format SUV, mais toujours avec une vocation de véhicule familial, tout comme l’Espace, et de nombreux autres modèles de différentes tailles, avec aujourd’hui le Captur, le Symbioz, l’Arkana, l’Austral ou encore le Rafale.

Un problème de l’œuf et de la poule d’une certaine manière: pour les uns ce sont les consommateurs qui sont à l’origine de cette mode en ayant basculé sur ce format de carrosserie au design plus attrayant, quand, pour les autres, ce sont les constructeurs qui ont volontairement pousser sur le marché ces modèles.

Renault, Peugeot et Dacia au pilori

Sans surprise, ce sont les principaux vendeurs de voitures neuves qui se retrouvent ainsi pointés du doigt par ce rapport. Renault, Peugeot et Dacia figurent ainsi « parmi les principaux responsables de la vague de SUV qui a submergé la France ces quinze dernières années », avec trois millions d’unités vendues sur cette période.

Le WWF souligne que si « les constructeurs français font partie intégrante du problème, ce sont les premiers à pouvoir nous en sortir, tant ils en détiennent encore les bases industrielles pour produire des voitures plus légères, moins chères et moins polluantes ».

Le baromètre cite comme bon exemple à suivre la nouvelle Renault 5, une voiture de moins de quatre mètres, 100% électrique et produite en France, en cours de lancement commercial. Mais un acheteur de SUV « familial » pourra difficilement basculer sur une citadine…

Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault - 12/03
Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault – 12/03

Chez Renault comme chez les autres constructeurs, on mise avant tout sur l’électrification des modèles (en motorisations hybrides ou 100% électrique) pour faire baisser les émissions de CO2 qu’une réelle incitation à opter pour des véhicules plus petits. On peut certes s’interroger sur le fait d’utiliser un véhicule plus gros que ses besoins ne l’exigent, mais difficile en soit de contrôler les achats pour limiter de tels excès.

Les marques françaises reçoivent toutefois le soutien du WWF sur une part des ventes de SUV moins importantes que leurs concurrents. Ford (76% des ventes en 2023), Hyundai (76%) et Kia (66%) dominent ainsi ce classement, alors que Peugeot (43%), Dacia (40%), Renault (39%) et Citroën (35%) figurent en queue de peloton.

Un malus au poids à renforcer

Quelles solutions alors pour limiter cette vague des SUV? Le WWF France et l’UFC-Que Choisir appellent le gouvernement à « encourager » les constructeurs à ce régime minceur, « en renforçant le malus poids pour décourager les véhicules inutilement lourds, qu’ils soient thermiques, hybrides ou électriques ».

De quoi générer « près de 1,8 milliard d’euros de recettes fiscales supplémentaires dont 80% issus de modèles de constructeurs étrangers », pour « financer la transition et à aider les ménages français à accéder à des mobilités plus durables ».

Mis en place le 1er janvier 2024, le malus au poids se déclenche à partir de 1.600 kg, un seuil qui sera a priori abaissé à 1.500 kg l’an prochain. Les véhicules hybrides rechargeables, exemptés jusqu’ici, devrait aussi se le voir appliquer, mais avec le droit à 200 km en plus pour prendre en compte le poids de la batterie.

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