Sur les trois premiers mois de l’année, le constructeur voit son chiffre d’affaires baisser de 9% sur un an et son bénéfice net fondre de 55% à 1,30 milliard de dollars.
Le constructeur Tesla, qui a annoncé mardi une fonte de 55% de son bénéfice net au premier trimestre, compte produire un véhicule électrique à bas coût « aussi vite que possible », une annonce qui a réjoui les marchés.
Lors d’une audioconférence avec des analystes, la direction a indiqué que le projet de véhicule bon marché allait être accéléré, pour qu’il soit disponible « aussi vite que possible ».
Dans la foulée de ces propos, l’action Tesla s’est envolée de plus de 11% dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse de New York.
Pour les analystes, Tesla pourrait trouver un second souffle avec ce véhicule surnommé Model 2, qui serait vendu autour de 25.000 dollars.
D’après Factset, le prix moyen tous modèles confondus des Tesla ressort à 42.110 dollars au premier trimestre, contre 46.000 dollars un an plus tôt. Un chiffre antérieur aux baisses annoncées au cours du week-end en Europe, aux Etats-Unis et en Chine.
Le prix « est l’un des obstacles les plus importants. Le secteur a besoin de davantage de produits inférieurs à 30.000 dollars », selon Stephanie Valdez Streaty, directrice d' »Industry Insight » de Cox Automotive.
Les analystes attendaient du patron Elon Musk et de l’équipe dirigeante des clarifications sur la stratégie du groupe après un mois d’avril assez mouvementé, ponctué d’annonces officielles sporadiques et de spéculations.
Autant d’incertitudes qui ont fait plonger sa capitalisation boursière de près de 40% depuis le début de l’année.
Tesla a levé un coin du voile mardi, disant avoir investi 2,8 milliards de dollars au premier trimestre dans son infrastructure d’intelligence artificielle, ses capacités de production, son réseau de Superchargers et ses nouvelles infrastructures de production.
« Plus tôt »
« Nous avons actualisé notre programmation de véhicules pour accélérer le lancement de nouveaux modèles dont nous avions auparavant prévu le début de production au second semestre 2025 », a expliqué Elon Musk aux analystes.
« Nous pensons désormais que ce sera plutôt début 2025, si ce n’est dès la fin de cette année », a-t-il ajouté, précisant que les lignes de production existantes seraient utilisées et que cela devrait permettre d’atteindre une capacité annuelle de trois millions de véhicules produits.
Le groupe a également évoqué des avancées futures en matière d’autonomie et la sortie, parmi les nouveaux modèles, de la tant attendue voiture à bas coût et de Semi, son camion semi-remorque. Sans oublier son robotaxi, véhicule 100% autonome, qui doit être présenté le 8 août.
Concernant ce dernier, l’objectif est de commencer la production fin 2025 pour de premières livraisons l’année suivante.
En attendant la concrétisation de tous ces projets et développements, la croissance des volumes en 2024 devrait être « notablement plus basse » qu’en 2023, a prévenu Tesla, relevant que le marché du véhicule électrique était toujours « sous pression ».
Outre un marché du véhicule électrique moins dynamique que prévu au Etats-Unis, Tesla est également confronté à des difficultés en Chine avec une forte concurrence des constructeurs locaux, y compris à l’international.
BYD lui a ainsi ravi le titre de plus gros vendeur mondial de véhicules électriques au quatrième trimestre.
« Période de correction »
L’honneur est sauf: la Tesla Model Y a été la voiture la plus vendue dans le monde en 2023, une première pour un véhicule électrique.
Mais, entre janvier et mars, il a livré moins de véhicules qu’un an plus tôt et, surtout, bien moins que prévu par les analystes. La production a également déçu, avec un repli de 8,5% sur un an.
Sur les trois premiers mois de l’année, il a réalisé un chiffre d’affaires de 21,30 milliards de dollars (-9% sur un an) et un bénéfice net de 1,30 milliard de dollars (-55%).
Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, donnée préférée des marchés, le bénéfice net ressort à 45 cents.
Ces résultats sont inférieurs aux anticipations des marchés.
« Tesla se trouve dans une période de correction et va devoir procéder avec prudence s’il veut éviter une baisse plus profonde de ses ventes », a commenté Gadjo Sevilla, analyste spécialisé en technologies à EMarketer.
Par ailleurs, concernant les licenciements annoncés le 15 avril, qui devraient affecter au total environ 14.000 personnes sur les 140.000 employés du groupe (qui n’a pas confirmé ces chiffres), Tesla a été contraint légalement de donner des précisions.
Il a informé lundi les autorités texanes du licenciement, à partir du 14 juin, de 2.688 employés de sa mega-usine d’Austin (Texas), selon une notification transmise mardi à l’AFP.
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