Une étude signale une hausse alarmante des comportements dangereux lors des trajets routiers professionnels: téléphone au volant, excès de vitesse et alcoolémie en particulier.
Ce sont des chiffres particulièrement alarmants. La dernière étude Ipsos pour MMA* sur le risque routier professionnel signale en effet une hausse des comportements dangereux des actifs au volant.
Une étude qui fête cette année ses 10 ans, de quoi constater une dégradation globale de ces comportements.
Forte hausse du téléphone au volant
Sur l’utilisation du téléphone au volant par exemple: en 2024, 80% des actifs déclarent recevoir des appels téléphoniques au volant lorsqu’ils travaillent (+7 points par rapport à 2015) et 74 % en passer (+14 points).
Le communiqué ne précise toutefois pas si ces appels sont passés téléphone en main (interdit, avec un retrait de 3 points) par l’utilisation d’un kit mains libres (une connexion en Bluetooth avec le véhicule, les écouteurs sont interdits), ce qui est toléré mais peut réduire la concentration.
Toujours sur ce thème du téléphone au volant, 57% des actifs disent lire des SMS (+ 4 points) et 48 % en envoyer (+ 6 points).
« Les autres usages comme la consultation d’une application, d’un site, d’un mail ou l’utilisation des réseaux sociaux, progressent également par rapport à 2015, même s’ils sont effectués dans une moindre mesure », ajoute le communiqué.
Excès de vitesse, fatigue et alcool
Sur la vitesse, même constat: 7 actifs sur 10 déclarent rouler au-dessus des limitations lors de trajets professionnels.
Autre risque important pointé dans l’étude: la somnolence au volant. 80% des actifs déclarent avoir déjà conduit en étant fatigué sur un trajet professionnel et 66% ont conduit en étant très fatigués, avec des pauses toutes les deux heures pas forcément au programme. Un actif sur trois a déjà vécu un épisode de somnolence au volant sur un trajet professionnel.
« Enfin, 15 % des actifs déclarent avoir déjà conduit en ayant consommé plus de 2 verres d’alcool », note le communiqué, précisant que cette part reste stable depuis 2015.
Les véhicules connectés, un piège séduisant?
L’étude s’intéresse aussi aux conséquences de véhicules de plus en plus connectés. Si on ajoute les assistants à la conduite de plus en plus courants comme le régulateur de vitesse, cela permet une conduite bien plus sereine pour 76% des actifs qui effectuent des déplacements professionnels au moins une fois par jour.
Mais cela représente une source de distraction supplémentaire pour un conducteur, avec 1 actif sur 4 qui considère sa voiture comme un deuxième bureau. 38% d’entre eux estiment d’ailleurs que le droit à la déconnexion n’est pas vraiment pris en compte par l’employeur lors d’un déplacement professionnel.
Un risque routier professionnel sous-estimé
Trois quarts des actifs estiment que les actions mises en place par leur entreprise en termes de prévention des risques routiers sont inexistantes ou rares, une proportion en hausse par rapport à 2015.
L’occasion pour MMA de rappeler que ce risque reste largement sous-estimé alors qu’il s’agit de la première cause d’accident mortel professionnel en France. En 2022, d’après les derniers chiffres de l’ONISR, 485 personnes sont mortes sur les routes lors d’un déplacement professionnel, dont 345 lors d’un trajet domicile-travail et 140 lors d’un trajet professionnel.
*Étude réalisée par l’Ifop pour l’assureur MMA auprès d’un échantillon de 1 023 personnes effectuant des déplacements professionnels au moins une fois par mois (hors professionnels de la route: chauffeurs routiers, taxis…), extraites d’un échantillon de 3.126 personnes représentatif de la population active occupée française selon la méthode des quotas. Questionnaire auto-administré en ligne du 8 au 22 avril 2024.
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