Les comportements sur le lieu de travail commencent à changer, et les managers doivent prendre en considération ces transformations. Avec des salaires qui stagnent et une inflation qui continue de grimper, les employés qui se sentent bloqués dans leur évolution professionnelle commencent à se désengager de leur emploi.
Le « quiet quitting », de l’expression d’origine, ne consiste pas à quitter complètement son emploi. Il s’agit de faire ce que vous devez faire au travail pour accomplir votre tâche, recevoir votre salaire et rentrer chez vous, ni plus ni moins. A mesure que le terme gagne en popularité dans les médias et sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes réalisent qu’elles quittent leur emploi de manière silencieuse et qu’elles l’ont peut-être déjà fait il y a quelque temps.
Mais ceux qui se désengagent discrètement dans leur travail peuvent être mal compris. Ils n’ignorent pas leurs responsabilités professionnelles : ils abandonnent l’idée de se surpasser au travail. Par exemple, les e-mails envoyés le soir resteront sans réponse jusqu’au lendemain, et l’idée d’aller boire un verre entre collègues après le travail devient aussi moins tentante : ces employés se concentrent davantage sur l’enrichissement de leur vie personnelle.
Un sentiment d’insécurité
Paola Martinez, vice-présidente des opérations humaines chez Jobsity aux Etats-Unis, attribue cette tendance à quelques variables, à commencer par l’insécurité de l’emploi que la pandémie de Covid-19 a apportée en 2020. Les professionnels ne se sont pas sentis protégés par leurs employeurs et ont cherché de meilleures opportunités courant 2021.
A cette époque, les gens ont pu passer plus de temps avec leurs amis et leur famille, notamment grâce au télétravail qui supprime les temps de trajet. Ensuite, lorsque le travail à distance s’est popularisé, les professionnels ont redéfini leur journée de travail et reconsidéré l’importance de leur emploi dans leur vie. Ces variables pourraient marquer le début de ce mouvement de désengagement professionnel.
Appliquer « le quiet quitting signifie arrêter de faire des efforts supplémentaires », explique Paola Martinez à ZDNet. « Vous vous mettez en quelque sorte à faire tapisserie, et vous vous contentez d’exister. Vous ne relevez aucun défi et vous ne cherchez pas d’occasions d’évoluer dans votre travail. »
Le travail ne doit plus dominer la vie du travailleur
Dans la vidéo TikTok qui a popularisé le terme « quiet quitting », le créateur rejette l’idée que le travail doit dominer votre vie. Les travailleurs de l’industrie technologique sont familiers de la culture du surmenage, qui est omniprésente dans leur domaine. Les emplois dans les start-up technologiques sont éprouvants en raison du faible salaire de départ, des longues heures de travail, de l’insécurité de l’emploi et de la nécessité d’accomplir des tâches qui ne font pas partie de vos fonctions habituelles.
Après une explosion des offres d’emplois qualifiés dans le domaine de la technologie, de grandes entreprises technologiques comme Google et Microsoft ont commencé à freiner leurs embauches.
On attendait des travailleurs techniques d’autres secteurs qu’ils « sauvent » les entreprises pour lesquelles ils travaillaient lorsque la pandémie a transformé une grande partie de nos vies en un environnement numérique. Se sentant épuisés et surchargés de travail, les travailleurs de la technologie ont peut-être commencé à décélérer bien avant que cela ne devienne une tendance.
L’écoute est de mise
Alors, à quoi ressemble le quiet quitting sur le lieu de travail, et qui y participe ?
Paola Martinez raconte que ce phénomène n’est pas exclusif à une génération, contrairement à la croyance selon laquelle seuls les millennials et la génération Z seraient tentés. Le désengagement silencieux n’a pas non plus d’impact sur un domaine professionnel spécifique, et les managers du monde entier devraient prêter attention aux comportements de leurs employés.
« Les entreprises doivent être à l’écoute », insiste Paola Martinez. « Nous devons connaître les personnes avec lesquelles nous travaillons pour pouvoir détecter ces changements. Ce n’est pas un si grand changement, on voit juste la personne s’éteindre tranquillement. Mais il faut le voir et comprendre [pourquoi]. »
Ce n’est pas aux employés de s’arracher à l’envie d’être moins engagé dans leur travail. C’est à leurs employeurs de créer un meilleur environnement de travail pour les encourager à recommencer à se surpasser. Paola Martinez suggère que, bien qu’il soit devenu plus courant de parler de l’épuisement professionnel sur le lieu de travail, il est encore rare que les employeurs s’attaquent à la racine du problème et proposent des solutions.
Il pourrait être favorable pour les managers d’encourager les employés à se tourner vers la médecine du travail, notamment pour lutter contre l’épuisement professionnel (ou burn-out), et de leur permettre de mieux contrôler leur charge de travail.
Mais si le quiet quitting devient la nouvelle norme sur les lieux de travail, les managers devront peut-être accepter les limites de leurs employés. Lorsque les employés sont heureux et épanouis dans leur vie personnelle, cela se répercute sur leur travail.
« Pour pouvoir réussir, il faut que les objectifs personnels correspondent aux objectifs de l’entreprise », affirme Paola Martinez. « Nous devons faire en sorte que cette correspondance se produise. »
Source : ZDNet.com
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