La donnée, clé de la résilience des chaînes d’approvisionnement des biens de grande consommation

Les chaînes d’approvisionnement des biens de grande consommation se retrouvent régulièrement sous tension. Tout le monde se souviendra ici de l’impact qu’a représenté la pénurie de papier toilette ou de pâtes en Europe lors du début du confinement, et les crises récentes auront révélé les failles des systèmes logistiques en place.

En analysant l’état actuel du marché de la grande distribution, deux tendances distinctes peuvent être observées. D’une part, le marché s’assouplit ; d’autre part, d’un point de vue logistique, le manque de capacité se réduit après des restrictions en 2021 et début 2022. A l’avenir, le marché mondial des produits de grande consommation demeurera probablement sur une pente ascendante : d’ici 2026, il devrait croître de 284,4 milliards d’euros, poussé par l’augmentation de la vente en ligne.

Toutefois, la conjoncture économique actuelle entraîne une claire hausse des prix et une baisse de la demande de production. Le secteur de la grande consommation, également, a dû faire face à des coûts supplémentaires à hauteur de milliards d’euros en raison de l’augmentation des prix des matières premières et du transport, généralement plus élevés dans ce secteur en raison des exigences spécifiques en matière de température et d’humidité.

Comment le secteur peut-il s’adapter à ces évolutions sur le long terme, et quel rôle la digitalisation et la data jouent-ils ?

La digitalisation, une source d’équilibre

Les acteurs de la supply chain des produits de grande consommation doivent aujourd’hui tirer le plus de valeur possible de leurs opérations, tout en optimisant leur résilience face aux perturbations qui, selon McKinsey, deviennent de plus en plus fréquentes. Ils jouent les acrobates pour maintenir des coûts peu élevés, tout en répondant aux besoins de consommateurs de plus en plus exigeants et en jonglant entre les pénuries. Un produit non disponible n’est pas seulement une vente perdue : c’est également une raison pour le consommateur de se tourner vers une autre marque.

Atteindre cet équilibre entre rentabilité et résilience doit résolument passer par la digitalisation. Le secteur a encore un train de retard sur cet aspect, malgré des efforts pour davantage utiliser des documents électroniques et mieux intégrer des processus digitaux. La digitalisation des procédures non-numériques et l’automatisation, notamment dans la gestion des créneaux horaires et des dépôts de marchandises, sont des problématiques clés – et des nécessités si l’on considère la dépendance quotidienne de millions de personnes dans le monde aux produits en question, ainsi que les délais de stockage et de consommation de ces derniers.

Adopter une approche « digital first » est donc essentiel pour atteindre la rentabilité et la rapidité recherchée, et pour mieux faire face aux perturbations. L’absence de résilience ne peut être une option pour la grande distribution. Les entreprises doivent donc se projeter au-delà de l’automatisation de base, en s’appuyant davantage sur le partage de données et la communication entre les acteurs de la supply chain pour disposer d’une meilleure visibilité sur les points de vente, les stocks, et l’ensemble des chaînes d’acheminement et de distribution.

La data au centre des supply chains de demain

L’adaptation aux imprévus, qu’ils soient économiques, géopolitiques ou météorologiques, est aujourd’hui largement dépendante de la capacité des entreprises à exploiter les données du marché en temps réel pour optimiser les opérations.

Reprenons ici l’exemple du papier toilette. Ce dernier est transporté presque quotidiennement vers plusieurs pays et des centaines, voire des milliers de sites. Les transporteurs doivent parfois franchir des frontières internationales, adapter leur itinéraire en fonction des embouteillages ou des fermetures de routes, et se synchroniser avec d’innombrables autres transporteurs et expéditeurs. L’échelle de la logistique impliquée est immense, mais les données peuvent servir de fil conducteur à ces types d’opérations de transport complexes.

A cet effet, les acteurs de la chaîne logistique des biens de consommation doivent également privilégier la communication et la collaboration avec leurs pairs pour faciliter l’échange et l’exploitation de ces données. A titre d’exemple, il n’est pas nécessaire pour un camion de parcourir des centaines de kilomètres à vide dans le but de prendre un chargement alors qu’un autre camion est peut-être en train d’être déchargé à proximité. Une meilleure collaboration permet d’assurer une certaine pérennité en cas d’imprévus grâce à un accès plus large aux données du marché en temps réel, qu’il s’agisse des temps de transport, des coûts, ou des créneaux horaires.

Pour les acteurs internationaux, la gestion des volumes de données à leur disposition n’est cependant pas chose facile. Les nouvelles technologies jouent ici un rôle clé : l’utilisation de l’intelligence artificielle, l’automatisation et de plateformes de gestion des transports intelligentes dans le cloud doivent servir de fondement aux prises de décision basées sur les données.

L’objectif principal des acteurs du secteur des produits de grande consommation est de s’assurer que les produits parviennent aux clients à temps de manière systématique. La clé est de maintenir le flux de marchandises, quelles que soient les difficultés rencontrées. L’adoption d’une approche axée sur le digital, fondée sur l’exploitation des données et la collaboration, permettra au secteur d’améliorer sa réactivité et son sens de l’adaptation.

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