Rolls-Royce a créé un showroom numérique pour montrer les avantages du développement low-code. Rolls-Royce
Les plateformes low-code démocratisent le développement d’applications et donnent à toutes sortes de professionnels la possibilité de créer leurs propres solutions logicielles pour relever les défis auxquels ils sont confrontés. C’est le cas chez le géant de l’ingénierie Rolls-Royce, où le responsable du numérique et de l’information, Stuart Hughes, a supervisé la mise en œuvre de la plateforme Microsoft Power Apps.
Le géant britannique de l’aérospatiale et de la défense collabore avec Microsoft pour aider son personnel à adopter les techniques low-code et créer des outils de productivité et de recherche et développement.
De plus, Stuart Hughes s’attend à ce que de plus en plus de personnes dans l’entreprise commencent à développer leurs propres applications. « La façon dont nous travaillons aujourd’hui avec la suite Microsoft Office est exactement celle dont nous travaillerons à l’avenir avec la plate-forme Power », explique-t-il. « Je pense qu’il s’agit d’un outil de productivité très performant pour nos employés ».
« Micro-innovations » mais vrai retour sur investissement
Parmi les applications low-code qui ont été développées jusqu’à présent, citons un système d’astreinte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour le service de recherche et développement de l’entreprise, une application Kudos, et un tableau de bord analytique qui permet de visualiser des informations importantes.
M. Hughes qualifie ces applications de « micro-innovations » et estime que les avantages découlant de ces petites améliorations se chiffrent entre 9 et 11 millions d’euros en termes de rentabilité et d’économies en 2022.
Et les études récentes montrent que Rolls-Royce est loin d’être le seul à se tourner vers ce type d’outils. Selon Gartner, toutes sortes d’organisations se tournent de plus en plus vers les technologies low-code pour répondre à la demande croissante de livraison rapide d’applications et de flux de travail personnalisés. L’analyste indique que les dépenses mondiales en matière de développement low-code atteindront 26,9 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 19,6 % par rapport à 2022.
Hughes à propos de Microsoft Power Apps : « Je pense qu’il s’agit d’un outil de productivité très performant pour nos employés ». Rolls-Royce
« C’est un outil de plus »
Gartner prévoit également que les développeurs qui ne travaillent pas dans les DSI représenteront au moins 80 % de la base d’utilisateurs des outils de développement low-code d’ici à 2026, contre 60 % en 2021.
Les employés de l’entreprise se sentant de plus en plus à l’aise pour prendre en main le développement d’applications, le low code/no code est-il l’avenir de la création de logiciels ?
« C’est un outil de plus », répond Hughes, qui suggère que des services tels que Microsoft Power Apps devraient être considérés comme une arme importante dans l’arsenal d’outils que les entreprises peuvent utiliser pour alimenter leurs efforts de transformation numérique. Ce changement est important car les équipes informatiques au sein de la DSI sont soumises à une pression énorme. Les études montrent que plus de la moitié (56 %) des employés de la DSI déclarent que leur rôle devient de plus en plus stressant chaque année.
Réduire la pression sur les services informatiques
Rolls-Royce reconnaît de son côté que la demande sans cesse croissante de transformation numérique signifie qu’il serait presque impossible pour l’équipe informatique de compléter une to-do-list sans fin.
Ainsi, alors que certains professionnels de l’IT pourraient considérer l’essor du développement low-code comme une menace pour eux-même, Hughes pense que les outils no-code donnent aux grandes entreprises la possibilité de créer de petites solutions ciblées beaucoup plus rapidement. « Il s’agit d’utiliser les personnes qui possèdent les compétences nécessaires pour effectuer le travail le plus utile qu’elles puissent faire », explique-t-il.
Les techniques « low-code » libèrent les développeurs de Rolls-Royce, qui disposent ainsi de plus de temps pour se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, notamment pour s’assurer qu’une gouvernance efficace est en place pour transformer des idées intelligentes en produits.
« Cela permet à notre équipe informatique de gouverner », explique M. Hughes. « Cela nous donne plus d’espace pour innover. Cela nous permet de trouver des changements à apporter à nos systèmes d’entreprise qui remplaceront certaines de ces applications au fur et à mesure que les choses commenceront à mûrir. »
Pour Rolls-Royce, le développement low-code est donc un moyen de réduire la pression sur les services informatiques tout en fournissant une source d’idées et d’applications fraîches et innovantes. Et bien que l’entreprise ait déjà remporté quelques grands succès avec sa stratégie de développement low-code, elle cherche également à faire beaucoup, beaucoup plus.
Aller vers la data science
Elle a récemment organisé une « Citizen Digital Expo », à laquelle ont participé 500 collègues de toute l’entreprise. Les développeurs « low-code » se sont vus attribuer un stand à l’Expo, où ils ont pu montrer le fonctionnement de leur application et où les parties intéressées ont pu discuter de la manière dont l’outil pouvait être appliqué dans leur secteur d’activité. L’événement a été propice à la réutilisation : les gens ont vu des choses et se sont dit : « J’aimerais bien en avoir une comme ça » », explique Stuart Hughes.
Pas moins de 500 personnes de tous les secteurs de l’entreprise ont visité l’exposition numérique. Rolls-Royce
En fait, Rolls-Royce facilite l’accès et l’utilisation des logiciels low-code à d’autres développeurs maison. L’entreprise dispose d’un magasin d’applications interne où les employés peuvent aller voir si quelqu’un d’autre a développé un logiciel qui les aide à répondre à leurs besoins commerciaux.
Il existe également une communauté en ligne sur Yammer et Teams qui permet aux employés de l’entreprise de discuter des techniques « low-code » et des applications en cours de développement. Pour ceux qui souhaitent mettre la main à la pâte, Rolls-Royce propose des formations Microsoft de quatre jours.
L’équipe de M. Hughes a également créé un guide interne pour aider les employés à démarrer avec Power Apps et travaille avec des « super utilisateurs » dans toute l’entreprise pour faire connaître les avantages de l’approche « low-code » et partager les techniques de meilleures pratiques.
M. Hughes pense que la plateforme Power peut encore apporter d’autres avantages – et il souligne son désir de former des data scientist qui n’ont pas forcément le background utile à cette fonction. « Je crois vraiment que tout ce que nous faisons nous rapproche de cela », déclare-t-il. « Avec la science des données, on peut débloquer beaucoup de valeur ».
M. Hughes estime toutefois qu’il ne sera pas facile de passer à cette étape. Pour l’instant, les outils low-code sont encore très axés sur les activités de la DSI. Toutefois, il estime que le passage à la science des données se fera dans un avenir assez proche.
« Il faut que toutes les données soient réunies en un seul endroit et qu’elles soient propres », explique-t-il. « Mais je pense que la possibilité d’exploiter la puissance du big data et de la data science se concrétisera dans les cinq prochaines années. Et je pense que cela donnera une nouvelle impulsion à la transformation numérique. »
Hughes s’attend à ce que la technologie low-code agisse comme un « copilote », travaillant main dans la main avec les employés pour atteindre les objectifs. « Elle les aidera à mieux faire leur travail », déclare-t-il. « Je pense que nous allons voir des gens faire plus avec les données, plus de gens occuper des rôles qui impliquent l’analyse des données, et nous espérons être en mesure de démocratiser les domaines de la science des données et de l’apprentissage automatique, tout comme nous avons déjà démocratisé certains éléments du processus de développement de logiciels.
Source : « ZDNet.com »
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