Virimi Vakatawa sous le maillot de l'équipe de France de rugby à 7 au stade Jean Bouin, le 13 mai 2016. (STEPHANE ALLAMAN via AFP)

Au moment de rejoindre les vestiaires du Stade Olympique de Tokyo, après la deuxième victoire française de la tournée d’été le 9 juillet dernier, Virimi Vakatawa ne savait sûrement pas qu’il disputait son dernier match sous le maillot français. Deux mois plus tard, la commission médicale de la LNR l’a interdit de continuer à jouer au niveau professionnel en France, mettant fin prématurément à sa carrière dans son pays d’adoption.

Pendant plus de dix ans, le joueur d’origine fidjienne a brillé sur les terrains de l’Hexagone et de l’Europe, parfois à l’aile, parfois au centre. Une polyvalence symbolique de son parcours, au cours duquel il a tout testé, tout en restant fidèle à ses premiers amours.

Dès son plus jeune âge, Virimi Vakatawa ne pense qu’au ballon ovale, et veut tout essayer. Dans sa province du au sud-est des Fidji, il trouve des clubs qui lui permettent d’alterner entre le rugby à XV et le rugby à XIII, deux disciplines très populaires dans le pays. A 17 ans, ses bonnes prestations dans l’équipe de son lycée attirent l’œil de son compatriote, l’ailier du Racing 92 Sireli Bobo. « Je jouais à XIII, on gagnait toutes les semaines et les journalistes écrivaient mon nom », racontait-t-il en 2016 au Figaro. « Bobo l’a vu sur Internet et il a appelé mon école pour savoir si je voulais venir en France. J’ai dit oui tout de suite. »

Débarqué dans les Hauts-de-Seine en 2009, Vakatawa termine sa formation et découvre cette fois le rugby à XV à haut niveau. Progressivement titularisé en coupe d’Europe puis en championnat à partir de la saison 2011-2012, Vakatawa gagne en intelligence de jeu et en force physique, après des heures passées à la salle de musculation. Une discipline qu’il continue de suivre même après son départ du club francilien, en 2014, après avoir vu son temps de jeu se réduire.

Toujours ouvert à de nouveaux challenges, le Fidjien est débauché par le staff de l’équipe de France de rugby à 7 pour terminer la saison 2013-2014. Désormais entouré de six coéquipiers, ses qualités explosent aux yeux du public. Armé de sa vitesse, sa percussion, son jeu de jambes et son explosivité, il s’adapte facilement aux exigences de la discipline, la troisième qu’il teste depuis ses débuts. Une polyvalence louée par tous ses entraîneurs : « Offensivement, il a quelque chose que je n’ai vu chez aucun joueur. C’est un bijou », expliquait Frédéric Pomarel, son entraîneur sous le maillot de l’équipe de France à 7, au Figaro.

La carrière de Virimi Vakatawa se résume surtout à deux histoires d’amour, avec le maillot bleu, et celui du Racing 92. Arrivé en France à 17 ans, le jeune Vakatawa n’a qu’une seule envie : défendre les couleurs de l’équipe de France. Le rêve devient réalité grâce au groupe du rugby à 7, dont il devient vite un élément incontournable. Après ses premières sorties réussies, la FFR lui a offert un contrat fédéral de deux ans. Vakatawa se fond dans la vie de groupe, avec un objectif majeur : qualifier la France aux Jeux de Rio, pour le retour du ballon ovale dans le giron olympique. Mission accomplie dès juillet 2015, en remportant le Seven’s Grand Prix Series, le plus grand tournoi européen de la discipline.

En marge de ses débuts à 7, Vakatawa obtient la nationalité française, ce qui le rend éligible pour rejoindre le XV de France. Surveillé par Philippe Saint-André, qui le convoque sans lui laisser sa chance, il est finalement appelé dans la première liste de Guy Novès pour le Tournoi des six nations 2016. C’est la première fois qu’un joueur fait la passerelle entre les sélections à 7 et à XV.

Ses débuts avec le XV de France sont étincelants. Titulaire dès le premier match contre l’Italie, il inscrit son premier essai au bout d’un quart d’heure de jeu, et est nommé meilleur joueur de la rencontre. Au cœur d’une période morne pour les Bleus, il fait souvent parler de lui pour son envie et son explosivité. Vakatawa fait ensuite partie de l’aventure japonaise pour la Coupe du monde 2019, où il participe à trois des quatre rencontres disputées par les Bleus.

En parallèle, toute sa carrière professionnelle, Virimi Vakatawa ne connaît qu’un club, le Racing 92. Après trois ans de contrats fédéraux, l’ailier décide de retourner vers le rugby à XV et retrouve son club formateur à l’aube de la saison 2017, comme une évidence. Promu titulaire indiscutable, il inscrit 24 essais en Top 14 entre 2018 et 2020, et s’affirme comme l’un des meilleurs joueurs du monde.

Le Racing demeure son club de toujours, même après des dernières saisons plus délicates. Embêté par les blessures, Vakatawa ne pèse plus autant sur le jeu de son équipe. Il ne fait pas partie du groupe bleu vainqueur du Tournoi des six nations 2022, et dispute ce qui restera son dernier match pour les Ciel et Blanc le 15 mai, face à La Rochelle. Avant ses adieux forcés, pour implacable raison médicale, à l’aube d’une nouvelle saison qui se jouera sans lui.

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