Le parcours du Tour de France 2023

On connaissait l’emplacement du Grand Départ, on connaît désormais l’intégralité du parcours de la 110e édition du Tour de France 2023. Amaury Sport Organisation (ASO) et Christian Prudhomme, le directeur de la course, ont dévoilé, jeudi 27 octobre, l’ensemble du tracé de la Grande Boucle, qui s’élancera de Bilbao le 1er juillet avant de rejoindre les Champs-Elysées le 23 juillet. Avec de nombreux massifs différents au programme, les grimpeurs auront un terrain de jeu très varié pour tenter de succéder à Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), sacré en 2022.

ASO

Le Pays basque, gare au faux-départ

C’était la seule partie connue à l’avance de ce tracé : le peloton s’élancera du Pays basque, et plus particulièrement de Bilbao, pour lancer les hostilités de cette 110e édition. « Pour le départ au Pays basque, où on trouvera l’un des meilleurs publics du monde, on a fait en sorte de mettre en exergue la beauté des côtes, du littoral, mais aussi des pentes », dévoile Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve.

Peu habituée à débuter son périple à un tel point méridional, la Grande Boucle retrouve un départ en Espagne pour la première fois depuis 1992 à San Sebastian au… Pays basque. « Les départs du Sud sont rares : on a 1977 puis 1979 à Fleurance (Gers), à Nice en 1981 et San Sebastian en 1992, et c’est à peu près tout. Depuis, on a eu 2009 à Monaco, 2013 en Corse, 2020 à Nice et donc 2023 à Bilbao », confirme Christian Prudhomme. Mais ce départ n’aura rien d’une simple introduction : il y aura 3 300 mètres de dénivelé dès le premier jour, des côtes abruptes le lendemain, et un favori à la victoire finale peut être en jaune dès le premier soir. Il ne faudra donc pas rater son départ avant de retrouver la France, le soir du troisième jour, à Bayonne.

Les Pyrénées, allégées mais pas sans danger

Placées en première semaine, fait très rare dans l’histoire récente du Tour, les étapes pyrénéennes n’auront sans doute pas l’impact qu’elles ont pu avoir en 2021 et 2022, où Tadej Pogacar puis Jonas Vingegaard avaient scellé leur victoire finale, à quelques jours de l’arrivée. « Il y aura deux étapes dans les Pyrénées, avec les cols de Soudet puis Marie-Blanque, emprunté en 1992 lorsque le Tour était parti de San Sebastian, et le lendemain avec les cols d’Aspin et du Tourmalet et une arrivée au-dessus de Cauterets », explique Christian Prudhomme.

Le parcours de la 6e étape du Tour de France 2023

Avec autant de montagne à venir ensuite, les Pyrénées seront situées trop loin de Paris pour sacrer un homme. Mais l’enchaînement des cols, à la sortie du Pays basque, donnera déjà un échantillon solide des états de forme des favoris. 

Peu de repos pour les sprinteurs, le Nord écarté cette année

Après avoir choyé la partie nord en 2022 avec un départ du Danemark, une arrivée en France par les pavés du Nord puis un passage dans l’Est et l’Alsace, cap au sud pour la 110e édition. À l’exception du Markstein lors de la 20e étape, cette 110e édition est située presque uniquement dans la moitié sud de la France. Comme à son habitude, la Grande Boucle alterne les régions visitées. « Si on trace une droite du Pays basque à l’Alsace, toutes les montagnes françaises sont à l’Est de cette droite. Ca ne veut pas dire qu’on ne va pas à l’Ouest, bien évidemment qu’il faut qu’on aille en Bretagne, en Vendée ou dans le Nord. Mais la topographie française fait que les montagnes sont concentrées à l’Est du pays », justifie le directeur du Tour.

Avec les cinq massifs traversés (Pyrénées, Massif central, Alpes, Jura et Vosges), les sprinteurs ont de quoi frémir sur les potentielles chances de s’imposer. Si Christian Prudhomme dénombre « huit étapes pour les sprinteurs », le fait qu’elles soient placées entre les massifs obligera les bolides du peloton à les passer les uns après les autres pour s’offrir de nouvelles chances.

Le Massif central, symbolique mais pas décisif ?

Ce sera à coup sûr une des étapes les plus scrutées, et une des plus attendues. La 9e étape, qui s’élancera de Saint-Léonard-de-Noblat, lieu du décès de Raymond Poulidor, se terminera au sommet du puy de Dôme, boudé depuis 35 ans par la Grande Boucle. Théâtre d’un affrontement inoubliable entre Poulidor et Anquetil en 1964, le volcan de 11 000 ans devrait offrir un panorama époustouflant. « C’est un bonheur et de l’émotion. C’est un lieu emblématique de l’histoire du Tour de France, avec le duel Jacques Anquetil-Raymond Poulidor. C’est la légende du Tour. Il y a une quinzaine d’années, on est passé d’un parcours où ‘il faut que tout passe, même la caravane’ à ‘on va rendre la montagne aux champions’, dès lors qu’on peut le retransmettre », souligne Christian Prudhomme, qui précise que les quatre derniers kilomètres seront interdits au public.

Le profil de la montée finale du puy de Dôme, empruntée lors de la 9e étape du Tour de France 2023. (ASO)

Situé en plein milieu du Tour, le Massif central ne laissera place à aucun répit, mais sa faible altitude et sa durée (seulement deux étapes) devraient offrir des victoires de prestige sans bousculer définitivement le classement général, puisqu’il précède les épreuves alpines.

Un énorme menu dans les Alpes pour les favoris

Avec cinq étapes, dont le seul contre-la-montre en bosse de cette édition, les Alpes et ses cimes à plus de 2 000 m offriront, comme souvent, le principal théâtre d’expression pour les favoris du général. L’arrivée en haut du Grand Colombier (13e étape) le 14 juillet, puis celle à Morzine (14e étape) avec le délicat col de Joux Plane, lanceront les hostilités. La montée vers Saint-Gervais Mont Blanc (15e étape) devrait essorer les organismes une dernière fois avant d’entamer la dernière semaine.

Le profil de la 17e étape du Tour de France 2023 qui arrive à Courchevel. (ASO)

Le contre-la-montre de montagne de 22 kilomètres (16e étape) pourrait rebattre les cartes avant la terrifiante 17e étape et ses 5 100 mètres de dénivelé, incluant presque 50 kilomètres de montée pour les seuls Cormet de Roselend et col de la Loze, toit du Tour à plus de 2 300 mètres. Découvert en 2020, il sera abordé par son versant le plus difficile. « On souhaitait y revenir vite, en revanche on va monter par Courchevel direction Méribel par le côté le plus dur », ajoute Christian Prudhomme. Et si tout cela ne suffit pas, l’avant-dernière étape, qui arrive en haut du Markstein dans le massif des Vosges, s’affairera à sacrer définitivement le successeur de Jonas Vingegaard.

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