L’équipe de France a terminé sa dernière fenêtre estivale de la saison par une défaite contre la Croatie (0-1) en Ligue des nations, lundi 13 juin. Une fausse note de plus après trois autres matchs ratés : une défaite à la maison contre le Danemark (1-2), un nul en Croatie (1-1) et un autre en Autriche (1-1). Les Bleus ont encore du temps avant la Coupe du monde au Qatar (du 21 novembre au 18 décembre), mais il ne leur reste déjà plus que deux matchs de préparation en Ligue des nations, prévus en septembre. En attendant, ils ne sont que très peu à sortir grandis de cette fenêtre internationale de juin.
Ils ont gagné des points : Tchouaméni, Kimpembe et Maignan
Un joueur aura pleinement profité de cette fenêtre internationale pour consolider sa place en équipe de France. En l’absence de Paul Pogba et de N’Golo Kanté, Aurélien Tchouaméni a enchaîné trois titularisations lors des trois premières sorties, et c’est lui qui a été appelé en premier en sortie de banc lundi soir pour donner un nouvel élan face à la Croatie. Le nouveau joueur du Real Madrid n’a pas eu besoin de briller autant que face à la Côte d’Ivoire en mars (il avait arraché la victoire en fin de match), pour profiter des absences des habituels patrons de l’entrejeu.
Lors du rassemblement de mars, Presnel Kimpembe ne semblait de son côté plus être l’un des premiers choix. Avec le passage à la défense à trois, la charnière qu’il formait avec Raphaël Varane a été remise en question. Mais ce mois de juin l’a propulsé dans un rôle qu’il n’avait pas encore connu avec les Bleus, celui de capitaine, lors des deux matchs contre la Croatie. A l’aller, à Split, le contraste avec l’inexpérience de ses coéquipiers en défense lui a donné des airs de patron.
L’autre joueur qui a gagné des points lors de cette tournée morose est Mike Maignan. Le gardien de l’AC Milan a rendu deux copies irréprochables face à la Croatie, n’encaissant aucun but dans le jeu (deux sur penalty). Après le match à Split, un débat est né concernant le poste de titulaire dans les buts. Didier Deschamps l’a rapidement fermé. Il n’y aura pas de changement à court terme dans la hiérarchie au poste, mais Maignan est désormais plus qu’un numéro 2.
Ils en ont perdu : Griezmann, Clauss et Saliba
Mais où est passé le chef de file du Mondial 2018 ? Plus le temps passe et plus Antoine Griezmann passe au second plan. Le brillant meneur de jeu est aux abonnés absents, tout comme le buteur qu’il savait être. Il reste sur sept matchs sans marquer avec les Bleus (23 toutes compétitions confondues). L’attaquant de l’Atlético de Madrid a été le premier à sortir contre le Danemark et l’Autriche (hormis les changements forcés par une blessure) et ses deux entrées en jeu n’ont rien provoqué. Il est devenu le troisième choix en attaque, derrière Kylian Mbappé et Karim Benzema, alors que Christopher Nkunku toque à la porte.
Jonathan Clauss, lui, n’a même pas eu le temps de s’exprimer sur le terrain pour défendre ses chances au poste de latéral droit. Arrivé lors du rassemblement précédent, le Lensois semblait être la pièce de puzzle manquante dans le système à pistons privilégié par Deschamps depuis l’automne. Il n’a eu droit qu’à une minute contre le Danemark et 11 à l’aller contre la Croatie (le temps de concéder un penalty). Jules Koundé, pourtant blessé, était titulaire lundi à son poste. Lorsqu’il est sorti à la pause, l’équipe avait besoin d’un joueur offensif et le sélectionneur des Bleus a préféré faire entrer Benjamin Pavard.
Le désaveu n’est pas aussi évident pour William Saliba, mais lui aussi tenait une belle opportunité de grimper dans la hiérarchie des défenseurs centraux. Ses deux titularisations en Croatie et en Autriche n’ont pas été concluantes. Ses fréquentes erreurs à la relance ont rappelé sa fin de saison sur les rotules avec Marseille. De quoi se faire passer devant par Ibrahima Konaté, qui ne faisait initialement pas partie de la liste.
Il nous a perdus : Didier Deschamps
Quatre matchs, quatre systèmes tactiques. Lors de ce rassemblement, l’équipe de France a successivement évolué en 3-4-1-2, 4-2-3-1, 4-3-3 puis en 4-4-2. Un manque de continuité alors que Didier Deschamps avait assuré au début du mois de juin vouloir peaufiner le système à trois.
Après la défaite contre le Danemark, si le sélectionneur n’a pas dévoilé ses plans, au risque de paraître incertain dans ses choix, il a en tout cas semblé reculer dans son schéma de pensée. Il a ainsi effectué un retour à une base à quatre plus solide qui a fait les grandes heures de l’équipe de France ces dernières années, notamment lors de la Coupe du monde 2018.
Malgré le flou qui a persisté avec l’abandon du 3-4-1-2, Deschamps a affirmé lundi soir qu’il reste « prioritaire ». « Le système à trois a des avantages et demande d’être au top physiquement. Quand je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas, j’ai décidé d’aller vers quelque chose de plus rationnel. » Epuisés par leur saison, les joueurs ont peut-être alerté le sélectionneur sur le sujet.
Le système à trois défenseurs fera-t-il son retour lors des prochains rendez-vous internationaux, une fois tout le monde reposé ? Rendez-vous en septembre.
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