Renato Sanches après la victoire du Portugal face à la France en finale de l'Euro 2016, le 10 juillet 2016. (MARTIN BUREAU / AFP)

Et de quatre pour Paris ! Après les recrutements de Vitinha, d’Hugo Ekitike et de Nordi Mukiele, le PSG a officialisé, jeudi 4 août, la signature du milieu de terrain portugais Renato Sanches pour cinq saisons. Dans les tuyaux depuis de longues semaines, le transfert de l’ancien Lillois, âgé de 24 ans, a mis du temps à se concrétiser. Mais à quelques heures de la reprise de la Ligue 1, c’est désormais chose faite. 

Un investissement qui vient, en nombre, compenser le départ prochain de Georginio Wijnaldum, plus désiré à Paris, comme celui d’Idrissa Gueye. Et apporter, a priori, des solutions supplémentaires à Christophe Galtier, son ancien entraîneur au Losc. Mais qui soulève aussi des questions.

Paris pour refaire briller le Golden Boy 2016

Il est déjà loin le temps où le Portugais affolait l’Europe de son talent. À l’été 2016, âgé à peine de 18 ans et après avoir remporté l’Euro avec la Seleção, Renato Sanches basculait dans un autre monde en quittant Benfica pour le Bayern Munich. Tout juste désigné vainqueur du trophée du Golden Boy – consacrant le meilleur jeune de moins de 21 ans évoluant en Europe – on promettait alors le meilleur au milieu de terrain, aux capacités physiques et techniques déjà très développées.

Mais, déjà, son corps le trahit. Une déchirure perturbe sa préparation, et dans ce Bayern post-Guardiola mené par Carlo Ancelotti, il ne dispute que 17 rencontres, pour aucune titularisation en Bundesliga. De quoi être nommé dans le XI type de « The worst » (le pire) pastiche du trophée « The best » organisé par le journal Marca, en octobre 2017.

Parti à Swansea, en Premier League, dans le cadre d’un prêt payant lors de la saison 2017-2018, Sanches a pu découvrir un autre grand championnat. Mais là encore, le Golden Boy ne luit plus. 12 apparitions, aucun but, des blessures à répétition. « J’étais déprimé là-bas, oui, car ce n’était pas mon choix d’aller à Swansea. On m’a forcé à y aller« , se défendait-il dans l’Equipe en février 2020.  À son retour en Bavière, exit Carlo Ancelotti. « Nous avions une confiance totale en lui il y a deux ans et nous ne le condamnerons pas maintenant« , explique Karl-Heinz Rummenigge, alors président du Bayern.

Niko Kovac, un coach réputé qui aime façonner les jeunes, vient justement d’arriver. Une dernière bouée qu’un Portugais à la dérive ne parvient pas à saisir dans l’entrejeu des champions d’Allemagne, avec seulement 567 minutes jouées. À l’été 2019, il s’exile définitivement à Lille, espérant y retrouver son éclat dans un groupe qualifié pour la Ligue des champions. Baladé par Christophe Galtier de l’aile droite à l’entrejeu, il participe à 30 matchs toutes compétitions confondues lors de sa première saison, puis participe à la folle épopée 2020-2021 avec les Dogues, même si plusieurs blessures, notamment à l’ischio, l’éloignent des terrains tout l’hiver.

En début de saison dernière, c’est le ménisque qui siffle et met le Portugais à l’arrêt jusqu’à début octobre et condamne son transfert à Barcelone. Sa dernière saison, sous la houlette de Jocelyn Gourvennec, laisse un goût d’inachevé dans le Nord, avec 19, 23 et enfin 25 rencontres disputées en Ligue 1. Ce transfert au PSG, ardemment désiré par Sanches, arrive donc à un moment charnière, dans un club dont l’objectif n’est pas sans rappeler celui connu au Bayern : remporter la Ligue des champions.

Sanches-Galtier, les grandes retrouvailles

Reste à voir désormais comment Sanches peut s’intégrer au 3-4-3 mis en place par Galtier lors du Trophée des champions (4-0). Interrogé fin 2020 par France Football sur la meilleure position du Portugais alors qu’il entraînait encore les Dogues, l’ancien entraîneur de l’OGC Nice et de Saint-Etienne avait une idée assez claire : « Je pense que le 4-3-3 serait particulièrement adapté car il pourrait se projeter sans retenue, en sachant qu’il y a une sentinelle qui veille. Car à deux, il doit être un peu plus vigilant. D’ailleurs, comme c’est quelqu’un qui comprend très bien le jeu, qui analyse beaucoup ses prestations, et qui regarde beaucoup de foot par ailleurs, il sait garder une position plus défensive. »

Quant à la marge d’évolution de son poulain, là aussi Christophe Galtier avait une vision bien précise des points à améliorer concernant le joueur de 24 ans : « Renato peut encore mieux choisir les zones où tenter le dribble et où assurer davantage, même s’il ne faut surtout pas lui enlever son audace. Et enfin, il peut gagner en expérience pour mieux se canaliser. Dans certains matchs où il est dans le dur, il peut avoir voulu faire les choses seul et perdre un poil de lucidité. Mais je préfère des joueurs à tempérer que des joueurs à secouer ! »

Récupération, création… Le Portugais a la palette complète

La promesse de voir associé Marco Verratti et Renato Sanches au milieu suscite une curiosité certaine. Car sans dire que le Portugais dispose de la même vista que son (futur) coéquipier italien, c’est un autre vrai créateur qui arrive dans la capitale. Un joueur qui n’hésite pas à prendre ses responsabilités, le jeu à son compte et apporter le surnombre devant.

Techniquement doué, l’ex-Lillois est aussi explosif, capable d’éliminer en un-contre-un sur un pas et résister aux nombreux duels dans l’entrejeu malgré une taille (1,76 m) somme toute modeste. À la mi-saison 2021-2022, le site de paris sportifs Who scored avait classé Sanches en tête des dribbleurs de Ligue 1 ayant tenté au moins 40 dribbles, avec  77% de réussite. Autant de qualités qui ont amené Luis Campos mais surtout Christophe Galtier, son coach à Lille lors de ses deux premières saisons, à s’activer pour le recruter, malgré l’intérêt de l’AC Milan pour le Portugais.

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