Le feuilleton de la trêve estivale en Formule 1 s’est achevé. « Le seul contrat à être reconnu par le Conseil est le contrat entre McLaren Racing Limited et M. Piastri daté du 4 juillet 2022. M. Piastri est autorisé à conduire pour McLaren Racing Limited pour les saisons 2023 et 2024 », indique la Fédération internationale (FIA) dans un communiqué, le vendredi 2 septembre. Le jugement a été « unanime », et la sentence irrévocable. Dans la foulée, McLaren a officialisé le recrutement du jeune Oscar Piastri pour intégrer son baquet et former avec Lando Norris son duo de pilotes 2023. Annoncé du côté d’Alpine en remplacement de Fernando Alonso, le pilote australien avait fait, un mois avant, une sortie remarquée sur Twitter pour démentir tout accord avec l’équipe française pour laquelle il est pilote de réserve.
We have signed 2021 F2 champion @OscarPiastri.
Oscar joins Lando to form our exciting F1 driver line-up from 2023.
Full story.
— McLaren (@McLarenF1) September 2, 2022
Il rejoint finalement l’équipe anglaise en lieu et place de Daniel Ricciardo « pour un contrat de plusieurs années« , indique le communiqué de l’écurie britannique. Franceinfo: sport vous emmène à la découverte du champion en titre de Formule 2, qui fera ses débuts dans la catégorie reine l’année prochaine.
Les voitures radiocommandées, son premier amour
Passionné de sport automobile depuis toujours, Piastri n’a pas tout de suite fait ses débuts en karting, comme bon nombre de ses collègues. Enfant, le natif de Melbourne s’est d’abord intéressé aux courses de voitures radiocommandées, d’abord pour le loisir, avant de prendre part à des compétitions.
Sacré champion national de seconde classe à 9 ans, Piastri aurait pu faire carrière dans la discipline. « J’en ai beaucoup parlé avec mon père, et on l’a vraiment envisagé. Mais le fait de voyager partout dans le monde à 9 ou 10 ans comportait trop de risques et d’inconnues », expliquait-il sur le site de la Fomule 3 en 2020.
Piastri a finalement commencé le karting en 2011, à 10 ans, grâce à une connaissance rencontrée lors des courses de voitures radiocommandées. Après avoir pris part à plusieurs compétitions chez lui en Australie, il s’est expatrié au Royaume-Uni à 15 ans pour lancer sa carrière en monoplace. Sept ans plus tard, le voilà titulaire d’un baquet en Formule 1.
Palmarès impressionnant dans les catégories juniors
Oscar Piastri n’a pas attendu d’arriver en Formule 1 pour faire parler de lui. Engagé dans des compétitions en monoplace depuis 2016, le pilote a éclaboussé de son talent les catégories de promotion. Après son sacre en Formula Renault Eurocup en 2019, il a signé chez Prema pour disputer le championnat de Formule 3. Il a remporté le titre dès sa première saison, avec trois points d’avance sur le Français Théo Pourchaire.
OSCAR PIASTRI
2021 FORMULA 2 CHAMPION #F2 #RoadToF1 pic.twitter.com/2Uaf0VScGR
— Formula 2 (@Formula2) December 11, 2021
Immédiatement promu par Prema, Piastri a réitéré son exploit en Formule 2 la saison suivante, en gagnant le championnat devant son coéquipier Robert Shwartzman et Guanyu Zhou, par la suite choisi par Alfa Romeo pour remplacer Kimi Raikkonen. Avec un second sacre en autant de saisons, l’Australien s’est inscrit dans la lignée de Charles Leclerc et George Russell, eux aussi sacrés coup sur coup champions en tant que « rookies » dans les formules de promotion.
Produit de l’académie Renault puis d’Alpine
Il était pressenti pour être le prochain « crack » Alpine sur les circuits de Formule 1. Remarqué par la marque au losange après son sacre en Formula Renault Eurocup à 18 ans, Oscar Piastri a été intégré dans le giron de l’écurie française début 2020. L’Australien a gravi presque tous les échelons avec le soutien de Renault puis d’Alpine.
Après sa victoire en Formule 3, il a ainsi participé à son premier test en Formule 1 à Bahreïn en octobre 2020 dans une monoplace Renault. Il a ensuite pris part aux tests de jeunes pilotes à Abou Dhabi fin 2021 sous les couleurs d’Alpine, avant d’être nommé pilote de réserve pour la saison 2022.
Une arrivée rocambolesque chez McLaren pour débuter en F1
Mais Piastri ne roulera pas pour l’écurie française. Annoncé comme nouveau pilote Alpine pour la saison prochaine, le 1er août, après le départ surprise de Fernando Alonso, l’Australien a démenti dans la foulée dans un message plutôt cinglant : « D’après ce que je comprends, Alpine a, sans mon accord, diffusé un communiqué de presse en fin d’après-midi, affirmant que j’allais piloter pour eux l’année prochaine. C’est faux et je n’ai pas signé de contrat avec Alpine pour 2023. Je ne serai pas pilote pour Alpine l’an prochain. » Un camouflet pour l’écurie française.
I understand that, without my agreement, Alpine F1 have put out a press release late this afternoon that I am driving for them next year. This is wrong and I have not signed a contract with Alpine for 2023. I will not be driving for Alpine next year.
— Oscar Piastri (@OscarPiastri) August 2, 2022
Le 2 septembre, soit un mois après, la Fédération internationale (FIA) validait le contrat détenu par l’équipe McLaren pour les saisons 2023 et 2024, aux dépens de celui d’Alpine. Le bureau de reconnaissance des contrats de la F1 a donc ouvert la voie à l’annonce officielle de l’équipe britannique : « Oscar est l’un des talents les plus prometteurs », s’est réjoui Zack Brown, le patron de McLaren dans le communiqué. « L’équipe a une longue tradition de donner une chance aux jeunes talents, et je suis impatient de travailler dur aux côtés de Lando pour pousser l’équipe vers l’avant de la grille », s’est félicité pour sa part le pilote.
Managé par l’ancien pilote Mark Webber
Le jeune Australien s’est bien entouré sur le chemin menant vers la Formule 1. En 2020, il a rejoint l’agence Jam Sports Management, créée notamment par son compatriote Mark Webber, pilote F1 entre 2002 et 2013 (215 courses et 9 victoires). Depuis deux ans, il accompagne Oscar Piastri sur le plan sportif mais aussi en dehors du circuit, pour défendre ses intérêts. Il a occupé une place centrale dans les négociations autour de l’arrivée du champion de F2 dans la catégorie reine chez McLaren.
« C’est l’un des trois meilleurs pilotes juniors dans le monde », déclarait l’ancien pilote Red Bull à propos de son protégé au site Wide World of Sports (article en anglais) en juillet 2021. « Nous savons qu’il est bon, mais il a montré qu’il est juste imperméable à la pression, il a été capable d’être performant quand il le fallait chaque week-end. » De quoi créer une grosse attente avant ses débuts dans la catégorie reine.
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