Pas de Tour de France 2022 pour Julian Alaphilippe

La raison l’a finalement emporté sur l’envie. Si Julian Alaphilippe avait certainement à coeur de briller devant son public sur les routes du Tour de France, son corps l’a rappelé à la réalité. Celle d’un coureur meurtri par des blessures sévères qui n’aurait certainement pas supporté trois semaines de course à haute intensité. Le coureur de la Quick-Step Alpha Vynil s’est donc résolu, lundi 27 juin, à laisser sa place dans le collectif belge, dévoilé à quatre jours du départ. 

Le loup Alaphilippe n’est pas le seul a être resté sur le carreau au sein du « wolfpack » puisque Florian Sénéchal, tout récent champion de France, et Mark Cavendish, co-détenteur du record de victoires d’étapes sur le Tour (34), ne sont que premiers réservistes dans cette liste où la formation belge s’est voulue raisonnable pour expliquer la non sélection de son champion du monde en titre.

« Nous avons décidé de lui donner plus de temps pour récupérer et reconstruire sa condition, afin qu’il puisse être à 100% pour la deuxième partie de la saison« , indique le communiqué de la formation belge. Le coureur français affirme que « manquer une autre occasion de porter mon beau maillot arc-en-ciel dans mon pays d’origine est très triste pour moi », mais comprend la décision : « Moi aussi je ne veux pas être au départ si je ne peux pas être à mon meilleur niveau. » Cette absence entérine de triste manière une année en demi-teinte pour le porteur du maillot arc-en-ciel… 

En sport comme ailleurs, le plus dur ce n’est pas d’arriver au sommet, c’est de s’y maintenir. Julian Alaphilippe l’a expérimenté cette année. S’il avait quitté 2021 avec un titre de champion du monde, son deuxième, au terme d’une course à la « Alaph' », explosive et audacieuse, il est quelque peu rentré dans le rang en 2022. Tout est relatif pour un champion de cette trempe et il serait bien trop hâtif de parler de déclin. Ses résultats sont restés très honorables mais, malgré le maillot irisé qui transcende son détenteur, les victoires se sont faites rares. 

« Je me rends compte que c’est une année vraiment pourrie sportivement », avouait-il sans faux semblant à Franceinfo: sport juste avant les championnats de France. « Personnellement, je n’ai pas pris beaucoup de plaisir sur le vélo, et je n’ai pas beaucoup de résultats non plus. Cette année, ma victoire sur le Tour du Pays-Basque est presque anecdotique en comparaison avec mes performances sur les dernières saisons ».

La deuxième place, derrière Nairo Quintana, sur le Tour de la Provence, avait pourtant lancé son année sur des bases encourageantes. Pour sa première course de la saison, le Français, désormais âgé de 30 ans, prouvait que les jambes n’étaient pas ankylosées. Mais ce sont les Strade Bianche, en Italie, qui donneront le « la » de sa saison quelques semaines plus tard : mis au sol par les bourrasques de vent et la chute d’un coureur, Alaphilippe parviendra à remonter sur le vélo mais, perclus de douleurs au dos, il terminera à une anonyme 58e place. 

Hors du coup lors du Tirreno-Adriatico, « Alaph' » fait ensuite l’impasse sur Milan-San Remo et le Tour des Flandres, victime d’une mauvaise bronchite. Le mois d’avril marque enfin une embellie pour le Saint-Amandois. ll remporte sa première victoire d’étape de la saison au Tour du Pays basque et reprend confiance. Cela tombe bien puisque se profilent les classiques ardenaises et son grand objectif déclaré de la saison : Liège-Bastogne-Liège. Sa quatrième place sur la Flèche wallonne est, en ce sens, encourageante même si elle peut être regardée comme un déception pour le triple vainqueur de l’épreuve. Mais le véritable rendez-vous a lieu quelques jours plus tard. À Liège. 

Hélas, encore une fois, ce « monument » va se refuser à lui. De façon brutale. À 60 kilomètres de l’arrivée, le double champion du monde est pris dans une chute et se retrouve projeté dans le bas-côté. Le bilan est sans appel : hémopneumothorax, deux côtes cassées et fracture d’une omoplate. Dès lors le contre-la-montre est engagé. Pas de machine profilée ou de casque aérodynamique cette fois, il s’agit juste de battre le chrono pour être rétabli à temps pour la grande échéance du Tour de France…

Depuis 2019 et ses 14 jours en jaune, le Français a tissé un lien extrêmement fort avec la Grande Boucle et ses spectateurs. Si la victoire finale, un temps envisagée par certains, n’est plus qu’une chimère, le voir dynamiter les étapes et irradier la course de son panache restaient, en revanche, tout à fait envisageable.

À force de volonté et de séances de kiné, Alaphilippe était au départ des championnats de France sur route dimanche. En soi, c’était déjà un exploit. Mieux même, le Français ne s’est pas contenté de faire de la figuration et a grandement participé au sacre de son coéquipier Florian Sénéchal. 


Au soir de l’épreuve, son manager Franck Alaphilippe se voulait même un tant soit peu optimiste. « Il a l’air satisfait de son état de forme » déclarait-il ainsi à Eurosport, ouvrant ainsi la porte à une possible participation. La Quick-Step Alpha Vynil, qui a jugé son coureur trop juste physiquement pour espérer qu’il y joue un rôle majeur, vient de la fermer à double Tour. 

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