La grande fête annuelle du mois de juillet est de retour. La 109e édition de Tour de France s’élancera depuis Copenhague, au Danemark, vendredi 1er juillet. Double tenant du titre, le Slovène Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) fait figure d’immense favori, mais devra se méfier de son compatriote Primoz Roglic (Jumbo-Visma).
Chez les Français, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) et Romain Bardet (Team DSM) retrouvent la Grande Boucle après leurs absences l’an dernier. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le Tour de France 2022.
Le Danemark a enfin son grand départ
Le Tour de France s’élancera de Copenhague avec un an de retard. Le départ y était prévu initialement en 2021, mais le Danemark a dû demander un report, pour des problèmes de sécurité. Au même moment, l’été dernier, le stade Parken de Copenhague recevait en effet quatre rencontres de l’Euro masculin de football, lui-même décalé d’un an à cause du Covid-19.
Le Danemark est le dixième pays à accueillir le départ du Tour de France. Jamais la Grande Boucle ne s’est rendue autant au nord. Au programme, trois étapes : un contre-la-montre de 13 kilomètres et deux étapes en ligne où le vent devrait jouer un rôle prépondérant.
Le pays de la reine Marguerite II sera la quatrième nation la plus représentée avec dix coureurs au départ (à égalité avec les Pays-Bas et l’Espagne, derrière la France, la Belgique et l’Italie) parmi lesquels Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), Mads Pedersen (Trek-Segafredo), Kasper Asgreen (Quick-Step Alpha Vinyl) ou Jakob Fuglsang (Israel-Premier Tech).
Les favoris : qui peut bousculer Tadej Pogacar ?
On ne prend pas beaucoup de risques en assurant que le favori de ce Tour de France 2022 s’appelle Tadej Pogacar. Depuis sa victoire surprise en 2020, actée lors de l’avant-dernière étape, le Slovène n’a pas d’égal sur la Grande Boucle. L’année dernière, il s’est imposé avec plus de cinq minutes d’avance sur son dauphin, le Danois Jonas Vingegaard.
Déjà vainqueur cette saison de l’UAE Tour, des Strade Bianche, de Tirreno-Adriatico et du Tour de Slovénie, il apparaît comme l’épouvantail de cette 109e édition. Avec un troisième succès, il égalerait le Français Louison Bobet, l’Américain Greg LeMond et le Belge Philippe Thys au palmarès de l’épreuve.
Comme d’habitude, son premier rival est son compatriote de l’équipe Jumbo-Visma, Primoz Roglic. Deuxième en 2020, le triple vainqueur de la Vuelta a abandonné l’année dernière après la huitième étape à cause des séquelles d’une lourde chute subie lors de la première semaine. Vainqueur cette année de Paris-Nice et du Critérium du Dauphiné, il peut compter sur une équipe néerlandaise particulièrement dense (Sepp Kuss, Jonas Vingegaard, Steven Kruijswijk, Wout van Aert, Christophe Laporte).
Derrière, la course pour le podium sera ouverte. Outre Vingegaard, avant tout lieutenant de Roglic, il faudra compter avec Aleksandr Vlasov (Bora-hansgrohe). Le Russe a remporté le Tour de Romandie avant de quitter le Tour de Suisse à cause du Covid-19, alors qu’il portait le maillot jaune. L’équipe Ineos Grenadiers présente, elle, plusieurs cordes à son arc : le vainqueur du Tour du Pays basque, Daniel Martinez, Adam Yates et surtout le vainqueur du Tour 2018 et plus récemment du Tour de Suisse, Geraint Thomas. A moins que des Tricolores ne s’invitent à la fête.
Les Français à suivre
Alaphilippe absent, ils seront 32 Français au départ. Pour le classement général, la meilleure carte se nomme David Gaudu. Le grimpeur de la Groupama-FDJ sera certainement le leader de son équipe, alors que Thibaut Pinot devrait plutôt viser des victoires d’étape. Gaudu est passé à côté de sa dernière course, le Critérium du Dauphiné, où il a vécu un « jour sans », lors de la dernière étape, terminant finalement 17e au général.
Deux ans après leur dernière apparition, Thibaut Pinot et Romain Bardet (Team DSM) retrouvent en même temps les routes du Tour de France. Le premier garde de mauvais souvenirs de la Grande boucle. Il a abandonné en 2019 à deux jours de l’arrivée à Paris alors qu’il était à la bagarre pour la victoire finale. En 2020, il a chuté dès le départ à Nice et a traîné sa peine pendant trois semaines, avec une 29e place au classement général. Sa blessure au dos l’a ensuite affaibli pendant plus d’un an.
La présence de Romain Bardet sur les routes du Tour a été décidée début juin après son abandon difficile sur le Tour d’Italie. Touché par un virus, l’Auvergnat avait clairement les jambes pour disputer le podium, voire le maillot rose. Guillaume Martin entend aussi rebondir après sa décevante 14e place au général du Giro alors que Florian Senechal va étrenner son maillot bleu-blanc-rouge.
Les étapes où le Tour peut se perdre
Le début du Tour de France sera encore plus nerveux qu’à l’accoutumée puisque la première semaine propose deux étapes dangereuses pour les prétendants à la victoire finale. Dès le samedi 2 juillet, le peloton devra se méfier des risques de bordures lors de la traversée du Grand Belt pendant 18 kilomètres pour rejoindre Nyborg, ville d’arrivée. Sur le pont situé à plus de 250 mètres de hauteur, le directeur du Tour, Christian Prudhomme, évoque « une forte probabilité de batailler au milieu des rafales ».
Quatre jours plus tard, et après un voyage pour rejoindre le continent depuis le Danemark, les coureurs devront de nouveau se tenir sur leurs gardes. La cinquième étape entre Lille et Arenberg Porte du Hainaut, mercredi 6 juillet, proposera 11 secteurs pavés inédits, soit 19,4 km tortueux que les organismes devront encaisser, tout en évitant les mauvaises chutes.
Les étapes où le Tour peut se gagner
Après une première arrivée au sommet, à la Super Planche des Belles Filles, lors de la septième étape, et deux étapes de montagne lors des neuvième et dixième étapes, le peloton fera face à un terrible enchaînement.
Pour la onzième étape, le mercredi 13 juillet, les favoris s’écharperont entre Albertville et le col du Granon (hors catégorie, 11,3 km à 9,2%) en passant par le col du Télégraphe (1re catégorie, 11,9 km à 7,1%) et du Galibier (hors catégorie, 17,7 km à 6,9%). Rebelote le lendemain entre Briançon et l’Alpe-d’Huez, copie conforme de la 18e étape du Tour 1986. Au programme : un autre versant du col du Galibier (hors catégorie, 23 km à 5,1%), le col de la Croix de fer (29 km à 5,2%) puis l’Alpe-d’Huez (hors catégorie, 13,8 km à 8,1%).
Dans les Pyrénées, l’étape reine, la 18e, se tiendra entre Lourdes et Hautacam, le jeudi 21 juillet. Assez courte (143 km), il s’agira de la dernière étape de montagne du parcours. Mais le tracé réserve deux grosses difficultés : le col d’Aubisque (hors catégorie, 16,4 km à 7,1%) et Hautacam (hors catégorie, 13,6 km à 7,8%) en passant par le col de Spandelles (1re catégorie, 10,3 km à 8,3%). Avant l’arrivée à Paris, il faudra gérer un contre-la-montre entre Lacapelle-Marival et Rocamadour (40,7 km), lors de l’avant-dernière étape.
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.