La troisième journée des championnats du monde a été marquée par le 100 m féminin, où la Jamaïque a réalisé un triplé, dimanche 17 juillet à Eugene, dans l’Oregon. Shelly-Ann Fraser-Pryce a remporté l’or devant Shericka Jackson et Elaine Thompson-Herah.
Le Français Wilfried Happio a, lui, pris rendez-vous pour la finale du 400 m haies en battant son record personnel. Sur le 110 m haies, aucun des trois Français engagés ne s’est qualifié pour la finale. En saut à la perche, la championne olympique Katie Nageotte a confirmé son statut de leader. Retour sur les temps forts de la nuit.
Rendez-vous en finale du 400 m haies pour Happio
Wilfried Happio s’est qualifié pour la finale du 400 m haies en battant son record personnel en 48″14, en demi-finale. Le Français a seulement été devancé dans sa course par le champion olympique et recordman du monde norvégien Karsten Warholm (48″00), apparemment remis de sa blessure aux ischio-jambiers contractée début juin.
Happio, demi-finaliste olympique l’été dernier à Tokyo, avait déjà battu son record personnel fin juin aux championnats de France (48″57), une marque désormais améliorée de plus d’une seconde en 2022. La course disputée à Caen avait été marquée par son agression quand, à quelques minutes du départ, il avait été frappé au visage. Avec ce nouveau record personnel, il devient par ailleurs le deuxième meilleur performeur français de l’histoire après Stéphane Diagana (47 »37). En finale mardi 19 juillet, il retrouvera tous les favoris de la discipline, avec Warholm, mais aussi l’Américain Rai Benjamin et le Brésilien Alison dos Santos.
Fraser-Pryce, un cinquième titre historique sur le 100 m
Shelly-Ann Fraser-Pryce a remporté, à 35 ans, un cinquième titre de championne du monde du 100 m, un record. Fraser-Pryce s’est imposée en 10″67 pour devancer ses compatriotes Shericka Jackson (10″73) et Elaine Thompson-Herah, la championne olympique en titre (10″81).
La longévité de Fraser-Pryce, surnommée « Pocket Rocket » (la fusée de poche), est exceptionnelle. Déjà sacrée sur la distance aux Mondiaux en 2009, 2013, 2015 et 2019, elle est également double championne olympique en 2008 et 2012. La sprinteuse remporte ainsi sa 12e médaille aux championnats du monde, la 10e en or, faisant d’elle la quatrième athlète la plus médaillée de l’histoire de la compétition, derrière l’Américaine Allyson Felix (19 médailles), et ses deux compatriotes Usain Bolt (14) et Merlene Ottey (14).
Pas de Français en finale du 110 haies, l‘Américain Holloway conserve l’or
Aucun des trois Français engagés sur 110 m haies, Pascal Martinot-Lagarde, Sasha Zhoya et Just Kwaou-Mathey, ne s’est qualifié pour la finale des Mondiaux. Les 13″40 de Martinot-Lagarde, quatrième de sa demi-finale, ont été insuffisantes. Sa course contre-la-montre pour retrouver la forme à temps n’aura pas payé cette fois. « J’avais récupéré mes jambes, c’était le jour et la nuit par rapport à hier. Tout allait bien mais il m’a manqué des séances ‘spé’ [en condition de course]. Ma seule en conditions réelles a eu lieu il y a cinq jours. Mon parcours de toute façon va être facile à digérer, j’ai subi des échecs bien plus impactants », a-t-il estimé.
Vraie déception, par ailleurs, pour Zhoya (20 ans), la jeune pépite de l’athlétisme français à la progression fulgurante. Il a en effet coupé la ligne d’arrivée en cinquième position de sa demi-finale, en 13″47, au bout d’une course heurtée. A trois dixièmes de son record personnel établi aux championnats de France fin juin à Caen. Celui qui est passé le plus proche de la finale est finalement Just Kwaou-Mathey. Avec 13″25, il a amélioré son record personnel de deux centièmes mais n’a terminé pour autant que cinquième de sa demi-finale.
L’Américain Grant Holloway a, pour sa part, conservé l’or mondial du 110 m haies (13″03) au bout d’une course privée à la dernière minute de deux des favoris au titre : le champion olympique en titre, le Jamaïcain Hansle Parchment, blessé à même la piste, et l’Américain Devon Allen, disqualifié pour un faux départ à un millième de seconde. L‘Américain, Trey Cunningham (13″08), s’est offert l’argent et l’inattendu Espagnol Asier Martinez complète le podium avec sa médaille de bronze (13″17).
Après l’or olympique, l’or mondial pour Katie Nageotte à la perche
La championne olympique en titre, Katie Nageotte, a devancé Sandi Morris pour un doublé américain sur le saut à la perche. À 31 ans, elle a renversé le concours avec un saut à 4,85 m réussi dès le premier essai, la meilleure performance mondiale de l’année, suffisante pour battre sa compatriote qui a franchi la même barre mais au deuxième essai. L’Australienne Nina Kennedy s’est emparé de la médaille de bronze avec une barre franchie à 4,80 m.
Chez les Tricolores, c’est une désillusion pour Margot Chevrier dans cette finale du saut à la perche. La Française, qui avait fait l’impasse à 4,30 mètres, a échoué à trois reprises à franchir la barre des 4,45 mètres. Autre Française engagée, Ninon Chapelle n’est pas parvenue à franchir la barre des 4,60 mètres en finale. L’athlète de 27 ans termine ainsi onzième de ce concours.
Ryan Crouser mène un triplé américain au lancer du poids
Le champion olympique et recordman du monde du lancer du poids, Ryan Crouser, a mené un triplé américain, devant Joe Kovacs et Josh Awotunde. Crouser a réussi au cinquième essai un lancer à 22,94 m, le 10e meilleur de l’histoire, le meilleur jamais réussi aux Mondiaux, après avoir été mis sous pression par Kovacs (22,89 m), qui avait été sacré champion du monde en 2015 puis en 2019 lors d’un concours historique où il avait devancé Crouser d’un centimètre seulement. Awotunde a lancé à 22,29 m.
C’est le premier titre mondial pour Crouser, qui complète, à 29 ans, son palmarès comptant déjà deux médailles d’or olympiques (2016 et 2021) ainsi que le record du monde (23,37 m). Les Etats-Unis réussissent ainsi un nouveau « sweep » (triplé) lors de leurs Mondiaux à domicile après celui du 100 m hommes samedi (Kerley devant Bracy et Bromell).
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