Cinquante ans après les Jeux olympiques de 1972, Munich est de nouveau sur le devant de la scène. Pour la deuxième édition de ces Championnats sportifs européens (du 11 au 21 août), après celle organisée conjointement par Glasgow et Berlin en 2018, le Vieux Continent n’a pas boudé l’évènement. Et malgré la proximité de nombreuses compétitions internationales comme les Mondiaux d’athlétisme à Eugene, il a délégué quelques-uns de ses plus illustres représentants. Tour d’horizon de ceux qui peuvent être les stars de ces championnats.
Athlétisme/Saut à la perche : Armand Duplantis
Depuis la retraite d’Usain Bolt, le Suédois est la nouvelle locomotive de l’athlé. Une locomotive qui efface les records du monde avec une régularité et une ponctualité qui ferait pâlir d’envie n’importe quel usager d’une certaine société ferroviaire française. Le tout avec une apparente facilité qui en dit long sur sa marge de manœuvre et un sourire quasi inamovible sur son visage juvénile. À 22 ans, le Scandinave plane à des hauteurs où il est le seul à pouvoir respirer. Sous lui, la concurrence s’asphyxie, comme ce fut encore le cas aux Mondiaux de Eugene où Duplantis s’est élevé à 6,21m, nouveau record du monde à la clé. À Munich, « Mondo » pourrait bien encore franchir des limites qui semblent défier la loi de la gravité.
Athlétisme/Décathlon : Kevin Mayer
On récupère plus vite après une victoire. Kevin Mayer, qui avait initialement prévu de faire l’impasse sur ces championnats d’Europe, a finalement changé d’avis. Galvanisé par son titre mondial dans l’Oregon, le Français sera encore l’homme à battre, et plutôt dix fois q’une. « Il s’avère que, dès le deuxième jour après mon titre, les jambes étaient plutôt bonnes », déclarait ainsi le Tricolore en conférence de presse. « J’ai ma chance pour être champion d’Europe, je la saisis ». Sans la présence de son plus dangereux rival, le Canadien Damian Warner, le gladiateur français sera le favori pour triompher dans l’arène munichoise.
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— Kevin MAYER (@mayer_deca) July 31, 2022
Athlétisme/Saut en longueur : Malaika Mihambo
Son nom franchit rarement les frontières d’Outre-Rhin. En revanche, il franchit des distances impressionnantes sur les sautoirs. Championne olympique à Tokyo, elle est également championne d’Europe en titre et double championne du monde à Doha et Eugene. Autant dire que Malaika Mihambo survole sa discipline et que, portée par son public, l’Allemande devrait encore décoller très loin à Munich. De là à l’imaginer améliorer son record personnel, situé à 7,30m ? Celle qui a été élue sportive de l’année de 2019 à 2021 dans son pays le mériterait bien. Pour que son nom dépasse, enfin, les sphères de la planche d’appel.
Cyclisme sur piste : Laura Kenny
Cela fait 13 ans qu’elle tourne autour d’un anneau et elle ne s’en lasse toujours pas. Laura Kenny, athlète britannique la plus titrée de l’histoire aux Jeux olympiques (cinq médailles d’or), a toujours la flamme. À 30 ans, l’Anglaise en a encore sous la pédale, et ce malgré une opération chirurgicale en début d’année, conséquence d’une grossesse extra-utérine. Mariée au multi-médaillé Jason Kenny, elle a été nommée, avec son mari, Commander de l’ordre de l’Empire britannique, l’une des plus hautes distinctions du pays. Rayonnante lors des récents Jeux du Commonwealth, celle qui possède également sept titres mondiaux sera encore la principale force d’attraction dans la centrifugeuse de Munich.
️Introducing Sir Jason Kenny Dame Laura Kenny
With 12 Olympic Gold Medals between them, Jason and Laura are the most successful male and female British athletes in history. pic.twitter.com/9qOl0BjDOX
— The Royal Family (@RoyalFamily) May 17, 2022
Cyclisme/VTT : Pauline Ferrand-Prévot
Le couteau suisse du cyclisme féminin tricolore est-il de nouveau aiguisé ? Après une décevante 10e place aux Jeux de Tokyo, la Française dit s’être réinventée, notamment dans ses méthodes d’entraînement, pour aborder, à 30 ans, cette deuxième partie de carrière avec la même ambition et, l’espère-t-elle, les mêmes succès. Elle espère surtout toucher l’or à nouveau. En 2015, elle avait réussi l’exploit historique de devenir la première athlète, hommes et femmes confondus, à détenir trois titres mondiaux sur route, en cyclo-cross et en VTT cross-country. Sept ans plus tard, « PFP » n’est toujours pas rassasiée.
Triathlon : Dorian Coninx
Dorian Coninx, le facteur X. À 28 ans, le triathlète français sera le leader naturel du relais mixte français qui fait figure de grand favori pour la médaille d’or. Avec lui, Cassandre Beaugrand et Leonie Periault ont décroché la médaille de bronze lors des derniers Jeux olympiques à Tokyo. Face à une concurrence moindre, ils ne devront donc pas se rater et compteront sur Coninx, champion d’Europe et du monde junior en 2013, pour remporter une épreuve où les quatre relayeurs devront tour à tour avaler 300 m de nage, 6,8 km de vélo et 2 km de course à pied.
Escalade : Janja Garnbret
Elle n’est pas aussi connue que le basketteur Luka Doncic ou le cycliste Tadej Pogacar mais, dans sa spécialité, Janja Garnbret est encore l’illustration parfaite qu’un petit pays comme la Slovénie peut produire des génies du sport. Sur un mur d’escalade, la jeune femme de 23 ans vole là où les autres s’accrochent désespérément. Aérienne, elle ne paraît pas être soumise aux lois de la pesanteur dans les épreuves de bloc ou de difficulté, ses deux domaines de prédilection.
Janja Garnbret. Son nom est gravé dans l’histoire du sport.
La Slovène est devenue à #Tokyo la toute 1ère championne olympique d’escalade. Désormais prête pour gravir la Tour Eiffel ? ♀️@Paris2024 I @ifsclimbing pic.twitter.com/axv9RvwmQ6
— Jeux Olympiques (@jeuxolympiques) August 18, 2021
Le phénomène était toutefois annoncé : à 16 ans, pour sa première participation à une épreuve de coupe du monde, elle se classait deuxième ! La suite était cousue de fil d’or : six fois championne du monde, Garnbret est devenue, lors des JO de Tokyo où l’escalade figurait pour la première fois au programme, la première championne olympique de l’histoire. Si le plus dur n’est pas d’arriver au sommet mais de s’y maintenir, on ne voit pas qui pourrait l’en déloger.
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