dénonçant la "psychose" autour du Covid-19, des équipes veulent "resserrer la vis" et pointent l'attitude de certains spectateurs

La scène était pour le moins inhabituelle, dimanche soir, sur la Grande Boucle : un soigneur d’une équipe attendait de se faire tester au Covid-19. Il secoue alors la tête, avant de chuchoter « J’ai très peur des résultats« . Finalement, les coureurs du Tour de France ont tous passé un test de détection du covid qui a donné un résultat négatif pour l’ensemble du peloton, a annoncé lundi l’Union cycliste internationale. 

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Au coeur de l’attention, dimanche 10 juillet 2022, cette tente blanche posée au bord d’une petite rivière, sur une route de montagne. À peine l’étape terminée, les coureurs transpirant passent les uns après les autres pour se faire tester au Covid-19, après des abandons dûs au virus, et avant une journée de repos en Haute-Savoie. Un coton-tige de plus, certes, mais surtout une colère qui monte, comme l’explique Cyril Lemoine, de l’équipe B&B Hôtels. « Il y a un peu un ras-le-bol de tout ça, parce qu’il n’y a que nous qui faisons l’effort. Et à côté, tout le monde n’a pas de masque. Maintenant, on est tellement dans la psychose qu’on se dit qu’on va choper le Covid et du jour au lendemain, le Tour, c’est fini. Moi, j’ai quand même un patron, un sponsor derrière… Il y a beaucoup d’enjeux« , dénonce-t-il. 

Signe de la nervosité générale, chaque journaliste qui tente de s’approcher de la tente Covid est repoussé par les forces de l’ordre. Une nervosité partagée par Benoît Cosnefroy, coureur chez AG2R-Citroën : « On en a tous marre. Je ne suis pas sûr que resserrer encore plus la bulle sanitaire soit bénéfique. On voit qu’il y avait quasiment plus de contraintes autour de nous. Et si on est les seuls à vivre vraiment en autarcie, ce serait sûrement moins agréable à vivre également. »

Alors faut-il renforcer les mesures sanitaires sur le Tour de France ? Sur franceinfo, Cédric Vasseur, manager de Cofidis, qui a perdu Guillaume Martin, positif au Covid-19, assure que « ce n’est pas l’esprit » de la compétition. « Il y a une épée de Damoclès sur notre tête. Tous les coureurs, tous les membres du staff avaient été contrôlés avant le départ à Copenhague. En tout cas, on a encore renforcé les mesures. On essaie, dans la mesure du possible, de permettre à nos coureurs d’être seuls dans leur chambre. Mais quand on voit l’évolution de l’épidémie à l’extérieur du Tour de France, on est quand même en droit d’avoir quelques craintes », dénonce l’ancien cycliste.

Avant de reprendre : « Il ne faut pas tomber non plus dans la psychose. On peut avoir le nez bouché, on peut avoir mal à la gorge et ne pas avoir le Covid-19. Si vous prenez le train ou l’avion aujourd’hui, vous allez vous apercevoir que personne autour de vous ne porte le masque. »

« Les supporters qui aiment le cyclisme, qui aiment le Tour de France vont peut-être devoir prendre un peu plus de mesures. Ce qu’ils veulent avant tout, c’est que le Tour de France continue sa route, qu’il arrive à Paris et qu’on ait un beau spectacle. »

Cédric Vasseur

à franceinfo

« Donc peut-être que ça passe par certaines mesures un peu plus restrictives, assure Cédric Vasseur. En tout cas, c’est aux organisateurs du Tour de France de prendre la décision. L’accès au paddock est quand même réglementé. Certains pensent qu’il ne l’est pas suffisamment. On ne peut pas non plus vivre dans un paddock complètement fermé. Ce n’est pas l’esprit du Tour de France. Ce qu’il faut, c’est simplement faire en sorte que la contamination soit la moins risquée possible.« 

La faute, donc, aux spectateurs, très nombreux sur les bords des routes ? Pas tous, rétorque-t-on dans le peloton. Mais certains amateurs un peu trop démonstratifs chez qui le masque a été abandonné. Lunettes et casquette, Christophe a tout pour se protéger du soleil, mais rien contre le Covid, comme tout le monde pas de masque au bord de la route. « C’est vrai que ça peut freiner un petit peu d’avoir des masques. Ça contraint un peu les personnes. C’est pas trop dans l’esprit du Tour, la liberté, etc« , défend-il.

Et cela n’empêche pas André de tenter de s’approcher au maximum des coureurs : « On est sur la ligne d’arrivée ! Là, on vient de loin quand même pour voir. Et on voudrait quand même les voir d’assez près. On est dans un contexte festif, d’été, en plein air. On voit mal quand même les gens porter le masque« , assure-t-il.

Une désinvolture qui tranche nettement avec la tension qui règne au sein des équipes, qui, à l’image de la formation TotalEnergies de Jean-René Bernaudeau; réclament que l' »on resserre la vis rapidement« . Car, malgré les tests négatifs, ce que tout le monde redoute, c’est une hécatombe parmi les coureurs.

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