Son parcours entrera probablement dans l’histoire. Le marathon des Jeux olympiques de Paris 2024, qui se déroulera les 10 et 11 août 2024, suivra un tracé Paris-Versailles en aller-retour, a annoncé le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo), mercredi 5 octobre. « Ce parcours inédit sera spectaculaire et exigeant », s’est réjoui le Cojo. « On va raccrocher l’histoire sportive à une partie de l’histoire de France », ajoute Alain Blondel, concepteur d’un parcours qui va visiter les plus fameux monuments de Paris et de sa banlieue ouest.
Le départ sera donné depuis l’Hôtel de ville de Paris pour un début de parcours au cœur des plus beaux monuments de la capitale. Les marathoniens passeront par la rue de Rivoli, puis par celle du Louvre pour arriver à la place de la Bourse puis faire le tour de l’Opéra Garnier. Il leur faudra ensuite prendre la rue de la Paix pour arriver place Vendôme, avant de traverser le Louvre au niveau du Carrousel et de sa Pyramide. Les 160 athlètes au départ (80 hommes, 80 femmes) emprunteront ensuite les quais de Seine, passeront sous le pont de la Concorde ainsi que sous le pont de l’Alma, et rejoindront le Trocadéro par le haut avec une première vue sur la tour Eiffel. Le tracé les enverra à Boulogne-Billancourt, après avoir passé la porte de Saint-Cloud. Une fois passés le pont et la mairie de Sèvres, cela va se complexifier.
Une ascension de 4 km dans Ville-d’Avray amènera les coureurs à 183 mètres d’altitude, soit le point le plus haut de la course, avant de les faire redescendre sur 1 km environ pour arriver au château de Versailles. A ce point historique, et après 23 km de course, les marathoniens prendront l’avenue de Paris, avec le château en arrière-plan.
De là, il faudra traverser les villes de Viroflay et de Chaville. Une difficulté supplémentaire attend ensuite les athlètes : pendant 900 mètres, les concurrents se frotteront à l’ascension du Pavé des gardes, avec une pente à 13,5 % au maximum. Au niveau du 30e kilomètre, les athlètes attaqueront la descente, « avec un passage très délicat à 13,4 % pour arriver à Issy-les-Moulineaux au 32e kilomètre », indique Alain Blondel, le manager athlétisme et para-athlétisme au sein de Paris 2024 et à l’origine du tracé.
Sur les 10 km restants, les athlètes reprendront la direction de la Dame de fer, avant de rejoindre l’avenue du Bourdonnay, l’avenue de Breteuil, puis le rond point de l’avenue de Breteuil, avant d’entamer la dernière ligne droite de ce parcours en direction des Invalides. L’arrivée se fera par le sud au niveau de l’esplanade des Invalides, devant 7 000 à 7500 spectateurs.
« La gestion stratégique et technique de ce parcours va être un défi complètement différent de ce que les athlètes et les entraîneurs connaissent actuellement. On va leur proposer une difficulté à laquelle ils n’ont jamais été confrontés. »
Alain Blondel, manager athlétisme et para-athlétisme au sein de Paris 2024à franceinfo: sport
« C’est un parcours que l’on assume complètement, ajoute Alain Blondel. On est sorti du contexte classique du marathon avec un chrono et un record du monde. Le champion et la championne olympiques ne seront peut-être pas les plus rapides mais ils seront les plus forts car il y aura des enchaînements très délicats et ça va être un défi de s’y préparer. »
Ce parcours a été notamment salué par Paula Radcliffe, détentrice du record du monde féminin entre 2003 et 2019 : « Avec son profil inédit, le marathon de Paris 2024 représente un très beau défi sportif pour les athlètes, dans un cadre somptueux. Cette course, plus incertaine que jamais, promet d’être mythique. » Un parcours « mythique » auquel le grand public pourra lui aussi s’essayer à travers le marathon pour tous, accessible à l’ensemble du grand public, et s’adressant aux personnes valides et en situation de handicap.
« Je pense que ce parcours va entrer dans l’histoire des JO », assure Alain Blondel, à l’origine d’un tracé qui n’a pas été choisi au hasard. « On voulait un parcours avec quelque chose en plus, qui raconte une histoire, et qui ait du sens », commente Aurélie Merle, directrice des compétitions sportives au sein de Paris 2024.
C’est dans cette optique que les organisateurs sont allés chercher leur inspiration dans l’histoire de France. « Le parcours s’inspire d’un des éléments fondateurs de notre histoire, qui est la marche des femmes, qui a eu lieu les 5 et 6 octobre 1789 », explique Aurélie Merle. Ces jours-là, des marchandes, commerçantes et ouvrières des faubourgs populaires se rassemblent devant l’Hôtel de Ville à Paris pour réclamer du pain, alors qu’une disette touche la capitale. Entre 6 000 et 7 000 Parisiennes, rejointes par des hommes, traversent Paris, pour se rendre à Versailles afin de réclamer au roi du pain et des réformes, et le pousser à rejoindre Paris. Ce jour-là, Louis XVI accepte de ratifier la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen. Les 5 et 6 octobre 1789 font ainsi partie des « grandes journées » de la Révolution française.
« Cette marche révolutionnaire, populaire et féministe, rejoint la vision de Paris 2024, où nous voulons des Jeux révolutionnaires. »
Aurélie Merle, directrice des compétitions sportives au sein de Paris 2024à franceinfo: sport
« Mettre les femmes à l’honneur fait partie de l’ADN de Paris 2024 depuis le début, notamment de part notre emblème (la Marianne), ou par l’organisation des premiers Jeux paritaires de l’histoire », poursuit Aurélie Merle. D’ailleurs, dans cette même logique, les organisateurs ont décidé, avec l’accord de World Athletics (la Fédération internationale d’athlétisme), que le marathon féminin, au programme olympique depuis 1984, clôture les épreuves d’athlétisme le dernier dimanche des Jeux. L’ultime podium des JO, lors de la cérémonie de clôture, sera donc en l’honneur des marathoniennes, une première.
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