Avec Fall, Samba-Mayela, Lavillenie et Mayer, la sélection tricolore pour les Mondiaux d'Eugene dévoilée

Le mot d’ordre était de former une équipe « compétitive ». Ils seront 28 athlètes à s’envoler pour les Etats-Unis pour disputer les championnats du monde d’athlétisme à Eugene, du 15 au 24 juillet. C’est douze de moins que lors des derniers championnats du monde à Doha, en 2019. “Sur ces championnats du monde, on a eu l’ambition d’envoyer une équipe très compétitive, peut-être un peu resserrée mais avec beaucoup d’exigence, avec des athlètes qui ont le potentiel pour faire un top 16 le jour de leur épreuve”, soulignait en préambule Romain Barras, directeur de la haute performance. 

Dans la liste figurent les athlètes qui se sont classés dans le top 5 aux JO de Tokyo l’été dernier, ceux ayant réussi les minima fixés par la Fédération française d’athlétisme (FFA) et qui entrent dans les quotas d’athlètes et enfin ceux qui ont gagné leur place au classement de la fédération internationale d’athlétisme. Si la marmite de la sélection demeure opaque, comprenant des athlètes qui n’ont pas réalisé les minima FFA (Fall, Robert-Michon, Chapelle, Chaussinand), les leaders de l’athlétisme français y figurent en bonne position avec l’ambition de relancer la machine à médailles. 

Pour emmener cette équipe de France, la double vice-championne d’Europe du 800m, Rénelle Lamote, figure parmi les têtes d’affiche. Multiple médaillée en Ligue de diamant cette saison, l’athlète française avait réalisé début juin les minima à Rome, dans la foulée de la championne olympique Athing Mu (1’58’’48). On retrouvera également le perchiste Renaud Lavillenie sur le tartan américain (5 m 81 cette saison à Chorzow) qui sera accompagné par son frère, Valentin, et par le jeune champion de France, Thibaut Collet. 

Kevin Mayer était quant à lui qualifié d’office grâce à sa deuxième place à Tokyo, bien que n’ayant pas réalisé de décathlon complet cette saison. Il faudra aussi compter sur Pascal Martinot-Lagarde pour encadrer la relève tricolore sur le 110 m haies. Trop juste pour réaliser les minima après s’être blessé au mollet, il était protégé par son top 5 à Tokyo. Autre grand nom de l’athlétisme tricolore, Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique à Rio, sera également du voyage, tout comme Quentin Bigot au marteau. 

Plusieurs athlètes blessés doivent néanmoins faire l’impasse sur le rendez-vous mondial. Sur le marathon, seul Hassan Chahdi prendra le départ des Mondiaux après les retraits, pour contre-indication médicale, de Nicolas Navarro (12e aux Jeux de Tokyo) et de Morhad Amdouni. Wilhem Belocian doit également passer son tour sur 110 m haies car insuffisamment remis de sa blessure aux ischio-jambiers, survenue le 16 juin dernier à Oslo.

Rouguy Diallo, qui avait réalisé à Madrid au centimètre près les minima en triple saut (14,32 m), s’est quant à elle blessée aux championnats de France. Enfin, Alexandra Tavernier, championne de France élite au marteau, pouvait prétendre à une sélection en raison de sa 4e place aux JO de Tokyo. Mais loin des minima cette saison, elle a préféré se concentrer sur les Jeux Méditerranéens (30 juin – 3 juillet à Oran).

D’autres absences sont néanmoins à dénoter, à commencer par celle des sprinters tricolores. Jimmy Vicaut, à sept centièmes des minima de la FFA sur 100m (10’03), ne prendra part aux mondiaux qu’au sein du relais 4x100m. Seul Mouhamadou Fall a été repêché en individuel. Sacré champion de France du 200m et troisième au meeting de Paris (20”26 +0.6 m/s), le sprinter avait échoué à deux centièmes du temps de sélection de la FFA sur 200 m. 

Amaury Golitin ne verra pas non plus la suite de l’été. Meilleur français de la saison sur 100 m (10 »08) et 200 m (20 »25), le sprinter est suspendu provisoirement par l’Agence française de lutte contre le dopage pour « falsification » de documents. L’athlète avait indiqué de son côté, sur Instagram, qu’il souffrait d’une déchirure d’un adducteur. Enfin, chez les femmes, la demi-finaliste à Tokyo du 200m, Gemina Joseph, n’est pas encore pleinement remise de sa blessure et non sélectionnée.

Même déception du côté du demi-fond. Sur 5 000 m, Hugo Hay n’a pas été retenu. Bien qu’ayant couru en 13’12 »14 à Montreuil, sous les minima de World Athletics (13’13 »50), le demi-fondeur n’avait pas satisfait ceux de la FFA (13’09 »00). De son côté, Aurore Fleury, meilleure française sur 1 500 m, n’a pas fait mieux que ses 4’04 »78 de Rabat, le 5 juin dernier, et n’a pas été retenue après avoir explosé sur l’épreuve lors des championnats de France. Affaiblie, la jeune femme se concentre sur les Jeux méditerranéen.

En revanche, le 800 m masculin fait preuve d’une rare densité. Forts de leurs nouveaux records personnels, Benjamin Robert (1’43’’75) et Gabriel Tual (1’44’23), porteront ensemble le maillot bleu sur le tartan américain après avoir dynamité l’épreuve lors du meeting de Paris, le 18 juin dernier. Ils seront accompagnés par l’expérimenté Pierre-Ambroise Bosse (1’44’’54). Mehdi Belhadj s’alignera quant à lui sur le 3000 m steeple (8’16’’35 cette saison) et Jimmy Gressier sur le 10 000 m.

Sacrée championne du monde du 60 m haies cet hiver, Cyréna Samba-Mayela (12”76 au meeting de Paris) emmènera la jeune délégation des hurdleurs tricolores. Dans son sillage, la Martiniquaise Laeticia Bapté a également décroché son billet après avoir signé un nouveau record personnel en 12”80 (+1.2 m/s) à Genève.

Après quelques déconvenues, Sasha Zhoya a lui aussi réalisé les minima du 110 m haies (13’’32), samedi 25 juin, lors des championnats de France Elite à Caen. Le prodige aux cheveux peroxydés, qui fêtait ses 20 ans, a réalisé le temps canon de 13’’17, soit la 6e meilleure performance mondiale de l’année. Il ne sera pas le seul jeune à plonger dans le grand bain pour ses premiers mondiaux. A 22 ans, Just Kwaou-Mathey disputera également le 110 m haies aux États-Unis. A Charlety, le jeune homme avait battu son record (13”27) pour s’offrir une troisième place prestigieuse en Ligue de diamant.

Devenu champion de France samedi après avoir été violemment attaqué vingt minutes avant le départ de sa course, Wilfried Happio, 23 ans, endossera lui-aussi le maillot bleu sur le 400 m haies. Avec un chrono de 48 »57, le Lillois a pulvérisé son record, réussi les minima mondiaux (48 »90), et est devenu le 5e meilleur français de l’histoire bien qu’à moitié aveuglé par un bandeau qui cachait sa blessure à l’œil.

Plusieurs athlètes n’ayant pas réalisé les minima de la FFA ont été repêchés en raison “de leur ranking, de leur statut d’athlète protégé ou de leur potentiel Top 16”, expliquait Romain Barras en conférence de presse.  A moins de 10 cm des minima (17m14), Benjamin Compaore et Enzo Hodebar ont été sélectionnés au triple saut, tout comme Melvin Raffin (16m94). 

Chez les perchistes, Ninon Chapelle (4m56), de retour de maternité, est également sélectionnée. Elle sera accompagnée de Margot Chevrier, qui dispute ses premiers championnats du monde après avoir réalisé les minima à Salon-de-Provence (4m70).

Sur le 35 km marche, Aurelien Quinion, qui avait échoué à une seconde des minima de la FFA, le 23 avril à Dudince (2h30’01), apparaît également dans la sélection. Enfin, Yann Chaussinand, qui avait repoussé son record à 77 m 34, à Aubière, le 11 juin, a également été repêché (minimas World Athletics établis à 77m50). 

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