Douze sélections. C’est ce qu’il a fallu à Aurélien Tchouameni pour s’imposer comme une évidence dans l’entrejeu des Bleus. A pile deux mois de l’entrée en lice de l’équipe de France au Mondial contre l’Australie, les pépins se multiplient pour les titulaires habituels et les jeunes pousses peinent à convaincre.
Mais alors que la France défie l’Autriche, jeudi 22 septembre, pour sa survie dans l’élite de la Ligue des Nations, le roseau Tchouameni, lui, ne plie pas. Mieux, depuis son arrivée dans son nouveau jardin au Real Madrid, il impressionne.
On aurait pu penser que la marche serait un peu haute. Après deux excellentes saisons à l’AS Monaco, Aurélien Tchouameni a rejoint cet été le Real Madrid, champion d’Europe en titre. Mais comme sur le Rocher, l’ancien Bordelais rayonne. « Dès le premier jour, on a remarqué son potentiel », a d’ailleurs reconnu l’Autrichien David Alaba, mercredi. Titulaire aux côtés de Luka Modric et Toni Kroos, le Français remplace Casemiro, qui a quitté le navire madrilène pour Manchester United. Au point d’être couvert de louanges par son entraîneur.
« Il a de la qualité, il est très solide dans les duels, très fort dans le jeu aérien. Il a de la technique et se projette bien dans la surface adverse. Nous devons aussi profiter de ses tirs de loin, expliquait Carlo Ancelotti, le 19 août dernier. Il doit s’améliorer mais ce joueur est prêt à jouer pour le Real Madrid ». Et ce n’est pas le Brésilien Rodrygo, à qui Tchouameni a distribué une offrande contre l’Atlético Madrid, dimanche, qui dira le contraire.
Il faut dire que le joueur de 22 ans a déjà une belle carte de visite. Lors de la saison 2020-2021, sa première dans la Principauté, le milieu a réalisé pas moins de 257 interceptions et 127 tacles, soit le deuxième plus haut total du championnat dans ces catégories. De quoi largement légitimer son titre de meilleur espoir UNFP cette saison-là. L’an passé, il a aussi été le joueur de champ le plus utilisé par le club asémiste avec plus de 4 200 minutes jouées. Une régularité qui lui a naturellement permis de postuler à une place de choix chez les Bleus.
Depuis sa première cape chez les A, il y a un an, contre la Bosnie-Herzégovine (1-1), Tchouameni a participé à l’ensemble des rencontres de l’équipe de France, hormis une victoire facile face à l’Afrique du Sud (5-0) fin mars. Il faut dire que le natif de Rouen avait été resplendissant quelques jours plus tôt contre la Côte d’Ivoire à Marseille, offrant la victoire aux siens d’une tête rageuse dans les dernières minutes (2-1).
Des faits d’armes que le sélectionneur, toujours aussi élogieux à son égard, devait avoir encore en tête, mercredi, en conférence de presse.
Il est avec nous depuis un petit moment et dégage tellement de sérénité, de force, de puissance, de capacité à jouer à plusieurs postes… Aurélien a tout pour rester au plus haut niveau.
Didier Deschampsen conférence de presse
Et qu’importe si DD l’avait trouvé un peu moins performant en juin. A l’heure des dernières répétitions avant la Coupe du monde, Tchouameni est bien parti pour jouer un rôle clé dans le onze tricolore. Même si lui ne veut pas se l’avouer. « Prendre une place de titulaire avec les Bleus ? Non, l’objectif c’est de gratter le plus de minutes possible. Pour le moment, j’essaie de montrer au sélectionneur qu’il peut compter sur moi pour cette Coupe du monde », indiquait-t-il au micro de Bein Sports après le derby madrilène.
Car si Didier Deschamps n’a pas encore donné d’indications sur le système qu’il compte utiliser au Qatar, Aurélien Tchouameni a sa polyvalence comme atout. Il a déjà prouvé en bleu dans un milieu à deux pointes basses. Tandis qu’il brille dans le triangle du Real Madrid, où il évolue tantôt en sentinelle derrière Toni Kroos et Luka Modric, tantôt en relayeur. Par ailleurs, l’ancien Monégasque a encore plus de place pour s’illustrer dans le groupe France, puisque ses concurrents au poste manquent à l’appel.
En plus des déboires extra-sportifs qui ne faciliteront probablement pas sa préparation pour la Coupe du monde, Paul Pogba est entré dans une course contre la montre pour se remettre sur pied. Opéré du ménisque début septembre, le joueur de la Juventus est à peine à la moitié de ses huit semaines de récupération annoncées. De son côté, N’Golo Kanté est blessé à l’ischio-jambier depuis plus d’un mois et doit retrouver du rythme.
Si bien, qu’en l’absence des deux pièces maîtresses de 2018, combiné au forfait d’Adrien Rabiot, Tchouameni est le milieu le plus expérimenté en Bleussur ce rassemblement de septembre.
Reste à savoir qui profitera de l’hécatombe de blessés pour l’accompagner. Si les présences dans la liste de son actuel coéquipier chez les Merengues, Eduardo Camavinga, et de son ex-partenaire à Monaco, Youssouf Fofana, peuvent semer le doute, la tendance des dernières sélections laisse à penser que le Marseillais Mattéo Guendouzi part avec un coup d’avance, d’autant que les deux joueurs se sont cotoyés dans les sélections de jeunes. Quoi qu’il en soit, un an après sa première sélection, la question n’est plus de savoir si Tchouaméni sera titulaire avec les Bleus, mais qui sera à ses côtés.
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