L'attaquante de l'équipe de France Ouleymata Sarr lors du match de l'Euro 2022 France - Italie, à Rotherham, le 10 juillet 2022 (HEIKO BECKER / HMB MEDIA / HEIKO BECKER via MaxPPP)

Dans la canicule anglaise – on attend 37 degrés à Rotherham lundi , la douche froide de vendredi a fait plus des dégâts dans le clan bleu. L’annonce du forfait de Marie-Antoinette Katoto pour le reste de l’Euro 2022 a tout bouleversé. Déjà qualifiée pour les quarts de finale, l’équipe de France se retrouve pourtant dans l’inconnue. Le dernier match du groupe D contre l’Islande, lundi 18 juillet, devait être celui des remplaçantes. Il s’est transformé en rencontre importante, où les Tricolores doivent se réinventer sans leur buteuse vedette.

Flamboyante contre l’Italie, déjà franchement moins séduisante contre la Belgique, la France se doit désormais d’être innovante. Sans Katoto, sortie après un petit quart d’heure de jeu à cause d’une entorse du genou avec lésion ligamentaire, les joueuses de Corinne Diacre ont eu bien du mal à bouger les Red Flames, pourtant présentées comme l’adversaire le plus abordable du groupe. L’objectif chiffré est atteint : deux matchs, deux victoires, et la première place déjà assurée. Se pose désormais la question de comment aborder cette dernière sortie de la première phase.

L’attaquante du PSG n’était peut-être pas l’alpha et l’omega du jeu tricolore. Mais sans son talisman, auteur de 26 buts en 32 sélections, l’attaque française perd nécessairement en poids et en dissuasion dans les têtes adverses. Dans celles des Françaises, on essaie déjà de chasser les souvenirs, et de se projeter. « C’est une motivation supplémentaire, quoi qu’il arrive, on avait un objectif commun, assure Ouleymata Sarr à Radio France. Maintenant, c’est encore plus fort.« 

L'attaquante de l'équipe de France Ouleymata Sarr lors du match de l'Euro 2022 France - Italie, à Rotherham, le 10 juillet 2022 (HEIKO BECKER / HMB MEDIA / HEIKO BECKER via MaxPPP)

Sarr en sait quelque chose. C’est elle qui avait suppléé Katoto contre les Belges, sans pour autant se montrer percutante. Mais sa belle saison avec le Paris FC, après une grosse blessure, et sa belle préparation semblaient en avoir fait la principale rotation en pointe dans l’esprit de Diacre. « Quand on avait choisi les 23 joueuses, on avait doublé les postes, il est donc logique que la joueuse qui était la deuxième attaquante démarre« , a-t-elle évoqué, dimanche, face aux médias. Problème, Sarr aussi voit son corps la tirailler, puisqu’elle n’a pas pu prendre part à l’entraînement samedi à cause d’une gêne musculaire à la cuisse, avant d’être présente dimanche. Le casse-tête peut reprendre de plus belle.

Quelle solution adopter alors ? « C’est aussi ce qui fait notre force : on est une nation qui a la chance d’avoir énormément de talent, se félicite Sakina Karchaoui au micro de Radio France. Donc on va savoir faire avec, pour trouver d’autres automatismes. Il y a des joueuses qui savent jouer à ce poste, on a aussi cette chance d’avoir des joueuses très polyvalentes. » Car les solutions sont plurielles.

L’option d’une titularisation de la jeune Melvine Malard contre l’Islande, afin de profiter de sa connexion lyonnaise avec Selma Bacha ou Delphine Cascarino existe. L’idée est tentante dans un registre de dévoreuse d’espaces, même si la joueuse de 22 ans n’évolue en pointe que par intermittence à l’OL, où elle a occupé cette saison le flanc gauche. Un constat qui vaut aussi pour Kadidiatou Diani, si précieuse côté droit, comme l’a rappelé Corinne Diacre, dimanche. A moins que la sélectionneuse française choisisse… de ne pas choisir.

Avec l’objectif d’aller le plus loin possible dans la compétition, ce troisième match sans le moindre enjeu sportif pourrait aussi être l’opportunité de faire tourner sans vraie pression. De quoi libérer les joueuses et faire souffler les cadres, notamment en attaque. Cette alternative serait un moyen de plus de maintenir tout son groupe impliqué, elle qui a déjà fait jouer 19 des 23 joueuses embarquées en Angleterre. Elle aurait aussi le mérite de brouiller les pistes pour la concurrence en vue des quarts de finale face aux Pays-Bas, tenants du titre. « Je vais mettre Wendie Renard devant, mais elle ne le sait pas encore, s’est amusée Diacre en conférence de presse. Il y a plein d’options, mais vous me connaissez, je continue à ne rien vous dire. »

Revers possible de cette concurrence, une prestation inaboutie pourrait aussi être vue comme le risque d’arriver en phase à élimination directe sur une dynamique inquiétante. Diacre le reconnaissait volontiers, jeudi, après le succès étriqué contre la Belgique (2-1), les Bleues n’ont pas « l’habitude d’être malmenées« . « Même si le match de demain (lundi) ne compte pas pour la qualification, ni pour la première place, on veut rester sur une dynamique de victoires, on veut continuer à garder la confiance que l’on a« , insistait la patronne des Bleues. « On va monter en puissance, je ne suis vraiment pas inquiète« , estimait pour sa part Ouleymata Sarr, vendredi. Première démonstration dès lundi, contre l’Islande ?

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