à l’approche des cols et avec la peur de l’inconnu, le plus dur commence pour Jérémy Lecroq

Après des premiers jours au Danemark où il avait été impressionné par la foule, et satisfait par ses deux Top 15 sur les étapes en ligne, Jérémy Lecroq entre dans le dur sur le Tour de France. Alors que les coureurs ont gravi les premières ascensions de cette édition 2022, des étapes de haute montagne avec des cols hors catégories attendent le peloton. Pas de quoi réjouir le sprinteur français, qui va tenter de faire le dos rond, avec pour objectif principal de rester dans les délais à l’arrivée, tout en passant entre les gouttes du Covid-19.

> L’épisode 1 du carnet de bord de Jérémy Lecroq, de la rampe de lancement à Copenhague au retour sur les routes françaises

« Forcément, le Covid est un sujet de discussion entre nous au sein de l’équipe. C’est comme une épée de Damoclès au dessus de nos têtes, et on n’est pas à l’aise avec ça. D’un autre côté, on essaye de faire de notre mieux pour éviter d’avoir un cas parmi nous. Les mesures sanitaires étaient déjà assez conséquentes, donc on n’en a pas rajouté, mais on porte le masque le plus possible, le staff aussi. On a fait les tests dimanche après l’étape et le fait de savoir qu’il n’y a aucun cas positif dans le peloton, ça rassure forcément. Après, pendant l’étape, même quand on est au milieu du peloton, les uns à côtés des autres, on n’y pense pas. On est occupé à faire du cyclisme, c’est déjà assez dur comme ça ». 

« Même avec les proches, on fait attention. J’ai beaucoup de copains qui sont venus sur le bord des routes. Ma compagne est venue sur l’étape des pavés. Ça fait vraiment plaisir d’avoir des gens qu’on aime auprès de nous. Rien que de les voir et de les entendre nous encourager ça fait du bien ».

« Sur l’étape des pavés, je suis forcément déçu, j’espérais mieux [il termine 145e]. Je n’étais pas bien ce jour-là, j’avais été un peu malade les jours précédents. Ça n’avait rien à voir avec Paris-Roubaix, la course est totalement différente. Certes il y a des pavés, mais ce ne sont pas du tout les mêmes coureurs. Sur Paris-Roubaix, c’est une course d’un jour, là c’était une étape parmi 21 et ça ne court pas du tout de la même manière, pour protéger les leaders des équipes notamment ». 

« En règle générale, ça roule extrêmement vite tous les jours. Entre Binche et Longwy, Wout van Aert a décidé de faire mal au peloton donc ça a donné une étape très rapide et très dure. Pareil entre Dôle est Lausanne. Wout van Aert avait décidé que son équipe allait jouer la victoire, donc quand ils font ça, ça roule vite toute la journée et le tempo n’est pas facile à suivre. Cette suprématie de Van Aert et Pogacar sur la première semaine, c’est parfois frustrant, parce que quand ils sont là, ils ont envie de tout gagner et ça laisse peu d’opportunités pour les autres. Mais ça n’empêche pas qu’on a nous aussi envie de gagner et qu’on va tout faire pour y arriver, mais ils sont clairement au dessus du lot ». 

« De mon côté, l’objectif est de limiter la casse quand les pourcentages augmentent. Entre Tomblaine et la Planche des Belles Filles, j’ai géré ma monture toute la journée, en ne faisant pas trop d’efforts superflus, pour essayer d’arriver au plus proche de la dernière montée avec le groupe de favoris et être serein pour les délais dans l’ascension. La partie gravel était vraiment raide, si je l’avais montée en courant, je serais allé plus vite. À Lausanne et Châtel également, on savait que l’arrivée allait être dure, donc pour mon cas il fallait arriver au pied de la dernière montée avec le peloton pour ensuite monter à mon rythme. Je suis arrivé largement dans les délais, donc je suis assez satisfait de mes premières étapes en montagne ».

« D’habitude je ne suis pas aligné sur les courses à étapes avec autant de cols, sur autant d’étapes consécutives. J’aborde bien la suite, mais je sais que je ne vais pas passer de bons moments, surtout qu’il va faire très très chaud. Je ne vais pas être d’une grande aide pour mes collègues. Je sais qu’à partir du premier col, je dois me battre pour rester dans le gruppetto. Je vais souffrir et il va falloir que je m’accroche mentalement, pour limiter les dégâts et rallier l’arrivée dans les délais ».

« Ma plus grosse inquiétude c’est d’avoir une journée où je ne serai pas bien sur le vélo, que ça ne se passe pas comme je l’espère et que je sois obligé de faire mes valises le soir pour rentrer à la maison. Je n’avais jamais disputé une course de plus de huit étapes, on en a fait neuf, donc j’appréhende l’inconnu. Je ne sais pas quelles sensations mon corps va ressentir au bout de deux ou trois semaines de course. Je ne connais pas ça et ça fait un petit peu peur. »

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