Le boxeur Souleymane Cissokho initie des enfants à son sport, lors de la journée olympique le 26 juin 2022. (APOLLINE MERLE / FRANCEINFO SPORT)

Le temps d’une journée, le parvis du Stade de France a vécu au rythme olympique. Profitant d’une journée radieuse, les Français sont venus nombreux en Seine-Saint-Denis pour fêter la journée olympique, dimanche 26 juin. Pour l’occasion, le parvis du Stade de France et les quais alentours ont été transformés en terrains de sport géants. 32 fédérations sportives s’y sont installées, proposant des initiations et des découvertes de leur discipline olympique et paralympique.

Au programme : volley, aviron, basket, cyclisme, boccia, breaking, tir à l’arc, judo, natation, escrime, escalade, tennis, boxe, etc… Il était même possible de s’initier au canoë-kayak et à la voile sur la Seine. Au total, 30 000 m² ont été dédiés à la pratique sportive aux abords du Stade de France. Il y en avait pour tous les goûts. De quoi se laisser porter au gré de ses envies.

Après une première édition en 2017 sur la Seine, puis place de la Concorde, la journée olympique s’est donc déplacée en Seine-Saint-Denis, territoire où se déroulera notamment les épreuves de rugby, d’athlétisme, de plongeon, de natation artistique et de water-polo.

Un choix évident pour le président du comité d’organisation de Paris 2024, Tony Estanguet. « On voulait absolument organiser une journée en Seine-Saint-Denis avec la même ambition et la même recette que les années précédentes, c’est-à-dire, des stands organisés par les fédérations sportives, qui sont les mieux placées pour proposer ces animations. Pour nous, cela a du sens d’être en Seine-Saint-Denis, parce que c’est le territoire en France qui va le plus bénéficier de la dynamique des Jeux », rappelle le patron de Paris 2014.

Si les Français se sont déplacés en masse, une centaine d’athlètes de haut niveau a également répondu présent. Le nageur Camille Lacourt, la basketteuse Diandra Tchatchouang, l’escrimeuse Cécilia Berder, le boxeur Souleymane Cissokho, la judokate Romane Dicko ou encore la joueuse de rugby Anne-Cécile Ciofani ont chacun animé des ateliers sur les stands de leur fédération.

« Il faut montrer aux jeunes les atouts du sport, la diversité des disciplines, et que contrairement à ce que l’on peut penser, il n’y a pas de sport réservé à certaines catégories de personnes. Tout le monde peut tout faire. Il ne faut pas avoir peur de se lancer, même dans un sport peu connu. Le principal est de prendre du plaisir », insiste le dossiste Camille Lacourt, quintuple champion du monde.

Du plaisir, Laurent, venu de Gironde pour l’occasion, en a pris alors qu’il s’est essayé au basket fauteuil pour la première fois. « Les sensations étaient particulières car c’est difficile de diriger le fauteuil roulant et de jouer en même temps. C’est très technique mais j’ai beaucoup aimé cette expérience », a-t-il réagi à la fin de son mini match.

« C’est important que les athlètes soient là aujourd’hui et partagent les valeurs de l’olympisme, le dépassement de soi, le respect, etc… Cela fait plaisir de voir autant de monde, autant d’enthousiasme. Tous les stands sont bondés. C’est un avant-goût des Jeux », se réjouit Souleymane Cissokho, qui rêve de participer aux Jeux de Paris. « Participer aux JO, c’est le graal pour moi. Si je devais choisir entre une médaille aux championnats du monde ou aux JO, je choisis à 1000 % la médaille olympique », livre celui qui a été médaillé de bronze aux Jeux de Rio en 2016.

Sur le ring, Souleymane Cissokho prend plaisir à guider et à conseiller ses apprentis boxeurs. « On fait un touche épaules… Super, maintenant, on met des feintes », indique-t-il à ses élèves du jour. « Elle est bien ta garde », félicite-t-il encore. Des moments privilégiés pour les spectateurs, petits et grands, d’apprendre auprès des champions tricolores. « Merci d’avoir permis à ma fille de boxer avec Souleymane Cissokho », glisse la maman d’une petite fille à un des membres du staff. « Ce n’est pas moi qu’il faut remercier, mais les athlètes qui ont donné de leur temps pour les enfants. Ils sont là pour eux », lui répond-t-il.

Le boxeur Souleymane Cissokho initie des enfants à son sport, lors de la journée olympique le 26 juin 2022. (APOLLINE MERLE / FRANCEINFO SPORT)

Ce moment privilégié l’est aussi pour les athlètes. Pour Alexandre Jumelin, quadruple champion du monde de BMX, et médaillé d’argent aux X-Games 2022, cette journée est une incroyable vitrine pour le monde du sport. « Cette journée permet de rendre accessible notre sport, le BMX, qui paraît un peu inaccessible aux premiers abords. C’est vraiment canon de voir tout ce monde, qui découvre tous ces sports, même les moins connus », savoure-t-il. 

À ses côtés, un jeune garçon l’accoste, curieux de sa discipline. « Comment tu fais pour ne pas tomber ? », l’interroge-t-il après l’avoir observé sur son vélo. « C’est l’histoire de ma vie, rit celui qui pratique le BMX depuis ses 11 ans. Plus t’as peur, plus tu doutes, et plus tu risques de te faire mal. » 

Le canoë-kayak et la voile faisaient partie des 34 sports que les Français pouvaient découvrir et essayer lors de la journée olympique, le 26 juin 2022. (APOLLINE MERLE / FRANCEINFO SPORT)

Pour les Français, la journée a aussi été l’occasion de s’initier aux nouveaux sports olympiques, comme le breaking, l’escalade et le skateboard. Romain est venu avec son fils de trois ans, déjà mordu de la planche à roulettes. « Il en a déjà fait, mais quoi de mieux que de pratiquer sur ce terrain de jeu unique, ce lieu mythique qu’est le Stade de France », estime ce jeune papa.

Juste à côté de lui, la musique résonne et attire la foule. Sur un air de Uptown Funk de Bruno Mars, le public se presse pour s’essayer au breaking. « Tu ne veux pas essayer ? », glisse un homme à sa compagne. « Pourquoi pas », lui répond-t-elle du tac au tac, avant de prendre place au centre du stand.

Aujourd'hui se déroulait la journée olympique sur le parvis du Stade de France. Stade 2 s'est rendu sur place, où athlètes et visiteurs ont vécu un dimanche très sportif.

En contrebas du parvis, l’ambiance est tout aussi grisante. « On attend la démonstration de trampoline avant d’aller s’essayer à l’escalade », explique Audrey, habitante du Val-de-Marne. « Nous sommes venus en famille, avec mon mari et nos trois enfants pour leur faire découvrir les sports olympiques mais aussi l’ambiance des Jeux. Nous, on connaît car on l’a a déjà vécu, mais pas eux. »

Surtout, Audrey a un objectif bien précis : participer au marathon pour tous de Paris 2024. « On est des marathoniens. Mon mari a déjà gagné son dossard. Moi, j’essaie encore d’avoir le mien. Je donne tout. Je me suis déjà inscrite partout en arrivant », rit-elle. « Le marathon des Jeux de Paris, ça n’arrive qu’une fois dans une vie. C’est impossible pour nous de ne pas y être », livre cette passionnée.

À près de deux ans du début des Jeux de Paris, le compte à rebours est-il à présent lancé ? « Pour les sportifs ça fait longtemps qu’il est lancé, mais en effet, pour les Français présents aujourd’hui, c’est peut-être le cas, confirme Camille Lacourt. Ils se disent ‘ok les Jeux c’est demain’. Maintenant, le but c’est que tout le monde suive le mouvement. » À J-760, la dynamique olympique n’a jamais été aussi forte.

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